Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de 4 albums édités par Futuropolis, Panini Comics et Urban Comics.
Au programme :
- Les éphémères tome 2
- Les Gardiens de la Galaxie tome 2 : L’aube de Groot
- The Flash Chronicles 1993
- Joker the Winning Card (en avant-première)
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Les éphémères tome 2
La police poursuit son enquête. Pour l’inspecteur Danny, il est clair que Fran a été enlevée par le meurtrier. Mais de nouveaux témoignages laissent apparaitre que cette situation a déjà eu lieu des années auparavant. Pire, elle serait même ancrée dans l’histoire de la petite bourgade…
- Éditeur : Futuropolis
- Prix : 27.00€
- Date de sortie : 26/06/2024
- Format : Couverture cartonnée, 244 pages
- Auteur(s) : Jeff Lemire / Jeff Lemire, Shawn Kuruneru
- EAN : 9782754843775
Après une brillante entrée en matière
L’auteur nous raconte donc la suite de son histoire, où Franny et son curieux ami Bug continuent leur fuite tandis que la police est à la recherche de la fillette. Il est également question du passé de cette petite ville, où de lourds secrets étaient dissimulés. Des secrets anciens, qui ont eu par la suite de grosses conséquences.
On retrouve dans ce second tome l’ambiance envoutante et éthérée qui faisait tout le sel du premier album, entrainant le lecteur dans une atmosphère particulièrement étrange. On notera d’ailleurs avec bonheur que Jeff Lemire ne laisse pas le lecteur dans le brouillard, car il explique le pourquoi des événements de cette histoire dans ce second volet.
Mais ce n’est pas pour autant que ce dernier est une lecture facile ! Nous avons en effet les clefs de l’univers que Jeff Lemire a créé, mais il subsiste plusieurs niveaux de lectures et ce récit est plus complexe qu’il n’en a l’air. La fin est un peu étrange, et vous laissera probablement réfléchir quelques temps une fois la dernière page tournée et le livre refermé.
Comme dans le premier tome, le lecteur se fait happer dès les premières pages par une narration implacable d’une efficacité à toute épreuve et ne voit pas le temps passer tandis que se tournent les pages. Et comme pour le premier tome, nous resterons évasifs – à regret – car il ne serait vraiment pas très sympa de vous en dévoiler de trop sans vous laisser le plaisir de cette découverte.
Ce second tome est passionnant, avec des rebondissements toujours bien dosés et un rythme parfaitement équilibré : ni trop lent, ni trop rapide, juste ce qu’il faut. En plus de la maîtrise du tempo de son récit, Jeff Lemire a aussi une grande efficacité pour dépeindre la psychologie de ses personnages, et il nous livre par la même occasion de jolis moments d’émotion.
Si vous avez aimé le premier tome, il est clair que cette second moitié de l’histoire ne pourra que vous plaire. Pas seulement parce qu’il y a des réponses à vos questions ou parce qu’elle conclut le récit, mais avant tout parce qu’elle est très réussie et vous entrainera une fois encore dans un univers narratif très convaincant.
Côté graphisme, le style de Jeff Lemire est identique à celui montré dans le premier tome : pas académique, presque rapide même, mais tout à fait suffisant pour dépeindre les situations et les émotions des personnages. Même si c’est réussi, c’est toujours un peu particulier et ça peut ne pas plaire mais même si c’est un style qui ne vous séduit pas forcément la puissance de l’histoire le rend presque secondaire.
A noter qu’un passage de cette histoire est illustré par Shawn Kuruneru, avec un style totalement différent (mais ça se justifie totalement justement) et c’est là aussi très réussi.
Un excellent album, qui conclut en beauté une superbe histoire.
Les Gardiens de la Galaxie tome 2 : L'aube de Groot
Contenu : Guardians of the Galaxy (2023) 6-10 et Annual, inédits
- Éditeur : Panini Comics
- Collection : 100% Marvel
- Prix : 19.00€
- Date de sortie : 29/05/2024
- Format : Couverture cartonnée, 128 pages
- Auteur(s) : Jackson Lanzing, Collin Kelly / Kev Walker, Alex Lins
- EAN : 9791039125321
Au vu de la conclusion du premier tome, on pouvait se demander comment Jackson Lanzing et Collin Kelly allaient faire pour continuer leur histoire… et force est de constater que le duo réussit très bien son coup !
