Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de 5 titres.
Au programme : Obi-Wan & Anakin, BPRD Origines t2, Le premier meurtre, Secret identities et Five ghosts t1.
Obi-Wan & Anakin | |
Panini Comics 112 pages – 13€ Charles Soule |
Le Maître Jedi Obi-Wan Kenobi a pris Anakin Skywalker comme Padawan, mais l’adolescent doute de sa vocation. En mission sur une planète désolée, ils vont combattre côte à côte et apprendre à mieux se connaître.
(Contient les épisodes US Obi-Wan & Anakin 1-5, inédits)
Tout le monde connait l’histoire d’Anakin Skywalker et sa chute vers le côté obscur pour devenir cette figure du mal qu’est Dark Vador. Mais il est intéressant de remonter dans les tous premiers temps de l’histoire de ce personnage hors norme, pour voir son long cheminement vers sa damnation. Charles Soule situe donc son récit très tôt dans l’apprentissage du jeune Jedi, et nous montre comment se sont produites de façon insidieuse les fractures de sa psyché qui ont mené aux choix qu’il a pu faire par la suite. Le cadre de l’histoire en serait même presque un prétexte, la partie vraiment importante concerne Anakin et ses doutes. En tout cas cette histoire est vraiment très bien ficelée, avec des scènes d’action très bien dosées et une utilisation judicieuse des flashbacks pour expliquer ce qui se passe dans la tête d’Anakin. Ce dernier est par ailleurs très bien caractérisé, et on a beau savoir comment tout cela va finir (mal, bien sûr) cet épisode de son passé n’en reste pas moins intéressant à découvrir d’autant qu’il est « canonique » (intégré à l’histoire officielle de Star Wars).
Du côté du dessin, c’est Marco Checchetto qui tient les crayons et il y a de quoi s’en réjouir. L’artiste signe en effet de bien jolies planches, qui restituent à merveille l’ambiance de l’histoire.
Un très bon album, qui enrichit le passé d’un être hors du commun.
BPRD Origines tome 2 | |
Delcourt Comics 320 pages – 29.95€ John Arcudi / Mike Mignola / Gabriel Ba / Fabio Moon |
Mike Mignola associé à la crème des auteurs de comics, continue à nous dévoiler les secrets de la genèse du célèbre B.P.R.D., le Bureau de Recherches et de Défense sur le Paranormal !
Des monstres nés des conséquences de radiations atomiques tuent des civils dans le désert de l’Utah. Ces horreurs amènent le Professeur Bruttenholm – tuteur de Hellboy – et Anders, l’agent du B.P.R.D. possédé par les vampires, à mener une enquête. Tous les indices pointent vers une étrange structure de verre, qui serait à l’origine de ces étranges et terrifiants événements…
Après un premier tome intéressant, il est temps de continuer à découvrir la riche histoire du BPRD avant les aventures de Hellboy. Deux récits sont au programme de cet imposant volume, racontés par John Arcudi, Mike Mignola, Gabriel Ba et Fabio Moon. Ces deux histoires sont vraiment très bien fichues, abordant avec efficacité des thématiques qui font mouche. J’avoue avoir une préférence pour la première, mais la seconde n’est pas moins intéressante pour autant, c’est juste que les thématiques de la première m’ont davantage parlé. Tout ceci est en tout cas vraiment intéressant, et reste très abordable même sans être un spécialiste de l’univers de Hellboy. Ce dernier fait d’ailleurs une apparition très importante dans la première histoire, non pas pour le déroulement du récit lui-même, vu qu’on s’intéresse davantage au BPRD lui-même, mais pour lui avec un passage vraiment touchant. En tout cas les auteurs nous livrent ici deux récits captivants, riches en péripéties dans une ambiance inimitable avec des personnages fort bien caractérisés.
Du côté du dessin, les artistes à l’oeuvre nous livrent des planches très bien réalisées. Le côté très sombre de cet univers est retranscrit à merveille dans de bien jolis dessins.
Un excellent album, qu’on soit lecteur régulier de Hellboy ou non.
Le premier meurtre | |
Delcourt Comics 96 pages – 15.95€ Craig P. Russell d’après Neil Gaiman |
Après L’Étrange Vie de Nobody Owens, retrouvez tout le talent de conteur de Philip Craig Russell dans un récit envoûtant, adapté d’une pièce radiophonique de Neil Gaiman.
À son allure, on n’aurait jamais deviné que l’homme assis là, sur le banc, était en réalité un ange déchu, descendu depuis des éternités des cieux parmi les hommes, afin de conter une histoire que vous devez entendre… Une histoire qui raconte les Mystères du meurtre. Les Mystères du TOUT premier meurtre de l’histoire de l’Humanité. Un meurtre survenu au paradis. Le meurtre d’un ange…
C’est une histoire que l’on pourrait croire banale : deux hommes sur un banc, le premier raconte une histoire au second. Sauf que rien n’est banal dans cette histoire. Parce que les deux hommes en question ne le sont pas, même si ce que cache l’un des deux n’apparaît que de façon subtile. Adaptant une pièce radiophonique de Neil Gaiman, Craig P. Russel nous offre ici une histoire magnifiquement racontée. Le talent de conteur des deux auteurs n’est plus à démontrer, et quand on voit leurs noms sur une couverture on peut s’attendre à de la qualité et c’est bien le cas ici. L’histoire qui se trouve dans ces pages est non seulement captivante, mais outre son côté enquête bien ficelé (parce qu’en plus d’être le tout premier meurtre c’est aussi la toute première enquête qu’on pourrait même qualifier de policière) son propos est très bien trouvé et très bien écrit. Je n’en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l’histoire, ce qui serait criminel, mais en tout cas ce récit est à l’image du travail de Neil Gaiman, à savoir envoûtant avec ce je ne sais quoi d’éthéré dans son atmosphère qui permet d’en reconnaître l’auteur sans hésitation.
