Le lundi c’est librairie ! Au programme cette semaine :
- Les chroniques de Riverdale tome 2 (Glénat Comics)
- Klaus tome 2 (Glénat Comics)
- Meyer – Derniers pas dans la Mafia (H1 Comics – Les Humanoïdes Associés)
Les chroniques de Riverdale tome 2 | |
Glénat Comics 144 pages – 14.95€ Collectif |
Retrouvez les héros de la série TV en comics ! Se déroulant de nos jours, découvrez la version subversive et surréaliste des aventures d’Archie, Veronica et leurs amis. Parcourez les zones d’ombre et l’étrangeté cachée derrière la perfection de façade de la petite bourgade de Riverdale…
Après un premier tome du côté de la petite ville de Riverdale, voici de nouvelles aventures d’Archie et de ses amis.
Les auteurs signent donc une succession de petites histoires dans l’univers de Riverdale, se situant dans la même veine que la série télévisée plutôt que de pencher vers les comics Archie qui lui ont servi de matériau de base. C’est un peu l’histoire du serpent qui se mort la queue, avec l’adaptation en comics de l’adaptation de comics…
Alors que notoirement je ne suis pas un grand amateur de la série Riverdale, j’ai apprécié cette succession de récits. Déjà, les auteurs ont soigné leurs histoires et à la différence de la série télévisée on ne passe pas son temps en facepalm permanent. Le côté glauque, omniprésent à la télévision, est aussi largement atténué dans ces récits.
Les différentes histoires sont intéressantes, traitant de thématiques qui collent aux préoccupations de vrais adolescents qui réagissent comme tels. J’ai d’ailleurs trouvé la première histoire, qui traite d’un sujet délicat avec beaucoup de pudeur, particulièrement touchante et bien écrite. Les personnages sont vraiment bien traités,avec des histoires qui tiennent la route et même des choses assez originale comme ce qui se passe dans celle sur Pop.
A qui peut donc s’adresser cet album ? Et bien ,j’ai envie de dire à la fois aux spectateurs de la série télévisée qui pourront découvrir d’autres aventures des personnages et aussi aux déçus de cette série – comme moi – qui en auront eu marre des histoires à dormir debout proposées sur le petit écran et pourront profiter de cet univers dans un cadre mieux pensé et surtout mieux écrit.
Du côté du dessin, les artistes à l’oeuvre rendent une copie impeccable avec un graphisme qui évoque la série télévisée sans la singer. On reconnait en effet assez facilement les personnages et les décors, mais sans aller non plus jusqu’à une recherche d’un photoréalisme qui pourrait être raté.
Côté bonus, le sommaire de cet album est particulièrement riche. Nous avons en effet droit à une liste d’easter eggs de la série télévisée, des couvertures et un épisode bonus d’Archie signé Mark Waid et Audrey Mok.
Un très bon album, qui est beaucoup plus intéressant que la série télévisée dont il est issu.
Klaus tome 2 | |
Glénat Comics 128 pages – 16.95€ Grant Morrison |
Pour les fêtes, on s’occupe de lui faire la sienne !
Une reine des glaces sans âge commandant une armée de bonhommes de neige robots construits en bois magique. Une société de soda voulant à tout prix faire de Noël une marque commerciale, sur l’ordre d’un double maléfique… Rien d’autre qu’une journée ordinaire dans la vie de Klaus, l’homme qui est devenu celui que l’on appelle Santa Claus : le Père Noël !
Après un premier tome très surprenant, nous retrouvons Klaus pour la suite des aventures d’un Père Noël hors norme dans deux histoires complètes.
Dans la première histoire, Klaus part affronter une reine des neiges particulièrement redoutable et surtout dotée d’une armée magique. Grant Morrison nous montre une nouvelle fois de quoi son héros est capable, et une fois encore on est vraiment loin du joyeux petit bonhomme rondouillard en rouge. En effet, Klaus est un adversaire redoutable pour qui le provoque, et il est prêt à tout pour défendre ceux qu’il protège.
Pour cette première partie, l’ambiance fait un peu penser à celle de la série Fables. En effet, non seulement l’auteur fait intervenir des personnages qui justement sont dans la série mais dont on ne soupçonnait pas des liens avec le mythe du Père Noël, mais en plus il règne une atmosphère de mythologie et de fantastique qui fait diablement penser aux aventures des Fables.
