Comme quand j’étais môme… vous propose aujourd’hui la chronique d’un numéro de Strange.
Strange 196 a été édité par Lug en avril 1986 et contient des récits signés John Byrne, Roger Stern, Tom DeFalco & Ron Frenz et Harlan Ellison, Arthur Byron Cover & David Mazzuchelli.
Avril 1986… Fort heureusement la fin d’année (scolaire) s’approche petit à petit. Comme le mois précédent, j’étais très impatient de lire la suite de la Division Alpha vu que John Byrne n’avait pas ménagé sa peine pour donner une furieuse envie de voir le temps passer plus vite. Une lecture qui m’avait beaucoup plu, non seulement pour la suite des déboires de Marina mais aussi un épisode de Daredevil tout simplement hallucinant et les débuts d’un dessinateur dont je ne savais pas encore qu’il signerait les planches d’un récit qui prendrait beaucoup d’importance pour moi (mais ceci est une autre histoire). Un bon souvenir de lecture, et un numéro de Strange lu et relu au fil des années.
La Division Alpha – Le compagnon de Marina (Byrne)
Maintenant que les pièces du puzzle sont en place, John Byrne nous livre les secrets qui se cachent derrière son histoire d’horreur. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, malgré le fait qu’on soit dans du super héros. L’ambiance est tendue dans cet ultime épisode de l’arc en cours, avec des rebondissements certes un peu convenus mais bienvenus. L’épisode est solide, et les conséquences de cette histoire sont profondément inscrites dans la mythologie des héros Canadiens.
Du côté du dessin, on reste dans du Byrne classique mais efficace. Une page a sauté suite à la censure, et quelques dessins ont été retouchés et vu le sujet de l’histoire ça se comprend…
L’Homme Araignée – Retour au foyer (Stern / De Falco / Frenz)
C’est un épisode de transition que Roger Stern et Tom De Falco nous offrent cette fois-ci, histoire d’introduire dans l’univers du Tisseur les conséquences des Guerres Secrètes. Suite à la mini-série de Jim Shooter, où les héros ont vécu des changements allant de l’anecdotique au profond, les équipes créatives ont du s’adapter et en ce qui concerne Peter Parker il faut gérer son fabuleux costume qui répond à ses pensées. On peut aussi saluer le fait que cet épisode post-Guerres secrètes est à ma connaissance le seul à traiter du stress post traumatique d’un de ses protagonistes. Certes, ce n’est pas dit explicitement mais en lisant entre les lignes c’est assez évident et c’est fait avec justesse et tact sans en faire de trop.
Du côté du dessin, Ron Frenz livre des planches plutôt agréables à regarder. L’encrage de Brett Breeding change un peu le rendu de son trait par rapport à d’habitude et le résultat est joli.
L’Homme Araignée – Trahi par moi-même (Stern /De Falco / Leonardi)
Retour aux affaires pour le Tisseur, avec un one shot concocté par Roger Stern et Tom De Falco. Les auteurs se penchent sur le sujet de la triche dans le sport professionnel, en suivant un athlète qui a vendu son âme au diable (ou plutôt au redoutable Rose, dont c’est la première apparition). L’épisode est intéressant, même si le parallèle avec la brouille entre Peter et sa tante et le destin du footballeur est un peu trop appuyé. C’est un épisode sommes toutes classique de l’Araignée, avec l’absence notable du Super Bouffon qui avait tenu une place prédominante jusque là dans ses aventures.
Du côté du dessin, Ron Frenz laisse ce coup-ci la place à Rick Leonardi. Je vais sûrement me faire des ennemis, mais je n’ai jamais trop raffolé du style de cet artiste (notamment sur la période Australienne des X-Men) et ce n’est pas cet épisode qui risque de me faire changer d’avis. Les visages sont notamment souvent loupés, Peter Parker ayant même une drôle de tête sur certains dessins.
L’intrépide Daredevil – Quelle nuit! (Ellison / Cover / Mazzuchelli)
Pour cet épisode, le scénario est confié à Harlan Ellison et Arthur Byron Cover, deux auteurs de science-fiction… et cela se sent, car le ton et l’ambiance de cette histoire sont radicalement différents de ce qu’on a l’habitude de lire pour les aventures de Daredevil. Nous avons droit à un épisode angoissant, avec un suspense oppressant à chaque page. On ne sait jamais ce qui va suivre, jusqu’où va aller cette histoire dans laquelle le lecteur est aussi démuni que le personnage. C’est en tout cas une grande réussite, où les talents de l’Homme sans peur sont particulièrement bien exploités ainsi que sa volonté inflexible.
La partie graphique est quant à elle assurée par David Mazzuchelli, qui fait ses débuts sur la série avec cet épisode. C’est une véritable claque, l’artiste bousculant le classicisme de la série. Non seulement ses dessins sont joliment réalisés (avec un Matt Murdock costaud sans être lourdaud comme avec son prédécesseur) mais en plus la mise en page est inventive et audacieuse. Clairement, on n’avait pas l’habitude de voir ça à l’époque et pourtant Mazzuchelli a encore progressé ensuite !
Les informations pour écrire les chroniques de Comme quand j’étais môme proviennent du site Comics VF, merci à son équipe pour son travail de qualité.
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