Du côté du dessin, Craig P. Russel montre une nouvelle fois l’étendue de son talent avec de bien jolies planches. Si vous avez déjà apprécié le travail de l’artiste, notamment sur Nobody Owens, vous allez être conquis par cet album.
Outre l’histoire elle-même, en bonus se trouve une véritable plongée au sein du processus d’adaptation. Craig P. Russel nous explique en effet ses méthodes de travail pour adapter l’oeuvre de Neil Gaiman, et c’est vraiment très intéressant.
Un excellent album, captivant et envoûtant.
Five ghosts tome 1 | |
Glénat Comics 144 pages – 15.95€ Frank J. Barbiere |
Série en cours
Un héros doit savoir s’entourer
Fabian Gray est un chasseur de trésors aux pouvoirs extraordinaires. Possédé par les fantômes de cinq grandes figures de la culture populaire, il peut tour à tour devenir : Merlin, le plus puissant des magiciens ; Robin des bois, le plus précis des archers ; Sherlock Holmes, le plus rusé des détectives ; Miyamoto Musashi, le plus adroit des samouraïs ; ou Dracula, le plus terrible des vampires. Mais si ces formidables habiletés lui permettent de s’emparer facilement de tout ce qu’il souhaite, elles font aussi l’objet des pires convoitises. Et c’est Fabian lui-même qui risque bien de devenir le prochain trésor à dérober…
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le pitch de cet album n’est pas courant. En effet, un personnage possédé par des grands noms de la pop culture, ce n’est pas franchement quelque chose qu’on lit tous les jours ! En dehors du pitch, l’histoire de Frank J. Barbiere est plutôt intéressante. Ce premier tome fait plutôt penser à une introduction, permettant de faire connaissance avec le personnage et ses pouvoirs au sein de son univers. Ca se lit plutôt bien, et l’auteur semble en avoir gardé sous le coude pour continuer à alimenter l’intérêt du lecteur dans des aventures ultérieures. Mais il manque un petit je ne sais quoi qui rendrait l’album difficile à reposer une fois commencé, peut être parce que son héros n’est pas très charismatique. Ce n’est pas mauvais, loin de là, mais ce n’est pas non plus un album indispensable. Par contre le côté pulp est très réussi et très appréciable, donnant un petit cachet rétro pas désagréable à tout ceci.
Du côté du dessin, le style de Chris Mooneyham colle bien à l’ambiance de l’histoire. Les planches sont en effet réussies, avec une jolie restitution visuelle des phénomènes surnaturels de l’histoire.
Un bon album, intéressant mais pas indispensable.
Secret identities | |
Glénat Comics 160 pages – 15.95€ Jay Faerber / Brian Joines |
Série en cours
Derrière chaque masque se cache un secret…
The Front Line est une équipe de super-héros chargée de maintenir l’ordre et la justice. Mais son destin bascule le jour où elle intègre une nouvelle recrue : Crosswind. Car ce que les autres membres ne savent pas, c’est que Crosswind est une taupe, envoyée chez eux pour percer les secrets qu’ils dissimulent sous leurs costumes. Et la Front Line a beaucoup de secrets…
La thématique de la taupe chez les super héros n’est pas nouvelle, le thème ayant même été poussé à son paroxysme avec les Thunderbolts où là tout le groupe était une taupe. Mais ce n’est pas pour autant que le récit de Jay Faerber et Brian Joines n’est pas intéressant. En effet, nous avons droit à une exploitation très bien ficelée de ce pitch, avec pour une fois un groupe de super héros qui ne fait pas penser à un copier/coller de la Justice League ou des Avengers (même si on reconnait quelques traits ici et là). L’histoire est particulièrement intéressante, avec de nombreux rebondissements et des personnages bien exploités même si pour le coup on aimerait avoir l’occasion de mieux les connaitre en dehors de ce récit (certains sont vraiment très originaux). Ce qui est bien vu, c’est également que ces personnages ne sont pas irréprochables : oui ce sont des héros, mais ce sont aussi des humains et du coup ils ont leurs failles et les secrets qui vont avec. En tout cas je m’attendais à passer un bon moment de lecture avec cet album, et une fois l’avoir refermé je me suis rendu compte que mes attentes ont été largement satisfaites.
Du côté du dessin, signé Illias Kyziazis, la qualité est également au rendez-vous. Les planche sont très bien réalisées, et le design des personnage est très réussi.
Un excellent album, qui utilise judicieusement un thème classique.
Ce sera BPRD et Secret Identites pour moi !
Merci pour tes chroniques, les 2 Glénat me font de l’œil…
Bonne surprise que ce five ghosts dont je n’attendais pas grand chose et qui m’a bien plu !