X-Men : la collection mutante se dévoile à vous à travers une interview de l’équipe qui travaille à sa réalisation.
X-Men : la collection mutante est une collection éditée par Hachette Collections, que nous suivons depuis son lancement pour vous en proposer des chroniques et même une base de données sur son contenu. Nous avons contacté l’équipe qui travaille sur cette collection, afin de leur poser quelques questions sur cette série d’albums consacrés aux Enfants de l’atome.
Bonjour et merci d’avoir répondu à notre demande d’interview. Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?
Nous sommes une filiale d’Hachette Livre, spécialisée dans la conception et la publication de collections. Notre catalogue couvre des thèmes variés, sur des sujets encyclopédiques ou passion, allant de la littérature classique aux comics, des sciences aux loisirs créatifs…
Notre objectif principal chez Hachette Collections est de fournir à un large éventail de lecteurs des contenus de qualité. Pour ce faire, nous offrons une gamme diversifiée de sujets et de formats afin de répondre aux goûts et aux intérêts de chacun.
Comment est venue l’idée de créer cette collection autour des X-Men ?
Notre maison d’édition, Hachette Collections, s’est spécialisée depuis plusieurs années sur la publication de collections de Bandes dessinées pour un public de passionnés. C’est donc tout naturellement que nous avons lancé notre première collection de comics Marvel dès 2013. Cette série inaugurale centrée sur les grands récits Marvel (qu’on appelle la « black » entre nous en raison de sa couverture noire), a immédiatement trouvé son public, nombreux et fidèle puisqu’elle est toujours en vente actuellement chez les marchands de journaux et par abonnement. Elle comptera 280 numéros en février 2025.
Forts de ce succès et de cette reconnaissance éditoriale de la part des fans de Marvel, nous avons poursuivi en 2015 avec le lancement d’une collection centrée cette fois sur les grands héros Marvel (qu’on avait baptisée entre nous la « Red », car sa couverture était rouge).
Les X-Men figuraient bien sûr en bonne place dans ces deux collections. Et nous avons considéré que ce groupe de Super-héros, l’un des plus emblématiques et riches de l’univers Marvel, méritait d’avoir sa propre collection. Et c’est ainsi qu’est née en 120 numéros la collection X-Men.
Est-ce que le succès a été immédiat, ou bien s’est-il installé au fil du temps ?
La collection a été au rendez-vous lors de son lancement le 15 octobre 2020. Nous avons eu un beau recrutement côté abonnement notamment grâce à une offre spéciale avant-première qui proposait un cadeau supplémentaire, un t-shirt collector développé spécialement pour la collection, pour tout abonnement avant le 14 octobre. Puis au fil du temps nos clients se sont fidélisés nous permettant ainsi de prolonger la collection de 40 numéros supplémentaires pour apporter une collection encore plus complète !
Les albums sortent au rythme de deux par mois, est ce que cette fréquence de sortie est liée à des contraintes éditoriales ou bien est-elle dictée par la logistique de Hachette Collections ?
C’est la périodicité habituelle de nos collections BD. Mais au-delà de cela, c’est un rythme idéal pour permettre à nos lecteurs de se constituer assez rapidement une collection ambitieuse, sans pour autant grever leur budget mensuel. Plus rapide, ce serait difficile pour beaucoup de suivre le rythme, plus lent, le risque serait de voir s’installer une certaine lassitude et du découragement.
80 (puis 120) albums, ce n’est pas anodin. Quelles sont les difficultés principales rencontrées pour faire vivre cette collection ?
Il est vrai qu’une telle longueur de collection est un pari ambitieux. Au fil de la collection, de nombreuses époques sont traitées. Les normes et les spécifications techniques, qu’il s’agisse des contraintes logiciels PAO et d’impression, évoluent sans cesse, et l’on doit homogénéiser l’ensemble. Il arrive fréquemment que les typographies utilisées lors de la publication précédente des épisodes soient obsolètes ; il faut alors les remplacer, ce qui implique une réadaptation globale du lettrage.
La licence Marvel, et donc celle des X-Men, est détenue par Panini. Travaillez-vous avec l’éditeur pour cette collection, et si oui quel est votre degré de collaboration ?
Panini, détient les droits de publication en français des comics X-Mens et des comics Marvel en général. Nous avons donc signé un accord de licence avec cet éditeur. Par ailleurs, tous les contenus, de la sélection des BD à la création des pages bonus, sont réalisés en collaboration étroite avec Panini et leurs spécialistes de l’univers Marvel.
Quelle est la ligne directrice de la première vague (les 80 volumes initiaux) de la collection, en terme de sélection des contenus des albums ? Est-elle articulée autour des « passages obligés » de la riche mythologie mutante ?
C’est exactement ça : tous les passages obligés sont traités, et même davantage avec parfois des inédits comme par exemple les X-Terminators dans la saga Inferno.
Concernant les traductions, il y a parfois des différences avec des éditions précédentes des épisodes chez Panini. Comment est-ce que cela se fait ? Qu’est ce qui entre en ligne de compte pour proposer une nouvelle traduction ?
Il ne s’agit pas de changement de traduction, mais de relecture. Seuls quelques épisodes inédits en France, ou dont les fichiers en français n’ont pas été retrouvés, ont été traduits/re-traduits. Plusieurs traducteurs se sont succédé sur les différentes séries au fil des époques.
Chaque traducteur pose son empreinte sur les séries sur lesquelles il a travaillé, parfois de manière très significative. Cette « patte » n’est parfois plus appropriée, dans le sens où elle s’inscrit dans son époque à travers des termes d’argot, des expressions. Sans dénaturer le travail initial, il faut rendre la lecture parfaitement compréhensible pour les lecteurs d’aujourd’hui. Le travail des relecteurs et des responsables éditoriaux est aussi d’apporter leur propre regard, qui leur permet d’adapter les travaux aux critères actuels.
