Le mardi on lit aussi ! Au programme de notre rubrique cette semaine : Les icônes Marvel 1 (Panini Comics).
Tous les mardi, Le mardi on lit aussi ! est votre rendez-vous hebdomadaire qui vous propose la chronique de revues et softcovers. Nous tâchons de vous les présenter assez rapidement (tout en étant soumis aux décalages de sorties), en évitant au maximum les spoilers.
Dans notre chronique précédente, nous avons terminé notre tour d’horizon des titres de février. Aujourd’hui nous entamons les titres de mars en nous focalisant sur un nouveau titre du catalogue de Panini Comics : Les icônes de Marvel 1.
Les Icônes Marvel 1
Contenu : Fantastic Four (1961) 58-60, Amazing Spider-Man (1963) 50, Strange Tales (1951) 153-155, Daredevil (1964) 30, X-Men (1964) 35 et Not Brand Echh (1967) 1, précédemment publiés dans FANTASTIC FOUR : L'INTÉGRALE 1967, SPIDER-MAN : L'INTÉGRALE 1967, DOCTEUR STRANGE : L'INTÉGRALE 1966-1967, DAREDEVIL : L'INTÉGRALE 1967, X-MEN : L'INTÉGRALE 1967 et inédit
- Éditeur : Panini Comics
- Périodicité : Trimestriel
- Prix : 8.99€
- Date de sortie : 08/03/2023
- Format : Revue, 168 pages
- EAN : 9791039114202
Il s’agit donc d’un nouveau titre disponible en librairie et en kiosque, qui avait été annoncé en début d’année. Le format et le papier sont rigoureusement identique à ceux des deux autres trimestriels de l’éditeur (Les trésors de Marvel et Mighty Marvel), et on retrouve au sommaire une sélection d’épisodes sur Iron Man qui fête ses soixante ans cet année sans un pet de rouille !
Côté rédactionnel, il n’y a que l’intro et le petit texte en fin de revue. Côté traduction, les épisodes déjà édités auparavant par Panini Comics n’ont apparemment eu droit à une révision et comme le duo infernal œuvre sur certains épisodes c’est assez dommage.
Les origines d’Iron Man / Seul contre l’AIM (Archie Goodwin et Gene Colan)
Iron Man #1 (1968)
Pour commencer la revue, on repart du début ! Outre le fait que cela permet de faire une rime, c’est aussi tout à fait logique de commencer une anthologie par les origines du héros. Il ne s’agit cependant pas de la « vraie » origine mais d’un rappel qui avait été placé au début du premier numéro de la série solo du personnage, histoire que les lecteurs qui n’étaient pas dans le coin du temps de Tales of Suspense ne soient pas perdus.
Donc nous avons droit aux origines d’Iron Man, du temps où Tony Stark a eu l’idée folle non pas d’inventer l’école mais d’aller tester ses armes en pleine guerre du Vietnam… L’histoire est connue, elle est bien racontée une fois de plus.
Puis on embraye sur un face à face entre Iron Man et l’AIM, redoutable organisation de savants zinzins amateurs de cosplay d’apiculteurs… Ca change quelque peu des premières aventures du Vengeur doré où il combattait essentiellement le communiste du moment ! L’épisode est mené à cent à l’heure, avec un Iron Man toujours aussi puissant et une science un rien malmenée mais c’est toujours très agréable à lire. Il y a aussi les graines de futurs soucis rencontrés par Iron Man qui sont semées ici, mais c’est une autre histoire !
Côté dessin, c’est délicieusement rétro avec des planches qui ont bien vieilli.
L’apocalypse (David Michelinie, Bob Layton / Joe Brozowski)
Iron Man #144 (1981)
Back-up de la conclusion de la petite virée spatiale d’Iron Man (qui donc n’est pas au sommaire comme espéré, snif), l’épisode fait écho à celui qui ouvre la revue.
Il s’agit en effet d’une énième relecture des origines d’Iron Man, utile pour rappeler de temps en temps aux lecteurs qui ont pris le train en route comment tout a commencé ! Mais surtout outre le fait qu’on est dans une histoire un peu plus moderne il y a un retcon de taille : l’ajout de Jim « Rhodey » Rhodes aux origines d’Iron Man.
Le parti pris était plutôt gonflé, mais permettait ainsi de cimenter la relation indestructible entre Tony Stark et celui qui fut son pilote, son ami et même son successeur sous l’armure. Quoi de mieux en effet que d’en faire d’anciens compagnons d’armes, s’étant rencontrés sur le champ de bataille ? En tout cas l’épisode est très réussi, grâce à un rythme nerveux et une narration qui va droit à l’essentiel.
Côté dessin, c’est tout aussi réussi même si ce n’est pas l’artiste habituel qui est à l’oeuvre… Mais par la magie d’un encrage toujours très proéminent on retrouve nos marques tout de même.
Délivrance (Dennis O’Neil / Luke McDonnell)
Iron Man #182 (1984)
On change de ton avec un épisode pour le moins dramatique, point d’orgue d’un run qui ne l’est pas moins.
Nous sommes dans la période où Rhodey tient le rôle d’Iron Man, suite à une descente aux enfers de Tony Stark : replongé dans l’alcool suite aux machinations d’Obadiah Stane (mais pas que), le fringant millionnaire a perdu sa fortune, sa société et ses derniers lambeaux de dignité en rôdant dans les bas-fonds.