Si le premier tome était dans une ambiance de western spatial, c’est moins vrai pour ce second tome. On n’est pas non plus dans du cosmique pur jus à la sauce Marvel, mais clairement on est dans un registre quelque peu différent.
En tout cas, dans ce second album nous avons des réponses aux questions que l’on pouvait se poser, et surtout à la plus importante : comment est ce que tout ceci a débuté ? Bien entendu nous ne vous dévoilerons pas ce qui se passe dans cet album, mais en tout cas c’est très surprenant.
Et d’ailleurs, toute cette seconde partie est surprenante jusqu’à un final aussi touchant qu’un peu alambiqué. Il est en effet un peu compliqué parfois de saisir où les auteurs veulent en venir, mais en tout cas le moins qu’on puisse dire c’est que c’est original !
Tout en convoquant le passé des différents personnages présents dans cette histoire, les auteurs ont concocté quelque chose de tout à fait nouveau et une trame qui ne ressemble pas vraiment à ce qu’on avait pu lire auparavant dans le registre cosmique.
Ce second tome est donc intéressant, avec une conclusion sous forme de bouquet final tout à faite convainquant, mais tout de même quelque peu perfectible sur certains points de l’histoire qui ne sont pas forcément très clairs du premier coup.
Côté graphisme, Kev Walker assure le dessin de l’essentiel de l’album tandis qu’un épisode est dessiné par Alex Lins. Ce dernier signe une prestation un petit cran en-dessous de celle de son collègue, mais globalement les planches des deux artistes sont soignées et l’ambiance visuelle est très réussie.
Un très bon album, un peu perfectible sur certains points mais qui constitue une très bonne conclusion à cette histoire.
The Flash Chronicles 1993
Contenu : The Flash #72-85 + Flash Annual #6 + Justice League International Quarterly #10 + Showcase '93 #3 + Green Lantern #40
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : DC Chronicles
- Prix : 39.00€
- Date de sortie : 29/03/2024
- Format : Couverture souple, 472 pages
- Auteur(s) : Mark Waid, Michael J. Martineck, Gerard Jones / Collectif
- EAN : 9791026829065
Après un très bon début, les aventures de Wally West alias Flash se poursuivent avec les récits de l’année 1993.
Toujours sous la plume de Mark Waid, remplacé ponctuellement par Michael J. Martineck et Gerard Jones, le bolide écarlate continue de vivre ses aventures à cent à l’heure et se retrouve même très face à quelqu’un qu’il ne s’attendait certes pas à revoir : Barry Allen, son prédécesseur en tant que Flash !
Comment ? Barry Allen de retour dès 1993 ? Mais… et Flash Rebirth alors ? En fait Barry Allen revient bien dans ces pages mais… disons que c’est plus compliqué que ça en a l’air, même si finalement il y a des choses qui se devinent avant que l’auteur arrête de jouer avec les nerfs du lecteur.
Ce second tome montre un Wally West qui devient de plus en plus sûr de lui, après avoir dû lutter contre son pire ennemi : lui-même, en proie à ses doutes face à la crainte de ne pas être digne du manteau de son illustre prédécesseur. Cette évolution est très bien amenée, avec un personnage qui se montre de plus en plus à l’aise dans le rôle de Flash aux côtés d’autres bolides.
Outre le retour de Barry Allen, qui est déjà un arc narratif conséquent, il se passe pas mal de choses dans ce second album de The Flash Chronicles. Il y a bien sûr la conclusion de l’histoire entamée dans le tome précédent, mais aussi une aventure avec des collègues Titans de Flash, un Noël mouvementé et touchant et même un bout de la saga du moment : Bloodlines.
Comme dans les pages de Hitman (pas le chauve au code-barre, l’autre), c’est l’occasion d’assister à la naissance d’un nouveau personnage appelé Argus. Le schéma est tout à fait similaire à ce qui se produit avec les autres personnages créés lors de cette saga : origines et team-up avec un personnage DC. C’est très calibré, très « cahier des charges » pour surfer sur le succès des productions Image de l’époque, mais ça fait le job même si c’est tout de même très daté.
