Pour les fiches de lecture, je sépare en deux parties : un petit résumé de ce que je pense du livre, sans aucune révélation. Pour l’article plus détaillé, donc susceptible de contenir des révélations sur l’épisode, il faudra cliquer sur le lien en bas de ce résumé.

Bien avant que le passé de Wolverine ne soit exploré de façon détaillée, les origines du mutant griffu et poilu étaient teintées de mystère. Comment avait-il reçu son adamantium ? Qui était-il ? Une mini-série publiée au début des années 90 a entrepris de lever une partie du mystère entourant Wolverine (et savamment entretenu par Marvel).

Cette mini-série, oeuvre de Barry Windsor Smith, détaille l’expérience X pendant laquelle Logan devient Wolverine. Elle est bien écrite et son style graphique particulier colle parfaitement à l’ambiance du récit.

Wolverine est de loin le plus mystérieux des X-Men. A part son nom (et encore, on sait depuis que ce n’est pas son vrai nom), personne ne sait rien sur lui pendant très longtemps. Et ce de manière volontaire, car Marvel pensait qu’un personnage mystérieux resterait populaire plus longtemps.

C’est dans cette mini-série que l’on voit pour la première fois le calvaire qu’il a subi pour recevoir son adamantium. Visiblement agent Canadien très porté sur l’auto-destruction, il est enlevé par les commanditaires de l’expérience X pour en devenir le cobaye.

Cette mini-série est assez dure, le traitement infligé à Logan étant sommes toutes totalement inhumain. Traité comme une bête, voire même moins bien qu’une bête, il subit des choses ignobles (lavage de cerveau, charcutages en tous genres et bien sûr l’implantation de l’adamantium). Il finira par échapper à ses bourreaux mais tout lecteur des X-Men sait bien qu’il en restera profondément marqué.

Si le responsable du projet semble irrécupérable (un pur sadique avide de boucherie et prêt à tout pour obtenir son arme vivante), les autres membres de ce projet ont des remords sur ce que Logan a subi, ce qui empêche le récit de sombrer dans le cynisme pur.

Cette mini-série est vraiment très bien écrite, le calvaire de Logan étant rendu presque palpable par son atmosphère étouffante. Quant au dessin, il est particulier mais typique de Barry Windsor Smith (Conan, Machine Man). D’habitude, je ne suis pas trop fan de son graphisme, mais là je suis bien obligé de reconnaître qu’il colle parfaitement à l’ambiance glauque du récit. Alors qu’à l’instar de Wolverine on ne sait jamais très bien si c’est la réalité que nous voyons, un tel type de dessin est très approprié pour accentuer cette sensation.

Une force de ce récit est également sa grande résistance au retcon. En effet, depuis cette mini-série il y a eu de nombreux changements sur Wolverine, les deux principaux étant la nature organique de ses griffes (et non de simples implants comme supposé au départ) et l’appartenance du Projet X à une entité bien plus vaste (Arme Plus, Logan étant le dixième cobaye). Mais l’histoire est suffisamment bien ficelée pour ne pas être remise en question par ces révélations postérieures, notamment grâce au flou entretenu sur pas mal de point (dont les véritables commanditaires du projet). Pour une maison d’édition qui est sommes toutes habituée à subir des incohérences au fil des ans (enfin pas autant que sa distinguée concurrence), c’est suffisamment rare pour être noté.

Si vous aimez le graphisme de Barry Windsor Smith et le mutant poilu, faites-vous plaisir : cette histoire est rééditée en novembre 🙂 Par contre comme je l’ai dit, c’est une mini-série assez dure, qui n’est pas faite pour tous les yeux.