Que l’on aime ou pas les histoires de zombies, difficile de passer à côté du phénomène que constitue Walking dead. La série de Robert Kirkman voit son lectorat s’accroître de tome en tome, tandis que l’auteur continue d’en faire voir de toutes les couleurs à ses personnages. Alors que la saison 2 de son adaptation sur petit écran va bientôt débuter aux Etats Unis, je vous propose de revenir sur la saison 1 qui est disponible en DVD.
Walking dead a fait ses premiers pas à la télévision en 2010 aux Etats Unis, puis en 2011 en France. Frank Darabont, bien connu des lecteurs de Stephen King (on lui doit les films Les évadés, La ligne verte et The Mist), s’est chargé de l’écriture et de la réalisation de la première saison, tout en étant producteur exécutif. N’ayant découvert Walking dead qu’en fin d’année dernière, je n’ai pas eu l’occasion de m’inquiéter autant que les lecteurs de longue date, mais je dois reconnaître que malgré les qualités de Frank Darabont j’étais un peu inquiet : même si Robert Kirkman ne sombre pas dans la facilité racoleuse, Walking dead a quand même des passages bien saignants et j’imaginais mal ce que cela pouvait donner à la télévision (encore que si cela avait été diffusé sur Showtime je me serais posé moins de questions…).
En tout cas, même brèves mes inquiétudes ont été vaines, car cette première saison est une réussite. Le scénario est très bien ficelé, tout en se démarquant assez rapidement de la série originale. Le premier épisode est en effet très fidèle, puis la série part dans d’autres directions tout en conservant l’esprit de la série de Robert Kirkman. Le rendu visuel est également réussi, avec des effets spéciaux qui restituent parfaitement l’ambiance de fin du monde de Walking dead.
La seconde saison débutera prochainement aux Etats Unis, espérons qu’elle sera à la hauteur de ces débuts prometteurs malgré le départ de Frank Darabont.
Le shérif Rick Grimes est blessé lors d’une arrestation et sombre dans le coma. Quand il se réveille, il découvre avec horreur que des hordes de morts-vivants arpentent la ville, et que tout le monde semble avoir disparu. C’est le début d’une longue quête pour tenter de retrouver sa femme et son fils, en essayant de survivre et de comprendre ce qui s’est passé.
LA SUITE DE L’ARTICLE CONTIENT DES REVELATIONS SUR L’INTRIGUE (SPOILERS)
La première saison de Walking dead ne comporte que six épisodes, servant à planter le décor de la série. Le scénario prend le temps de présenter Rick Grimes et de le montrer se faire blesser avant de sombrer dans le coma. Puis les choses s’accélèrent rapidement, et Rick se retrouve aux prises avec des zombies qui semblent bien décidés à en faire leur goûter…
Au fur et à mesure de l’avancement de la série, les divergences avec le comic book d’origine se font de plus en plus nombreuses. Les petits changements nécessaires à l’adaptation « live » sont rapidement accompagnés de changements assez profonds dans l’histoire. De nouveaux personnages font leur apparition, dont le mémorable Merle, et surtout Shane n’est pas tué.Ce changement, dont on ne sait toujours pas s’il n’est que provisoire ou non, change la donne en ce qui concerne l’autorité de Rick. Dans le comic book, la mort de Shane laisse à Rick le rôle naturel de leader, puisqu’il est le seul survivant avec un passé de policier. Ici la survie de Shane, outre le fait qu’elle prolonge le malaise du triangle Rick/Lori/Shane, remet en cause cette autorité puisque Rick n’est plus le seul à savoir manipuler des armes et à pouvoir prendre des décisions pour lesquelles son métier le désigne naturellement. Carl est également impacté, puisqu’il n’a pas entamé la déshumanisation de son modèle de papier qui a commencé quand il a tué Shane. Cette petite différence au départ en amène de bien plus grandes, tel un effet papillon affectant l’histoire de Walking dead.
Du coup, tout en conservant une certaine fidélité envers l’histoire originale, la série Walking dead acquiert sa propre identité en suivant sa propre histoire. Le dernier épisode, apportant un développement totalement inédit (un centre du CDC avec un scientifique enfermé dedans), tente visiblement de canaliser l’intérêt des téléspectateurs en essayant de rationaliser tout ceci, alors que Robert Kirkman n’a pas trop exploré cette possibilité (pour autant qu’on sache, ça pourrait tout aussi bien être une maladie qu’une malédiction divine !). Cela est aussi l’occasion d’offrir aux personnages une étape de repos (même si elle est brêve), ce qui n’arrive que plus tardivement sur papier. En tout cas l’esprit de la série originale, qui se focalise sur les survivants, est toutefois toujours présent.
