Après Les Vengeurs de la Côte Ouest, Comme quand j’étais môme… va évoquer un autre album issu de la collection Un Récit Complet Marvel de Lug.
Machine Man est sorti en novembre 1986 et contient un récit complet de Tom Defalco, Herb Trimpe et Barry Windsor-Smith.
Novembre 1987…Par une froide soirée d’hiver, en sortant du collège, je retrouve un personnage que j’avais perdu de vue depuis plusieurs années : Machine Man. Alors qu’il s’agissait d’un personnage que j’avais découvert lors de mes premières lectures de comics, cela faisait un moment qu’il se faisait discret dans les parutions Lug et cela me chagrinait. Pour être parfaitement honnête, je n’ai pas accroché dès la première lecture à ce récit particulièrement sombre (même si j’étais content de retrouver Machine Man). En effet, à cette époque je n’ai pas su déceler à la première lecture les qualités de cette histoire (je m’attendais à du super-héros, pas à de la science-fiction) et la patte de Barry Windsor-Smith me mettait mal à l’aise. Mais à la seconde lecture, quelques semaines plus tard, là par contre la magie a opéré et j’ai été conquis par cette histoire à la tonalité si particulière. Machine Man est alors devenu un de mes RCM préférés, et une première étape dans la longue évolution de mes goûts en matière de comics.
Machine Man (Tom Defalco/Herb Trimpe/Barry Windsor-Smith)
Quand on reprend ce RCM de nos jours, la donne n’est plus la même qu’en 1987. En 2012, on sait en effet que le futur évoqué dans ces pages n’est pas LE futur (comme on pouvait le croire) mais UN futur. Mais même s’il ne s’agit pas de l’évolution « naturelle » des personnages présents, qui ont changé entre temps, cela n’ôte rien à la force de ce récit. Ce RCM montre un futur particulièrement sinistre, où le fait d’avoir mis la main sur Machine Man et de le démonter a permis à une industrielle sans scrupules de construire un empire en vendant des robots dérivés de sa technologie. Tom Defalco signe ici un récit très réussi sur les dangers de l’utilisation de la science à mauvais escient, et propose une réflexion intéressante sur ce qui fait un humain. Car en fin de compte, bien qu’étant une création 100% artificielle, Machine Man se révèle par bien des aspects plus humain que ses adversaires. Il y a également une bonne dose d’action dans cet album dont le rythme est impeccable.
Outre la qualité de son histoire, cet album a également le bon goût d’être très accessible. En effet, Tom Defalco prend soin de donner au lecteur toutes les informations dont il a besoin pour lire son histoire et même sans connaître Machine Man et son univers cela passe tout seul (d’ailleurs pour la petite histoire, une partie des évènements décrits en flashback était inédite en VF à la sortie de ce RCM). L’ambiance de cet album est en tout cas particulièrement sombre, s’inscrivant dans la tradition de récits de science-fiction au ton similaire où le futur n’est guère réjouissant…
Du côté du dessin, Herb Trimpe officie sur l’essentiel des épisodes, étant remplacé sur le dernier par Barry Windsor-Smith, mais ce dernier était déjà présent à l’encrage sur le reste de l’album et du coup on ne voit plus beaucoup la différence entre les planches des deux artistes. Le résultat est en tout cas très réussi, le graphisme contribuant pour beaucoup à l’atmosphère particulière de cet album.
Machine Man est véritablement un des joyaux de la collection Un Récit Complet Marvel, et figure parmi les meilleures histoires consacrées au personnage.
Ah là là … bien que Marvel US pourrait le ressortir dans la collection « Marvel Premiere Classic » … (vu que les RCM sur Hercule [par Bob Layton] et « Le tournoi des champions » sont ressortis aux US il y a quelques temps )
@Strider Tag : Cela serait bien en effet !