Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de quatre albums.
Au programme : Drifter t3, Alex + Ada t1, James Bond t1 et Spawn Renaissance t2.
Drifter tome 3 | |
Glénat Comics 128 pages – 14.95€ Ivan Brandon |
Série en cours
Le temps est venu de régler ses comptes…
Abram Pollux est de retour à Ghost Town, bien déterminé à rendre des comptes. Mais cette fois-ci, les règles ont changé. De nouvelles alliances ont été conclues et les vieux amis deviennent les nouveaux adversaires. Chaque pas de Pollux vers la vérité le rapproche un peu plus de l’enfer…
Dans ce troisième tome, Ivan Brandon continue à explorer son univers mêlant les codes du western à ceux de la science-fiction (un peu comme l’Univers zéro de Cobra, oui je sais je l’ai déjà dit mais j’aime bien le répéter) et l’histoire est toujours aussi intéressante. Les péripéties vécues par les des personnages offrent pas mal de surprises au lecteur, et on sent que l’auteur a encore pas mal de choses en réserve pour continuer à le surprendre. L’ambiance est en tout cas toujours aussi soignée, particulièrement oppressante tout en gardant son côté far west futuriste qui est la marque de fabrique de la série depuis son début. Le seul petit défaut de la série, c’est à mon avis son hermétisme : il faut vraiment être très attentif à ne rien rater, car le moindre petit décrochage sur tel ou tel détail de l’histoire ne sera jamais rattrapé par un coup de pouce narratif. L’histoire est exigeante avec le lecteur, qui sera en retour récompensé par une intrigue solide même s’il est facile de se sentir perdu (pour tout dire, par moment ça me fait penser à du Jonathan Hickman en roue libre). Du coup, je pense que certains lecteurs peuvent se décourager et lâcher la série en cours de route, ce qui est dommage car elle est intéressante.
Du côté du graphisme, les planches de Nic Klein sont très soignées et mettent joliment en images l’univers de l’auteur. Le choix des couleurs est de plus particulièrement pertinent, reflétant bien l’ambiance de la série.
Un très bon album, intéressant mais peut être un poil trop hermétique.
Alex & Ada tome 1 | |
Delcourt Comics 144 pages – 15.50€ Jonathan Luna / Sarah Vaughn |
La dernière chose au monde que souhaitait Alex était un X5, un androïde ultra-perfectionné qui ressemble à s’y méprendre à un être humain. Mais lorsque Ada fait irruption dans sa vie, il découvre vite qu’elle est en réalité bien plus qu’un simple robot… Son existence jusqu’alors bien rangée, va se trouver totalement chamboulée, bien au-delà de ce qu’il pouvait imaginer…
L’intelligence artificielle… vaste sujet qui ne cesse de fasciner les auteurs, et ce depuis pas mal de temps. C’est au tour de Jonathan Luna et Sarah Vaughn de s’intéresser au sujet dans ce premier tome, qui voit un jeune homme faire la connaissance d’un androïde mais également découvrir pas mal de choses sur la condition de ces êtres artificiels. Les auteurs traitent de plusieurs thématiques à la fois dans ce premier album, notamment l’intelligence artificielle, la place des êtres artificiels dans la société et la dépression, explorant la frontière entre l’humain et la machine. En effet, l’ambiance du récit est résolument futuriste et les humains ont la possibilité d’être connectés en permanence entre eux ou au réseau, donc on peut vraiment se demander en quoi ils sont si différents des machines qui ont leur apparence. L’univers introduit dans ce premier tome l’est en tout cas avec efficacité, on se sent à l’aise dès les premières pages et les auteurs nous entrainent à leur suite dans une histoire bien ficelée et dont les personnages très bien caractérisés sont attachants. On peut aussi apprécier que les auteurs évitent d’en faire de trop et traitent leurs thématiques avec tact, et même si forcément vu que la thématique principale de cette histoire a été très largement traitée par pléthore d’auteurs on retrouve ici et là des choses familières (un passage m’a notamment pas mal fait penser à la série Real humans) l’histoire ne donne à aucun moment une impression de redite ou de repompe stérile. Ce premier tome constitue une très bonne entrée en matière et je suis vraiment impatient de lire la suite de cette histoire captivante.
La partie graphique est quant à elle signée Jonathan Luna, et on reconnait en effet son style dès les premières images. Les planches sont vraiment très joliment réalisées, avec en plus une mise en couleurs qui colle parfaitement à l’ambiance futuriste de la série.
Un excellent tome, passionnant de bout en bout.