Pour la seconde histoire, Grant Morrisson s’amuse à revenir sur l’appropriation du personnage par Coca Cola – devenu ici Pola Cola – pour en faire le Père Noël que l’on connait. Sur un ton souvent grinçant, l’auteur raconte une nouvelle fois une aventure avec un Klaus particulièrement badass et se paie même le luxe de faire intervenir des personnages qui font penser à ce qui passe chez d’autres éditeurs (j’ai trouvé que l’un d’entre eux fait vraiment penser à Lobo).
Dans le premier tome, Grant Morrison avait entrepris de repenser le Père Noël à travers le prisme du super-héros, en remontant aux origines du mythe pour en faire un personnage très intéressant. Avec ce second tome, dont les deux parties sont passionnantes et agréables à lire, l’auteur continue sur sa lancée avec sa relecture audacieuse et pertinente du Père Noël. Mais après tout, on parle bien de l’auteur qui a réinventé les X-Men et transcendé Batman donc il n’est guère étonnant qu’il arrive à tirer un tel résultat du Père Noël !
Du côté du dessin, Dan Mora est toujours aussi efficace pour donner vie à Klaus et son univers. Le graphisme est très soigné, avec un très joli rendu du côté fantastique de l’histoire.
Côté bonus, une galerie de couvertures et des dessins de Dan Mora complètent le sommaire.
Un excellent album, qui dépoussière avec efficacité la légende du Père Noël.
Meyer – Derniers pas dans la Mafia | |
Humanoïdes Associés 120 pages – 17.99€ Jonathan Lang |
Le vieux Meyer laisse croire qu’il perd la boule dans une maison de retraite. Ainsi, il peut tranquillement régler quelques affaires en cours. Mais quand un jeune aide-soignant se retrouve involontairement impliqué, les deux compères s’embarquent dans une aventure endiablée… dont aucun des deux ne connait la destination.
Parmi la salve inaugurale d’albums signés H1 Comics, voici un autre récit complet en dehors de l’univers partagé d’Ignited.
En plantant le décor de son récit dans les années 1980 Jonathan Lang nous raconte l’histoire d’un vieux gangster qui décide de revenir pour réussir un dernier coup. Meyer, dont l’identité n’est pas difficile à devenir même si je vous laisse la découvrir, est rapidement montré comme un vieux monsieur certes mais toujours dans le coup pour mener son petit monde à la baguette et parvenir à ses fins.
Très vite, l’histoire tourne au buddy movie, avec comme dans les films de cette époque un duo improbable qui se déteste et finit par s’apprécier. Mais c’est aussi une histoire avec un goût doux-amer en montrant un vieux gangster qui doit affronter des adversaires plus jeunes que lorsqu’il était « aux affaires ».
Les motivations de Meyer sont également surprenantes, et liée à un facteur auquel on ne pense pas forcément quand on évoque des gangsters. Jonathan Lang met en effet pas mal en avant le fait que son personnage soit juif à la fois dans son langage mâtiné de yiddish (lexique en fin d’album fourni même si des petits rappels permettent de ne pas décrocher en cours de lecture) et son héritage culturel.
Il y a également pas mal d’action dans cet album, car les adversaires de Meyer ne sont pas du tout des rigolos et les cadavres s’enchaînent sur sa route. Les interactions avec son compagnon d’infortune sont par ailleurs savoureuses, rythmées par un conflit de générations bien pensé.
Quand j’ai entendu parler de cette histoire pour la première fois, je dois dire que j’étais très enthousiaste à l’idée de le lire vu que j’aime beaucoup les histoires de vieux gangsters sur le retour. Mais au final, même si l’histoire est plaisante à lire l’intrigue est un peu simple et vire finalement au « Meyer est plus malin que tout le monde, point ». J’aurais aimé que l’histoire soit un peu plus fouillée, même si elle reste en tout cas agréable à lire.
Le graphisme de l’album est quant à lui signé Andrea Mutti, avec un résultat un peu inégal. En effet, sur certaines planches le dessin est parfois moins bon que sur d’autres, et il en résulte au final une impression d’inachevé. C’est dommage, parce que les autres planches sont souvent réussies, et le trait de l’artiste est dynamique.
Un bon album, qui pèche un peu par son graphisme inégal et une intrigue un peu sommaire.
C’est tout pour aujourd’hui !
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