Critique de Shazam ! garantie sans spoilers.
Un film de David F. Sandberg, avec Asher Angel, Zachary Levi, Mark Strong, Jack Dylan Grazer, Djimon Hounsou, Grace Fulton, Ian Chen, Jovan Armand et Faithe Herman.
On a tous un super-héros qui sommeille au fond de soi… il faut juste un peu de magie pour le réveiller. Pour Billy Batson, gamin débrouillard de 14 ans placé dans une famille d’accueil, il suffit de crier « Shazam ! » pour se transformer en super-héros. Ado dans un corps d’adulte sculpté à la perfection, Shazam s’éclate avec ses tout nouveaux superpouvoirs. Mais il lui faudra maîtriser rapidement ses pouvoirs pour combattre les forces des ténèbres du Dr Thaddeus Sivana…
Quand je serai grand je serai un super-héros
Comme Big, influence assumée du film au point qu’il y a même un petit clin d’œil amusant à une scène mythique de ce dernier, Shazam ! nous montre un enfant qui se retrouve dans un corps d’adulte. Sauf que quand on passe de Asher Angel à Zachary Levi, le personnage gagne au passage des super-pouvoirs époustouflants mais pour lesquels un certain apprentissage est nécessaire. L’apprentissage aurait d’ailleurs gagné à être un petit peu plus bref, à un moment cela tourne un peu en rond.
Prenant directement ses racines dans la version New 52 de Shazam signée Geoff Johns et Gary Frank, Shazam ! nous montre donc un Billy Batson roublard et fugueur en opposition avec la vertueuse version des années 1930. Mais d’un autre côté, c’est plus en phase avec notre époque, même si par ailleurs il y a quelques allusions à cette version. Les deux interprètes de Billy sont impeccables, et le passage de l’un à l’autre est tellement bien écrit qu’on ne se dit pas qu’il s’agit en fait de deux personnes différentes. C’est l’occasion pour Zachary Levi de cabotiner à mort dans ce rôle d’adolescent déguisé en adulte, avec une bonne dose de grimaces comme à l’époque de Chuck.
La complicité entre Billy et Freddy est également un atout de ce film, et là aussi Jack Dylan Grazer interagit avec les deux comédiens qui se partagent le rôle de Billy Batson comme s’il s’agissait toujours du même personnage. Cela donne un duo plutôt détonnant, avec l’accent mis sur les préoccupation habituelles des adolescents de leur âge.
Mais pourquoi est-il si méchant ?
Le rôle du grand méchant de l’histoire, le Docteur Sivana, est tenu par Mark Strong. Le comédien a déjà pu par le passé jouer de son physique impressionnant, et une fois encore il est bien flippant dans le rôle de l’adversaire de Shazam. Bien entendu, il a fallu lui trouver une raison d’être méchant, mais le film ne appesantit pas trop là dessus et on voit bien aussi qu’il porte en lui les racines de son évolution du « côté sombre ».
Dans les comics, le Dr Sivana ne possède pas de super-pouvoirs, puisqu’il s’agit d’un vilain façon Lex Luthor. Mais vu que Black Adam n’est pas libre pour cause d’adaptation dans les tuyaux, il n’y avait pas beaucoup d’options pour opposer à Shazam un adversaire aussi costaud que lui. En tout cas ça fonctionne très bien, et justement on appréciera au passage la petite allusion à l’absent Black Adam au début du film.
Histoires de famille
La famille est au cœur de l’intrigue du film, qu’il s’agisse des familles biologiques de Sivana et Billy ou de la famille d’accueil de ce dernier. L’importance du lien entre les membres d’une famille est mise en avant, démontrant par ailleurs qu’une famille d’accueil n’a pas a rougir par rapport aux liens du sang d’une « vraie » famille. Le discours est parfois martelé avec peu de subtilité, d’autant que les parents adoptifs de Billy sont un peu lourds, mais en tout cas le message est efficace. Et puisqu’on parle de famille, on peut souligner l’ironie du casting de John Glover dans le rôle du père de Sivana : que le père de Lex Luthor dans la série Smallville soit celui du personnage considéré comme son plagiat lors du Golden age est en effet assez amusant.
Les enfants qui forment la famille d’accueil de Billy sont d’ailleurs bien choisis, incarnant de façon fidèle leurs modèles de papier version Johns/Frank. Au passage, puisqu’il s’agit de cette version de l’univers de Shazam nous n’avons pas d’Oncle Dudley mais plutôt la jeune Dana Dudley arrivée avec l’univers New 52 qui est ici incarnée par Faithe Herman.
Du grand spectacle fun
Pendant un peu plus de deux heures, on se prend au jeu en suivant les aventures de Billy Batson : qu’il s’agisse de moments sommes toutes assez tristes, ou d’une avalanche de gags dont certains sont vraiment hilarants, le rythme est bien dosé et on passe vraiment un bon moment. Les scènes d’action sont quant à elles spectaculaires, même si par contre le combat final tire un peu en longueur, et côté effets spéciaux le résultat est vraiment très bon. Enfin on appréciera de retrouver tous les fondamentaux du personnage, intégrés à l’histoire ou présentés sous forme de clin d’œil lorsque ce n’est pas le cas.
Scènes post-générique
Deux scènes post-génériques, destinées à vous faire rester sur votre fauteuil jusqu’au bout du bout du générique, sont au programme de ce film. La première donne quelque pistes pour une suite des aventures de Billy Batson, tandis que la seconde est davantage une grosse blague destinée à se moquer d’un autre personnage DC ayant eu un film récemment. On retrouve en tout cas la même tendance que chez Marvel à proposer une première scène « importante » tandis que la seconde est une simple blague (mais très drôle au demeurant).
En conclusion
Shazam ! est un film très agréable à regarder, qui offre à Billy Batson une adaptation plutôt bien ficelée de ses aventures les plus récentes.
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