James Bond tome 1 | |
Delcourt Comics 160 pages – 16.95€ Warren Ellis |
James Bond est de retour à Londres après une mission teintée de vengeance à Helsinki, afin de reprendre une affaire qui a laissé un autre agent 00 sur le carreau. Quelque chose de terrible est en train de se faufiler dans les rues de la capitale britannique, qui va entraiîner Bond à Berlin. Pris au piège, isolé, il va devoir percer le secret qui entoure quelqu’un – ou quelque chose – baptisé… VARGR.
Dans ce premier tome, Warren Ellis retourne aux racines du personnage de James Bond, délaissant de fait l’image qu’on a du personnage via ses apparitions au cinéma pour retrouver le tueur des romans. Car James Bond version roman est un personnage bien moins recommandable que ce que le cinéma en a fait, beaucoup plus brutal et usé par ses années de service et ça l’auteur l’a bien compris car pour le coup sa vision de James Bond semble littéralement jaillir d’un roman de Ian Flemming. Ce premier tome est passionnant, avec un James Bond davantage utilisé comme un tueur qu’un espion et même si on retrouve ici et là des clins d’oeil à l’univers du personnage (notamment sur son arme de prédilection) l’auteur ne tombe pas dans le piège de la facilité en déroulant le cahier des charges classique du récit Bondien mais au contraire a soigné son histoire même si on n’échappe pas à un ou deux passages obligés associés à James Bond (mais pour le coup qui sont bel et bien originaires de l’univers du personnage dans les romans avant d’avoir été surexploités à l’écran). L’action est omniprésente, les rebondissements nombreux et l’histoire tient vraiment très bien la route. C’est vraiment un retour aux fondamentaux du personnage qui nous est offert dans ses pages, le tout écrit par un auteur particulièrement inspiré par son sujet. En tout cas, que vous soyez ou non fan de James Bond, si vous aimez les récits paranoïaques et pleins d’action cet album vous plaira.
Du côté du dessin, les planches de Jason Masters sont très soignées et les scènes d’action sont très bien rendues. On appréciera également que le visage de James Bond ne ressemble à aucun des acteurs qui l’ont incarné mais bel et bien à la description qu’en avait faite son créateur.
Un excellent tome, qui nous offre une aventure de James Bond de grande qualité.
Spawn Renaissance tome 2 | |
Delcourt Comics 176 pages – 16.95€ Todd McFarlane |
Un messager de Satan est envoyé sur Terre afin de négocier avec Spawn. Al Simmons doit abandonner son costume pour préserver l’âme de Wanda. Spawn refuse ce deal et combat le démon, ce qui entraîne la mort de Wanda. Al assiste aux funérailles de l’amour de sa vie, mais fait face à un Terry Fitzerald, terrassé par la douleur d’avoir perdu sa femme. Al efface le souvenir de sa venue, mais n’a visiblement pas l’intention d’en rester là…
Après un premier tome où Al Simmons a fait son grand retour dans l’univers de la série Spawn, Todd Mc Farlane et Erik Larsen concluent dans ce second tome ce premier arc de la renaissance du personnage et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ne font pas les choses à moitié. En effet, c’est du très grand spectacle qui nous est offert, tempéré par des moments plus calmes et des situations touchantes. Ce qu’il en ressort, c’est qu’Al Simmons a un but et est près à tout pour y arriver, et sa détermination – tout à fait noble – est impressionnante. Bien que n’étant pas vraiment un spécialiste de Spawn (et du coup je me sens forcément moins « récompensé » que les lecteurs de longue date par les révélations de cet album), j’ai beaucoup apprécié cette fin d’arc. Le concept du personnage est exploité à fond, et les auteurs vont vraiment très loin dans l’exploitation des moindres recoins de son univers. La fin de l’album étant plutôt intrigante, je suis vraiment curieux de voir ce qu’il va se passer dans le tome trois. Mais quoiqu’il en soit, j’ai vraiment passé un très bon moment de lecture avec ces deux tomes, alors qu’à la base je ne suis vraiment pas un afficionado de Spawn. Signe s’il en est que les auteurs ont signé un récit suffisamment réussi pour ne pas intéresser uniquement les fans de leur univers.
Au dessin, Erik Larsen et Todd Mc Farlane sont rejoints par Jonboy et Szimon Kudranski et même si par moments le graphisme sonne très nineties le résultat est quand même bon. Les phases spectaculaires sont particulièrement bien mises en images et reflètent parfaitement le côté grand spectacle de l’histoire.
Un très bon album, qui ne plaira pas forcément qu’aux fans de Spawn.
C’est tout pour le moment !
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