Du côté du casting, les choix effectués sont plutôt bons. Andrew Lincoln est un choix surprenant de prime abord (j’imaginais un acteur plus « physique » pour jouer Rick Grimes, alors qu’Andrew Lincoln me fait penser à Benjamin Linus dans Lost) mais qui s’avère payant car l’acteur est vraiment très bon, dégageant toute l’autorité nécessaire pour ce rôle de meneur. La plupart des autres comédiens ont une grande ressemblance avec leurs modèles de papier, ce qui est plutôt sympa et permet au lecteur de retrouver ses repères. John Bernthal est également très bon dans le rôle de Shane, mais par contre je dois avouer que je ne suis pas super convaincu par la prestation de Sarah Wayne Callies dans le rôle de Lori…
Les effets spéciaux, consistant essentiellement en des maquillages particulièrement gerbants, sont très réussis et il n’y a aucun moment où on se dit que ce ne sont pas à des zombies que nous avons affaire. Je ne sais pas si c’est le passage du noir et blanc à la couleur qui fait ça, mais j’ai l’impression que la série est un peu plus gore que le comic book…
Cette première saison a en tout cas comblé toutes mes attentes de lecteur de Walking dead, et le fait que cela ne soit pas un simple copier/coller du travail de Robert Kirkman permet d’avoir des surprises tout en connaissant la série, ce qui est une très bonne chose. Je me demande en tout cas si l’arc avec le Gouverneur ne sera pas zappé, car il est quand même particulièrement corsé avec des scènes de torture que j’ai du mal à imaginer sur le petit écran.
Je suis particulièrement impatient de voir ce que va donner la seconde saison, car les changements opérés dans la première ouvrent beaucoup de perspectives nouvelles. J’espère seulement que l’éviction de Frank Darabont ne va pas faire sombrer la série…
Moi je n’ai pas aimé. Mais c’est peut être que j’en attendais trop.
@fitz : C’est les divergences qui t’ont déplu ?
@mdata,
Pas les divergence en elles mêmes (j’ai par exemple beaucoup aimé certain nouveaux personnage) mais ce qu’elles induisent au niveau ambiance. (spoiler j’éspére qu’on n’auras pas de triangle amoureux relou sur je ne sais combien de saison…on ne peut pas faire de série télé sans triangle amoureux ?) Mais c’est peut être aussi qu’on me l’a vendue comme « trop vachement bien de la mort qui tue » et que au final bof. J’ai trouvé que ça manquait d’une vraie ambiance. Mais je laisserais une chance à une seconde saison
@fitz : C’est souvent le souci quand on nous vante un film ou une série, on a des attentes très élevées et souvent on est déçus…
Le triangle est en effet un risque, encore que j’ai l’impression que la rivalité Rick/Shane se jouera principalement sur le terrain de l’autorité…
Reste à espérer en tout cas que le départ de Darabont ne va pas transformer la série en grand n’importe quoi. Fort heureusement, Loeb est occupé ailleurs ! 😉
@mdata, Je croyais que c’était Daranbon qui avait viré les autres scénaristes ?
@fitz : Ca c’était pour la saison 1. Il me semble que lui a été débarqué pour la saison 2.
Eh bien moi j’ai trouvé la saison 1 vraiment très mauvaise (les acteurs n’en parlons pas) en tant que sériephile). En tout cas je ne suivrai pas la saison 2 !
@Ptid : Etant lecteur de comics avant d’être amateur de séries, je suis peut être plus indulgent que les spécialistes en séries 🙂
Pareil, encore une fois je ne suis pas d’accord, j’ai trouvé comme d’autres que plus ça allait, plus la série devenait mauvaise, consternante, en à peine 6 épisodes. Avec des personnages complètement stupides (faire du camping juste à 1 ou 2 km d’une ville remplie de zombies, par exemple, sans aucun système de sécurité installé, sans tours de garde, ni rien. On s’attendrait presque du coup à ce qu’ils soient attaqués par surprise. Oh ben merde, c’est ce qui arrive, dis donc !! LOL), des scènes hallucinantes de ridicules, etc.
Mais j’ai l’impression que l’on apprécie plus quand on a lu le comic-book : forcément, on se focalise essentiellement sur les différences avec l’histoire originelle, ce qui a changé, ce qu’on a gardé… On ne peut s’empêcher de comparer les 2, j’ai l’impression, donc certains éléments passent à l’as…
@KNIGHT : Il est en effet possible que la série s’apprécie différemment quand on ne connait pas le comic book (le camping à côté de la ville en provient par exemple).
Je reconnais aussi que je suis assez bon public 😉
Je ne sais plus si c’est bien expliqué dans la série mais en fait dans le comic il est claire que si il reste à coté de la ville c’est qu’ils espèrent encore que le gouvernement va reprendre les choses en main.
Par contre si ils ont des tours de gardes (même dans la série il me semble)
Bon donc je ne suis pas le seul à ne pas avoir aimé. Mais est ce que je suis le seul a aimé le comic et ne pas aimé la série ?