Ce second tome de The Flash Chronicles est tout aussi intéressant que le premier, les auteurs – particulièrement Mark Waid – nous brossant le portrait d’un héros attachant et qui a su se détacher de son étiquette d’acolyte. Il y a pas mal d’action – c’est les années 1990 – mais aussi des moments touchants et surtout des histoires passionnantes. Clairement si vous aimez les histoires de bolides, ces aventures de Wally West sont vraiment un passage obligé.
Le dessin est quant à lui assuré par toute une brochette d’artistes, avec un niveau assez fluctuant de l’un à l’autre. Globalement ça reste très bon, même si quelques passages sont plus datés que d’autres. A noter qu’il s’agit des débuts de Mike Wierengo sur le titre, qui sévira ensuite sur Fantastic Four avec toujours Mark Waid au scénario.
Côté bonus, comme dans les autres volumes de cette collection nous avons droit à un rédactionnel toujours fouillé et pertinent permettant de mieux appréhender le contexte de publication des épisodes. Nous avons aussi droit à un texte de Mark Waid expliquant comment est venue l’idée de faire revenir Barry Allen et surtout comment il s’y est pris pour ne pas ternir son superbe sacrifice.
Un excellent album, où nous profitons d’une passionnante série d’aventures de Flash.
Joker the Winning Card
Contenu : The Brave & the Bold #1-2, 4-5
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : DC Deluxe
- Prix : 17.00€
- Date de sortie : 05/07/2024
- Format : Couverture cartonnée, 112 pages
- Auteur(s) : Tom King / Mitch Gerads
- EAN : 9791026829126
Tom King se place dans le contexte des tous débuts de Batman, à l’époque où Bruce Wayne est encore très inexpérimenté et n’est pas encore devenu la terreur des malfrats de Gotham City – encore qu’il arrive tout de même à leur faire peur quand même – qu’il deviendra par la suite.
Par petites touches, l’auteur nous présente un drôle de personnage qui a de prime abord l’allure de Pennywise dans le Ça de Stephen King : un clown aux manières faussement doucereuses pour discuter avec les enfants… avant de finalement s’en prendre avec une extrême violence aux adultes. Voici donc les débuts du pire ennemi de Batman : le Joker.
Les autres travaux de l’auteur nous ont montré son talent pour disséquer l’essence des personnages auxquels il consacre une histoire, et on pouvait penser qu’il nous aurait présenté ici quelque chose de similaire avec le Joker… sauf qu’en fait ce dernier reste particulièrement énigmatique tout au long de cette histoire et c’est davantage Batman qui passe au microscope. Un Batman peu sûr de lui, et pas forcément super efficace, surtout face à un ennemi aussi dangereux.
Cette histoire est très intéressante, avec une très bonne utilisation du personnage du Joker : ce dernier apparait plus dangereux que jamais, et surtout tout à fait imprévisible. Face à lui, le Batman débutant est dépeint avec beaucoup de justesse, montrant une fois encore que devenir un super-héros n’a rien de facile.
Si l’histoire de Joker – The winning card est tout à fait convaincante, il est un point qui est un peu embêtant : le fait que Tom King convoque l’héritage de The Killing Joke de façon beaucoup trop ostensible. La fin de l’album notamment en est un exemple particulièrement flagrant, et c’est un peu dommage que finalement ce récit ne parvienne pas à s’affranchir de l’ombre du récit mythique d’Alan Moore alors qu’il n’en avait nul besoin.
Côté graphisme, Mitch Gerards livre un travail prodigieux et ce à plusieurs niveaux. Déjà la restitution de l’ambiance sombre de Gotham City est une grande réussite, mais il nous livre surtout une des représentations visuelles les plus terrifiantes du Joker ! L’ennemi de Batman aura rarement été aussi effrayant, et chacune de ses apparitions a de quoi glacer le sang.
On notera aussi une originalité tout à fait intéressante consistant à visualiser les dialogues du Joker non pas avec des bulles comme pour les autres personnages mais avec des intertitres comme pour le cinéma muet. C’est simple, mais efficace pour contribuer à renforcer le côté étrange du personnage.
Un très bon album, avec un Joker particulièrement terrifiant face à un Batman qui cherche encore ses marques.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous la semaine prochaine !
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