Critique garantie sans spoilers de la saison 4 de Umbrella Academy, diffusée en 2024 sur Netflix.
Avec Elliot Page, Tom Hopper, David Castañeda, Emmy Raver-Lampman, Robert Sheehan, Aidan Gallagher, Justin H. Min, Ritu Arya, …
1er octobre 1989 : 43 femmes accouchent simultanément partout dans le monde, sans avoir été enceintes auparavant. Sept de ces enfants sont adoptés par le millionnaire excentrique Sir Reginald Hargreeves, qui en fait une équipe de jeune super-héros : L’Umbrella Academy.
A la fin de la saison 3, une nouvelle chronologie a été mise en place, mais les membres de l’Umbrella Academy ont perdu leurs pouvoirs au passage. Que vont ils devenir dans cette nouvelle ligne temporelle, qui n’est pas forcément des plus stables ?
L’Umbrella Academy est de retour… enfin presque
Après la conclusion pour le moins cryptique de la saison 3 de la série, Umbrella Academy met à nouveau en scène la famille Hargreeves mais qui se retrouve sans ses pouvoirs. Un petit bond dans le temps de plusieurs années, expliquant ainsi pourquoi les comédiens ont pris un petit coup de vieux, les met en scène dans un nouveau contexte.
On découvre donc ce que sont devenus les membres de l’Umbrella Academy, éparpillés dans un contexte temporel différent et ayant construit leurs vies en conséquence. Et forcément, plus les personnages vont se rejoindre plus les événements vont tendre vers une situation de plus en plus explosive. La routine en quelque sorte, vu qu’à chaque fois nos héros improbables passent leur temps à réparer les catastrophes qu’ils provoquent !
Petits et grands soucis d’une famille dysfonctionnelle
Umbrella Academy, c’est avant tout l’histoire d’une famille qui n’arrive pas à fonctionner comme elle le devrait. Certes, ce n’est pas une famille « de sang » vu que tous les enfants qui la constituent ont été rassemblés par Sir Reginal Hargreeves (Colm Feore) mais ce n’est pas une raison : une famille ça existe au-delà de la biologie, et il suffit de regarder Shazam! pour s’en convaincre. Donc même si tous ces loustics étaient du même sang, il y a fort à parier que ça ne se passerait pas mieux !
Donc comme dans les saisons précédentes, le quotidien de la famille Hargreeves oscille entre menaces de grande ampleur et petits tracas liés au fait que tout en s’aimant profondément (il n’y a aucun doute là dessus) ses membres ont le plus souvent énormément de mal à se supporter lorsqu’ils sont ensemble comme toute famille dysfonctionnelle qui se respecte. Et certains événements de grande ampleur ont justement pour cause des choses beaucoup plus futiles liées à cet état de fait, qui vont forcément dégénérer.
Umbrella Academy et son casting toujours aussi efficace
Dans cette quatrième saison, le casting de Umbrella Academy fonctionne toujours aussi bien. Tom Hopper (Luther) joue à merveille le grand nigaud involontairement drôle (d’ailleurs en s’y prenant il y a quelques années le comédien aurait fait un excellent Sam Guthrie), Emmy Raver-Lampman (Allison) est toujours très à l’aise dans son personnage. Carton plein aussi pour David Casteñada (Diego), Robert Sheenan (Klaus), Justin H. Min (Ben) et Aidan Gallagher (Cinq), tandis que de son côté Eliott Page (Victor) apporte une touche d’émotion supplémentaire avec un sous-texte sur sa transition et son désir de se faire accepter par son père.
Dans cette quatrième saison, Lila (Ritu Arya) prend une belle ampleur en devenant un des personnages les plus intéressants de l’histoire. Si on pouvait la trouver un peu agaçante auparavant, elle est ici particulièrement touchante et forme un duo particulièrement efficace avec Cinq à un moment de l’histoire.
Côté méchants, un nouveau duo de personnage fait son apparition : Jean & Gene (Megan Mullally et Nick Offerman). Le duo est particulièrement décalé, faisant parfois penser au non moins décalé duo formé par Hazel et Cha-Cha dans la première saison de la série. Leurs objectifs sont au départ un peu nébuleux, mais finalement tout devient parfaitement logique… et ça prend même une tournure tout à fait surprenante !
