Critique sans spoiler des trois premiers épisodes de la saison 1 de la série Y le dernier homme diffusée sur Disney+ en 2021.
Avec Diane Lane, Ben Schnetzer, Ashley Romans, Amber Tamblyn, Olivia Thirlby, Juliana Canfield, Elliot Fletcher, Marin Ireland…
A la suite d’un mystérieux fléau, tous les mammifères mâles de la planète meurent soudainement. Yorick Brow et son singe capucin Esperluette ont été épargnés et font face à une société post-apocalyptique qui a sombré dans le chaos.
Y le dernier homme : un fléau pour décimer une partie de l’humanité
Après une introduction le temps du premier épisode pour planter le décor, Y le dernier homme montre le sujet de la série : la mort simultanée et mystérieuse de tous les mammifères mâles de la planète (enfin pour être précis tous les porteurs du chromosome Y). On a beau s’y attendre, et même connaître l’histoire lorsqu’on a déjà lu les comics qui ont servi de matériau de base à la série, c’est un moment particulièrement saisissant avec des airs de film catastrophe. En plus, vu le contexte sanitaire que nous connaissons maintenant depuis un petit moment, c’est une thématique particulièrement actuelle même si ce fléau est largement pire que la pandémie de covid-19.
Cette disparition de tous les mâles de la planète permet de mettre en avant les profondes inégalités entre les hommes et les femmes dans la société moderne. En effet, il n’est nullement question de prétendre que le monde ne peut pas tourner sans mâles (encore qu’un personnage en soit persuadé), mais qu’au contraire la présence prédominante d’hommes à des postes indispensables rend leur disparition tout à fait catastrophique. Si la société avait été plus avancée en terme de parité et d’égalité, la donne aurait probablement été différente, et donc cette même société est punie par où elle a péché.
Survivre et maintenir la société en état de marche
Dans les trois premiers épisodes de Y le dernier homme, il est beaucoup question de survie : sur un plan psychologique d’abord, car les survivantes doivent composer avec le choc de la disparition de leurs proches mais aussi sur un plan très terre à terre comme nourrir la population et maintenir les infrastructures en état de marche. Ces thématiques sont abordées avec justesse, sans en faire de trop.
Comme dans d’autres oeuvres post-apocalyptiques, l’accent est mis non pas sur les causes du fléau mais bel et bien sur les gens qui y ont survécu. C’est l’occasion de voir la société sombrer dans le chaos face à ces événements dont il faut d’ailleurs gérer les conséquences, et toutes les difficultés à affronter pour que la société reste suffisamment en état de marche pour que les populations puissent rester en vie. Tout ceci se matérialise à l’écran à travers plusieurs intrigues qui pour certaines se croisent, de la quête personnelle de Yorick aux efforts des autres personnages pour rester en vie, aider les autres ou au contraire mener sa barque en servant ses propres intérêts. Le prisme de l’apocalypse est toujours aussi efficace pour mettre en avant les différents aspects de la psyché humaine, et ce ne sont pas toujours les plus reluisants qui se manifestent. Les différentes intrigues sont bien menées, avec des enjeux clairement identifiés, et les trois épisodes sont intéressants à regarder.
Du côté du casting
En tête du casting de Y le dernier homme on retrouve non pas Yorick Brown (on en reparle plus bas) mais sa mère Jennifer. C’est Diane Lane qui tient le rôle, et la comédienne s’en sort à merveille dans le rôle d’une femme qui doit concilier la gestion de crise et l’inquiétude vis à vis de ses enfants. Yorick est de son côté joué par Ben Schnetzer, qui restitue bien le côté un peu décalé du personnage totalement dépassé par la situation. Le redoutable agent 355 est de son côté parfaitement interprété par Ashley Romans qui est particulièrement inquiétante dans l’accomplissement de ses missions.
Hero est quant à elle jouée par Olivia Thirlby qui s’avère tout à fait convaincante tout comme Elliot Fletcher dans le rôle de Sam. Parmi les autres personnages de ces premiers épisodes, on remarque Amber Tamblyn dans le rôle de Kimberly et la comédienne est parfaitement à l’aise dans le rôle d’une femme dont on ne sait jamais trop si on doit la craindre ou pas.
Y le dernier homme vs Y le dernier homme : du côté de l’adaptation
La série TV Y le dernier homme est adaptée d’une série de comics du même nom de Brian K. Vaughan et Pia Guerra, éditée chez Vertigo de 2002 à 2008. Ce qui frappe au premier regard dans ces épisodes, c’est le changement de perspective : le comic book, du moins au début, était pas mal centré sur Yorick et Esperluette même si on retrouvait tout de même les autres intrigues en parallèle avec les autres personnages. Ici, Yorick est plus en retrait et même s’il conserve son statut particulier en tant que seul survivant mâle du fléau l’accent est davantage mis sur les autres intrigues. Après tout, pourquoi pas, l’idée a l’air de fonctionner pour le moment.
En dehors de ça, l’adaptation est plutôt fidèle. La chronologie est sensiblement différente, mais cela est inhérent au changement de medium qui induit un changement de rythme. De même, il y a pour le moment des personnages en moins et des personnages en plus. Mais il ne s’agit que des trois premiers épisodes, donc cela peut encore évoluer par la suite. En tout cas il n’y a rien de choquant dans cette adaptation qui conserve bien l’esprit du comic book originel avec en outre une modernisation de certains enjeux vu que la société a évolué depuis sa parution, ce qui fonctionne plutôt bien.
En conclusion
Les trois premiers épisodes de la saison 1 de Y le dernier homme sont réussis et donnent envie d’en voir davantage. La série adapte plutôt bien pour le moment l’univers des comics de Brian K.Vaughan et Pia Guerra, espérons que la suite fera de même.
Watchtower Comics a besoin de vous !
Watchtower Comics est un site autofinancé et indépendant, qui vous offre depuis 2006 des contenus quotidiens sans publicité et des services gratuits.
Tout ceci coûte cher et nous avons besoin d'aide pour poursuivre notre activité.
Vous appréciez notre travail et vous voulez nous soutenir ? Faites un don sur notre page Tipeee !
Derniers commentaires