Comment construisez-vous cette collection ? Est-ce que le contenu global est connu d’entrée de jeu (même à gros grain) ou bien est-ce que vous travaillez par vagues successives ?
Nous avons travaillé sur la sélection complète des 80 premiers titres, puis sur la deuxième vague à 120 numéros. C’est important pour nous de bâtir dès avant le lancement cette architecture globale afin de bien s’assurer de la cohérence et de l’équilibre de la collection (en termes de héros, de récits, de dessinateurs).
Et puis, il ne vous a sans doute pas échappé qu’une très belle frise de collection se construit au fur et à mesure des numéros, mais pas suivant l’ordre de parution, ce qui complique un peu notre organisation. Pour que le dessin de frise se constitue correctement, nous devons avoir un plan de collection global et détaillé de chaque volume, incluant les paginations complètes de tous les titres avant le lancement afin de calculer, au millimètre près, la taille du dos de chaque livre et permettre ainsi au dessin de s’ajuster correctement.
C’est un travail colossal, et malgré notre vigilance et notre expérience en la matière, malheureusement quelques erreurs ont échappé à notre contrôle, entraînant quelques décalages dans le dessin de la frise. Mais nous avons toujours corrigé les petits couacs (finalement assez peu nombreux au regard du nombre de numéros parus) et nous espérons que nos (vos) lecteurs ont apprécié que nous leur refournissions gracieusement les exemplaires corrigés. Cela fait partie de notre engagement de qualité et du pacte implicite de confiance qui nous lie avec nos lecteurs.
Nous avons remarqué qu’il y a des « trous » dans la première vague (par exemple l’épilogue du run de Grant Morrison ou des épisodes du run de Chris Claremont). Nous sommes conscients qu’il est difficile de tout faire tenir vu la quantité de matériel disponible sur les titres mutants, comment s’opère le choix de faire figurer (ou pas) tel ou tel épisode au sommaire des albums ?
Plus la série avance, plus les spin-offs sont nombreux, et au bout d’un moment, on est obligés de faire des choix en sacrifiant certains épisodes dont on peut se passer. Ces choix permettent d’alléger la pagination de certains albums qui ne pourraient pas être publiés en l’état.
Hachette publie d’autres collections Marvel, dont des albums concernant aussi les X-Men. Est-ce qu’il y a une coordination entre ces collections et la collection mutante, par exemple pour éviter les doublons ? (nous avons par exemple observé que le sommaire des albums Onslaught n’est pas exactement le même)
Nous essayons en effet d’éviter les doublons même s’il est impossible de faire l’impasse sur certains récits dans chacune de nos collections Marvel. Nous travaillons en coordination sur chacune des collections, que ce soit en interne et avec les équipes de Panini.
Une nouvelle vague d’albums est lancée, dont nous connaissons déjà les dix premiers épisodes. Est-ce que les albums suivants resteront dans la même période éditoriale, ou bien est ce qu’il est prévu de naviguer d’une époque à l’autre comme pour les 80 premiers tomes ? Question subsidiaire : est-il envisageable de « boucher les trous » évoqués dans une question précédente ?
La deuxième vague est beaucoup plus homogène, et les épisodes sont tous de la même époque. De quoi bien appréhender les contextes historiques des sagas.
40 albums sont annoncés pour la suite de la collection, si le succès est au rendez-vous (on le souhaite !) est ce qu’une autre prolongation pourrait être possible ?
Nous n’avons pas encore la visibilité sur une seconde prolongation, mais nous ne sommes pas fermés à cette idée si le succès est toujours au rendez-vous et si en termes de contenus éditoriaux cela est possible. À suivre !
Serait-il envisageable de voir figurer des épisodes des anciens X-Men (ceux des sixties), dans la collection ou dans une collection « sœur » ?
Nous avons lancé en août 2022 une magnifique collection Marvel Origines, consacrée justement aux récits fondateurs Marvel. Cette collection a été créée de manière à suivre l’ordre chronologique de parution des comics de l’époque à partir de 1961. C’est donc Spider-Man qui ouvre le bal.
Les X-Men ayant eu leur propre série quelques années plus tard, le premier volume de la collection dédié aux X-men arrivera au numéro 51 de la collection (parution printemps 2024). En attendant, vos lecteurs qui le souhaitent peuvent se procurer cette superbe collection Marvel Origines chez leur marchand de journaux habituel ou sur notre site internet : www.hachette-collections.com
Sur un plan plus personnel, quelle est votre histoire préférée des X-Men ?
Impossible de choisir, elles ont toutes leur intérêt, leur sel. Plus on plonge dans cet univers des X-Men, plus on adore !
Pour le mot de la fin, auriez-vous une petite exclu pour nos lecteurs au-delà des dix premiers tomes sur les saga que vous avez prévu de faire figurer dans cette collection ?
La suite de la collection promet un affrontement au sommet qui a redéfini les fondements de l’univers Marvel !
Un grand merci pour vos réponses !
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Merci pour l’interview et c’est une collection que je suis depuis le début et chez mon marchand de journaux. Cette interview permet de mieux comprendre comment cette collection est orchestrée. Merci beaucoup ??
Merci de ce retour, je suis content que cela plaise 🙂
Merci pour cette interview.
Je constate quand même qu’ils ont fait l’impasse dans leurs réponses, sur certaines questions récurrentes (remplir les trous par exemple ou les incohérences de certaines traductions)…
Encore merci en tout cas.