Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de deux albums édités par Glénat Comics, dont un en avant-première.
Au programme : Power Rangers Pink et The wicked + The divine t3.
Power Rangers Pink | |
Glénat Comics 160 pages – 9.99€ Kelly Thompson / Brenden Fletcher / Tini Howard |
Power Rangers Pink – Couverture variante à paraitre le 02.11.2017
Le monde aura toujours besoin d’être sauvé
Kimberly Hart, désormais championne de gymnastique, croyait avoir laissé derrière elle sa vie d’héroïne protectrice du monde. Mais alors qu’elle se rend dans le petit village de Saint Moineau en France, son passé refait surface. Après avoir secouru les habitants d’une attaque de monstres, elle reprend contact avec Zordon, son ancien mentor. Il est temps qu’elle redevienne celle qu’elle a toujours été : le Ranger Rose !
Nous avions déjà eu droit à un avant-goût de cet album lors du Free Comic Book Day, il est maintenant temps d’avoir au complet l’histoire du retour de Kimberly Hart dans le rôle du Ranger Rose.
On le dit souvent : ce n’est pas le costume qui fait le héros. En l’occurrence, ce n’est pas parce que Kimberly n’est plus le Ranger Rose qu’elle a cessé d’avoir un tempérament d’héroïne, comme en témoigne cette histoire où elle se trouve confrontée à une menace qui n’a rien d’anodin.
Kelly Thompson, Brenden Fletcher et Tini Howard signent dans cet album un récit agréable à suivre, où Kimberly doit trouver le moyen de lutter contre des ennemis venus tout droit de sa période Power Ranger. Si on met de côté quelques facilités scénaristiques bien pratiques mais qui atténuent certaines menaces et dangers, l’histoire se tient plutôt bien et c’est sans déplaisir que l’on suit les nouvelles aventures de notre intrépide Ranger Rose.
Comparativement à la série Power Rangers actuellement en cours de parution chez Glénat Comics, on est tout de même à un cran en-dessous qualitativement parlant. En fait, cet album m’a donné l’impression de davantage s’adresser à un public un peu plus jeune, et en tout cas aux fans des Power Rangers « live » (donc plus enclins à « pardonner » quelques petites faiblesses) tandis que l’autre série fait davantage série de super-héros plus classique tout en utilisant les codes des Power Rangers.
Ce n’est pas pour autant que cet album n’est pas réussi : comme souligné plus haut sa lecture est agréable et l’histoire tient la route. Mais il manque ce petit quelque chose qui rend la lecture de la série Power Rangers plus intéressante. Peut être aussi que le sentiment de prendre le train en marche ne facilite pas la tâche au lecteur qui n’est pas un expert en Power Rangers, même si le récit reste accessible.
La partie graphique est quant à elle signée Daniele Di Nicuolo et s’avère très réussie. Son style colle parfaitement à l’ambiance de l’histoire, et tout le folkore des Rangers (des costumes aux zords) est très bien restituée dans des planches soignées. La colorisation est tout aussi réussie, et là aussi on est vraiment dans une bonne restitution de l’ambiance sur le plan visuel.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par une galerie de couvertures très fournie.
Un bon album, dont la lecture reste agréable malgré quelques petites faiblesses.
The Wicked + The Divine tome 3 | |
Glénat Comics 192 pages – 17.50€ Kieron Gillen |
The Wicked + The Divine – Tome 2 – Édition collector à paraître le 02.11.2017
Tout va bien se passer…
Fandemonium, l’apocalypse, a éclaté. Les membres restants du Panthéon se réunissent pour élucider la mort d’Inanna. Morrigan est capturée, tandis que Baphomet part se cacher dans les ombres souterraines. Les tensions augmentent alors qu’Ananke poursuit son funeste projet, et que les corps continuent de tomber. Qui pourrait percer à jour les desseins de la déesse de la destinée ?
Après deux albums où Kieron Gillen a fait monter la pression, retrouvons donc l’insolite panthéon de divinités dans ce troisième tome où se trouve la suite de leur histoire hors norme.
Depuis le premier tome, les membres du Panthéon tombent comme des mouches et pas seulement du fait de leur courte espérance de vie. On ne peut pas vraiment dire que l’auteur se soit calmé sur ce plan là dans cet album, mais je n’en dirai pas plus pour ne pas faire de spoiler. L’intrigue suit en tout cas son cours, avec toujours cette atmosphère un peu étrange qui caractérise cette série qui ne l’est pas moins.
Au-delà de la simple étude du panthéon de divinités se réincarnant à intervalles réguliers, Kieron Gillen continue d’analyser – voire même de disséquer – la notion même de célébrité et ce qu’elle implique pour les personnes qui se retrouvent sous le feu des projecteurs. Une fois encore, l’analyse est fine et pertinente et c’est ce qui donne sa force au récit au-delà de son aspect mythologique. Cet aspect n’est cependant pas non plus anodin, et encore moins inintéressant car les différents personnages ont tous une histoire qui a de quoi fasciner le lecteur.
Les rebondissements sont en tout cas toujours de la partie, avec un bon lot de surprises pour le lecteur qui n’a pas fini de sursauter car une fois encore l’auteur aura réussi à mettre en place une succession d’événements qui ont un dénouement imprévisible. The wicked + The divine est décidément une série qui ne ressemble à aucune autre, et réussit le difficile pari de continuer à se renouveler d’épisode en épisode pour ne pas faire baisser l’intérêt du lecteur.
Du côté du dessin, ce tome joue la carte de la surprise par rapport aux précédents : en effet, chaque épisode est signé d’un artiste différent, Jamie McKelvie n’en signant qu’un seul. Du coup, même si la qualité n’est pas en baisse vu que les artistes choisis sont très loin d’être mauvais, ça fait un peu bizarre. C’est un peu comme entendre sa chanson préférée chantée par un autre artiste que celui dont on a l’habitude, même si ce dernier est bon ça ne fait pas pareil. Mais en tout cas le niveau reste globalement très bon, avec des artistes dont les styles collent très bien à la série, mais pour ma part j’aurais préféré que l’ensemble des épisodes soit signé de Mc Kelvie.
Passons maintenant aux bonus : outre la traditionnelle galerie de couvertures, nous avons droit à une partie making of qui nous emmène au coeur du processus de création des épisodes de l’album. C’est très intéressant de se faufiler ainsi dans les coulisses de la création d’un album de BD, et on apprend des choses qu’on ne sait pas forcément sur la genèse d’un comic book.
Un excellent album, et une série qui reste passionnante de tome en tome.
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