Ultimate Marvel est une collection éditée par Hachette. Revenons sur son numéro 1 : Pouvoirs et responsabilités
Nous vous en avions parlé lors de son lancement, nous pouvons maintenant inaugurer notre série d’articles sur la collection Ultimate Marvel avec son premier numéro qui vient de sortir en kiosque !
La collection en général
Ultimate Marvel est donc une collection qui a pour but de proposer l’intégralité des publications de l’univers Ultimate de Marvel. Pour ce premier numéro, on retrouve des éléments familiers des autres collections de ce type, à savoir un gros carton avec un livre et un fascicule.
On notera que le fascicule, qui contient des informations sur la collection et les modalités d’abonnement, se déplie pour former un poster (comme X-Men la collection mutante et contrairement à Flash Gordon).
L’édition et le rédactionnel
Ce qui surprend par rapport à d’autres collections, c’est la pagination particulièrement généreuse de ce premier tome : pas moins de 324 pages, et encore on ne compte pas le rédactionnel et les bonus ! Pour un premier volume à 3.99€, le lecteur a de quoi se réjouir d’un prix totalement dérisoire au vu de la pagination.
Le papier choisi est du papier glacé, ce qui est tout à fait approprié pour des épisodes sommes toutes assez récents… hein ? déjà 24 ans ? Bon sang que le temps passe vite !
La prise en main du livre est agréable, et la maquette de la couverture est certes un peu surprenante avec son grand cadre noir mais ce design est tout de même sympa. On remarquera que la quatrième de couverture ne précise pas le contenu de l’album, mais vu qu’il y a pas mal d’épisodes ça aurait été compliqué par rapport à la sobriété affichée de la maquette.
D’ailleurs en parlant de sommaire, il y en a un en début d’album mais on notera quelque chose de curieux : c’est très bien d’indiquer à quelle page commence tel ou tel épisode, mais vu que les numéros n’apparaissent pas sur les pages… ça ne sert pas à grand chose ! 😉
Contrairement à X-Men la collection mutante, il n’y aura apparemment pas de publication dans le désordre. Donc pas de savant calculs pour imaginer quel sera le numéro des tomes que l’on attend, le numéro sur le dos est identique à sa position dans la collection. Et donc sans surprise, ce premier numéro arbore… le numéro 1 !
Côté rédactionnel, nous avons droit à de longs textes qui permettent de se remettre dans le contexte de l’époque et qui analysent le concept de la série. Et côté bonus, nous avons droit pour ce premier numéro à des crayonnés et des études de personnages.
Les épisodes de l’album
Ultimate Spider-Man #1 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 10/2000 | |
Ultimate Spider-Man #2 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 12/2000 | |
Ultimate Spider-Man #3 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 01/2001 | |
Ultimate Spider-Man #4 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Dan Panosian, Art Thibert | 02/2001 | |
Ultimate Spider-Man #5 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 03/2001 | |
Ultimate Spider-Man #6 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 04/2001 | |
Ultimate Spider-Man #7 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 05/2001 | |
Ultimate Spider-Man #8 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 06/2001 | |
Ultimate Spider-Man #9 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 07/2001 | |
Ultimate Spider-Man #10 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 08/2001 | |
Ultimate Spider-Man #11 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 09/2001 | |
Ultimate Spider-Man #12 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 10/2001 | |
Ultimate Spider-Man #13 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 11/2001 | |
Ultimate Spider-Man One-Shot #1 | Brian Michael Bendis, Bill Jemas / Mark Bagley / Art Thibert | 01/2002 |
Voici donc le lancement des aventures de Spider-Man en version Ultimate, en appliquant donc le concept de cet univers : on reprend tout du début, mais dans un contexte temporel tout à fait différent puisqu’on passe des sixties aux années 2000.
C’est Brian Michael Bendis qui est à la manœuvre pour cette série, accompagné de Bill Jemas. Charge à lui de réinventer Spider-Man, en conservant le cœur même du concept qui fait tout le sel de ce personnage. En fait ce qui est impressionnant, c’est à quel point Spider-Man version Ultimate est à la fois différent et semblable à la version classique du personnage. C’est un peu comme si on avait balancé tout ce qui fait Spider-Man dans un tamis qui aurait filtré sa chronologie et tout ce qu’on souhaite en éliminer pour en retenir les éléments principaux du Tisseur.