Rétro et décalé, mais aussi plus trash
Dès son premier épisode, Umbrella Academy avait misé sur un visuel rétro comme par exemple la fameuse Commission qui faisait très bureaucratie américaine des années 1950 (ce qui a d’ailleurs probablement été une source d’inspiration pour le TVA de Loki). Cette saison ne fait pas exception, et on retrouve quelques endroits au design bien rétro tout comme le van équipé d’un lecteur de cassettes (jouant en boucle une infernale chanson pour enfants) !
Côté décalé, là aussi on retrouve nos marques avec des moments assez surréalistes et un humour qui repose sur le côté insolite (voire absurde) de certaines situations. Mais cette saison montre aussi un virage plus prononcé vers le trash, qu’il s’agisse d’une scène très graphique sur les personnages en train de vomir ou quelques passages vraiment très gore. Est-ce un effet de surenchère avec la concurrence de la série The Boys ? Nous n’avons pas la réponse, mais c’est un peu dommage de « faire du trash pour faire du trash ».
Côté comics
Umbrella Academy version TV ayant été plus loin que son modèle de papier, il y a forcément des divergences et des choses qui ont été ajoutées (il semblerait toute fois que les auteurs des comics aient été consultés). En conséquence, cette saison 4 consolide son propre univers plutôt que d’adapter à la lettre des idées venant des comics.
Néanmoins, cette saison trouve ailleurs ses influences. Tout comme la saison 3 avait lorgné du côté de Marvel pour la rivalité Umbrella / Sparrow, la saison 4 semble piocher quelques idées du côté de Rising Stars (on n’en dira pas plus pour ne pas faire de spoilers) et d’autres du côté d’Alpha Flight (c’est beaucoup plus visible là). Et hors comics, il est amusant de discerner une possible inspiration de la série Misfits, qui justement avait lancé la carrière de Robert Sheenan.
Umbrella Academy : un final à la fois réussi et frustrant
Regarder l’ultime saison d’une série que l’on suit depuis plusieurs années a tout de l’ascenseur émotionnel : on est à la fois content de retrouver des personnages auxquels on a pu s’attacher et triste de se dire que c’est la dernière fois. En ce sens, Umbrella Academy réussit sa sortie : on retrouve en effet avec plaisir les personnages dont on suit les aventures improbables depuis tout ce temps, comme on s’offrirait une ultime virée en compagnie de vieux copains qu’on est contents de revoir. En plus, le final repose sur un concept super-héroïque tout à fait classique et efficace (pas de spoilers !) qui fonctionne parfaitement tant sur le plan narratif qu’émotionnel, donnant le sentiment de boucler la boucle à plusieurs niveaux.
Mais cependant, tout n’est pas parfait dans cette dernière saison qui a un côté frustrant. Déjà la saison est plus courte – 6 épisodes au lieu des 10 habituels – ce qui fait que le rythme est un peu bancal. On retrouve cette montée en puissance vers le climax de fin comme dans les saisons précédentes, mais beaucoup plus précipité après que le début de la saison ait pris le temps de s’installer. Et surtout, il reste des questions sans réponse. Si la série réinvente son propre concept en nous expliquant finalement à quoi tout ceci rime – avec même un petit côté méta – il y a tout de même des choses qui auraient mérité quelques explications.
En conclusion
Ce dernier tour de piste de l’Umbrella Academy n’est pas parfait, et plusieurs questions resteront sans réponses. Mais cette ultime aventure de la famille Hargreeves offre tout de même de très bons moments et de l’émotion, clairement on ne s’ennuie pas en sa compagnie !
Watchtower Comics a besoin de vous !
Watchtower Comics est un site autofinancé et indépendant, qui vous offre depuis 2006 des contenus quotidiens sans publicité et des services gratuits.
Tout ceci coûte cher et nous avons besoin d'aide pour poursuivre notre activité.
Vous appréciez notre travail et vous voulez nous soutenir ? Faites un don sur notre page Tipeee !
Derniers commentaires