Cet épisode ne montre que peu Iron Man, vu qu’il est parti jouer à la bagarre dans l’espace avec ses petits camarades de jeu (le classique Guerres secrètes). C’est Tony Stark qui est au centre de l’histoire, un Tony Stark qui a touché le fond de l’abime du désespoir où il s’est laissé couler en étant usé par tout ce qu’il a encaissé au fil des ans. Il se retrouve avec une compagne d’infortune en pleine tempête de neige… et peut être trouvera t-il ici la force de relever la tête ?
Le run de Dennis O’Neil et Luke McDonnel ne fait pas forcément partie du panthéon des lecteurs d’Iron Man, et l’auteur de ces lignes doit avouer avoir fait partie des détracteurs en l’ayant lu à l’époque. Mais quand on a un peu plus de bouteille et qu’on le regarde de plus près, ce run constitue une période tout à fait importante de la carrière d’Iron Man, Dennis O’Neil piochant dans ses propres démons l’inspiration pour donner corps à ceux de Tony Stark d’une façon bien plus viscérale que dans l’arc Le diable dans la bouteille. Le run prend aux tripes, on souffre avec Tony Stark tandis qu’il plonge toujours plus bas, et cet épisode est une vraie petite merveille de narration qui ne laisse pas le lecteur indifférent. Il est certain que ces épisodes referont surface chez Panini Comics en Intégrale, mais ce serait vraiment appréciable de l’avoir sous une autre forme, un Epic peut être ?
Côté dessin, si on peut être assez critique avec le style de l’artiste (encore que l’encrage n’arrange rien) il faut reconnaître qu’ici la qualité est au rendez-vous avec une restitution parfaite de l’ambiance désespérée de l’épisode et une narration graphique d’une grande efficacité.
Soliloque en silence (Bob Layton / John Romita Jr)
Iron Man #256 (1990)
Rendons nous maintenant dans l’espace, pour un épisode tout en tension !
David Michelinie et Bob Layton ayant allégrement piétiné le travail de Dennis O’Neil, la station spatiale de Tony Stark faisait partie des dommage collatéraux de leurs choix narratifs : elle était en effet rendue impossible à utiliser suite aux machinations de l’AIM. Mais ici il peut être question de la réhabiliter, et Iron Man se retrouve piégé dedans.
La structure de l’épisode, qui commence directement dans le vif du sujet puis enchaine les flashbacks, est bien pensée : le rythme est fluide, et on ressent vraiment la panique très palpable de Tony Stark piégé dans sa création. Un épisode tout en suspense, qui se lit vraiment très bien et fait office de fill-in en attendant le début de la seconde Guerre des armures.
Côté dessin, nous retrouvons le légendaire John Romita Jr qui était attendue comme le messie sur ce titre où il avait enchanté toute une génération de lecteurs… mais cela surprend car son style a évolué, et il manque la patine de brillance de Bob Layton. Toutefois, même si certains choix sont un peut surprenants (Tony Stark en montagne de muscles ça surprend) et malgré un côté un peu daté (un travers récurrent de l’artiste qui suit de très près la mode dans ses dessins) le graphisme est très soigné.
Champ d’honneur / Le ventre de la bête (Kurt Busiek / Sean Chen)
Iron Man #9-10 (1998)
Nous voici maintenant dans un registre plus récent, dans le contexte Heroes return : Iron Man et ses petits camarades sont en effet revenus de la bouillie d’Image… heu de l’univers Heroes Reborn et reprennent le cours de leurs aventures, ce qui est une sorte de soft reboot sans le dire permettant de passer outre toutes les évolutions contestables qui ont eu lieu avant Onslaught.
Et donc Tony Stark se retrouve à nouveau avec une santé fragile, ce qui ne l’arrange guère vu qu’il se retrouve en bien mauvaise posture après avoir été sauvagement tabassé. Et comme de bien entendu, il retrouve son vieil ennemi le Mandarin qui fait ici son énième retour.
Les deux épisodes sont plaisants à lire, on ressent encore toujours la décennie et les tics narratifs qui vont avec mais l’histoire est plutôt bien fichue et les guests contribuent au plaisir de lecture. Ce n’est clairement pas la meilleure période d’Iron Man (encore qu’on n’a pas eu droit à l’armure consciente dans cette revue), mais c’est tout de même du bon divertissement.
Côté graphisme, c’est le même constat : c’est un rien daté et ce n’est pas ce qu’on a vu de mieux, mais c’est tout de même loin d’être vilain.
Reboot (Brian Michael Bendis / David Marquez)
Invicible Iron Man #1 (2015)
Pour terminer la revue, voici un épisode qui porte bien son titre !
En effet, nous sommes dans une période de nouveau départ pour Tony Stark, suite au dénouement de Secret Wars (pas les guerres secrètes où Rhodey faisait la bagarre, celles où tout l’univers avait disparu). Puisque l’univers Marvel entrait dans une nouvelle phase, il était logique que notre homme de fer aborde cette nouvelle période avec une nouvelle armure !
Nous assistons donc au lancement des intrigues qui seront traitées par la suite, avec un Iron Man tout fringant avec sa nouvelle armure et le retour d’un personnage qui a tenu un rôle important dans sa vie. Ce début est prometteur, mais bon le début n’est jamais un souci avec Brian Michael Bendis vu que c’est souvent après que ça se gâte.
En tout cas là c’est vraiment pas mal et on termine la revue sur une note moderne et positive, qui donne envie d’en lire davantage.
La partie graphique de l’épisode n’est pas en reste, et s’avère tout à fait réussie !
Bilan : Une nouvelle revue qui commence très bien, avec une sélection intéressante d’épisodes.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le mardi on lit aussi ! vous donne rendez-vous la semaine prochaine, où nous poursuivrons les titres de mars… A mardi prochain !
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