Donc forcément on retrouve l’araignée qui donne ses pouvoirs à Peter Parker, qui est toujours un lycéen parfois malmené par les brutes de sa classe. Oncle Ben et Tante May sont au rendez-vous, le Daily Buggle aussi, et un grand pouvoir entraine toujours de grandes responsabilités !
Mais même si les ingrédients sont très semblables, la recette est quelque peu différente. Déjà on constate que Peter Parker version 2000 est nettement plus sympathique que sa version sixties. En effet, lorsque Steve Ditko s’occupait de Spider-Man, Peter Parker était un nerd associal et sommes toutes assez peu sympathique. De même, comme souligné dans le rédactionnel accompagnant cet album, le jeune Peter n’est pas un surdoué des sciences comme sa contrepartie de l’univers 616 même s’il n’est pas devenu un cancre pour autant !
Le casting entourant Peter Parker est lui aussi revu, là aussi plus sympathique (pour les « gentils » en tout cas) et la temporalité est quelque peu modifiée quant à l’arrivée des personnages dans la vie du jeune super-héros. Norman Osborn est en effet dès le début un personnage clef de son univers, tout comme une certaine Mary Jane Watson. Concernant Oncle Ben et Tante May, eux aussi sont revus pour être plus dans l’air du temps : le fringant tonton arbore un catogan et l’inoxydable tantine n’est pas aussi souffreteuse que la version classique du personnage.
Même la fameuse araignée qui est à l’origine de tout ceci est revue et corrigée ! On laisse donc de côté la fameuse araignée radioactive, vu qu’on n’est plus dans les années 60 avec le nucléaire qui servait de couteau suisse narratif à Stan Lee pour donner des pouvoirs à tout le monde. Ici sa particularité est plus plausible, et source de développements ultérieurs des intrigues.
Dans ce premier tome, nous avons droit à une salve de 13 épisodes plus un épisode « spécial ». Nous assistons donc aux origines de Spider-Man, avec Peter Parker qui apprend à devenir un super-héros en payant le prix fort. Là aussi on s’éloigne des classiques d’antan où le super-héros est près à l’emploi à la minute où il acquiert ses pouvoirs. Il y a donc toute une progression à respecter, et là aussi on est dans un registre sommes toutes plus plausible au niveau de la psychologie du personnage.
Ces épisodes n’ont rien perdu de leur intérêt malgré le temps qui passe, avec une relecture intelligente du personnage et de son univers et surtout des dialogues très soignés (pas forcément toujours très bien servis par la traduction d’ailleurs). Peter Parker version Ultimate est un personnage des années 2000 tout à fait en phase avec son époque, et vit des aventures menées à cent à l’heure. On appréciera aussi de lire les aventures d’un adolescent qui se comporte comme un adolescent, et non comme un adulte en miniature.
Nous avons en effet droit à une bonne collection de bagarres et de scènes d’action en tout genre, avec un jeune super-héros qui se prend autant de gnons qu’il en distribue. Toute une galerie de super-vilains revisités se met en place, avec parfois des différences vraiment très marquées par rapport aux versions d’origine du bestiaire d’ennemis du Tisseur.
Ce n’est pas pour rien qu’Ultimate Spider-Man figure dans le peloton de tête des oeuvres de Brian Michael Bendis, tant le scénariste livre une partition impeccable dans sa relecture très pertinente d’un personnage emblématique de Marvel. Les épisodes de cet album se lisent tout seuls, et c’est un plaisir de redécouvrir cette période des publications Marvel.
La partie graphique est quant à elle assurée par Mark Bagley, qui avait auparavant travaillé sur le Spider-Man classique mais aussi les New Warriors et les Thunderbolts. L’artiste ne fait pas forcément l’unanimité parmi les lecteurs, mais en tout cas son travail sur ces épisodes est vraiment impeccable. Si on est un peu tatillon, on pourra remarquer que le style est un peu daté et que dans certaines cases il peut y avoir des visages qui ont un rendu un peu insolite mais sinon c’est très joliment dessiné et les scènes d’action sont pleines de dynamisme.
Nous vous donnons rendez-vous pour notre chronique du prochain numéro, comme nous sommes abonnés nous n’avons pas encore d’information sur le moment où nous le recevrons… mais nous avons hâte !
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