Le lundi c’est librairie ! est de retour avec la chronique de cinq albums.
Au programme : Miss Marvel t3, Bitch Planet t1, Lazarus t4, Goners t1 et L’abominable Charles Christopher t1.
Miss Marvel tome 3 | |
Panini Comics 176 pages – 18€ G. Willow Wilson |
À l’approche de la Saint Valentin, les sentiments sont à l’honneur à Jersey City. Kamala Khan n’est pas autorisée à se rendre au bal, mais Ms Marvel si ! Elle va y rencontrer un charmant Asgardien du nom de Loki ! Après ces moments romantiques, la jeune héroïne va devoir faire face à la fin du monde.
(Contient les épisodes US Ms. Marvel (2014) 12-19, inédits)
Après deux albums fort réussis, il est temps de retrouver la jeune héroïne dans ses dernières aventures avant Secret Wars, toujours sous la plume de G Willow Wilson dont la magie narrative opère une fois de plus. Ce nouvel album est en effet tout aussi réussi que les précédents, et est même encore plus touchant à bien des égards (ne serait-ce que par son final qui ne peut pas laisser le lecteur indifférent). La religion de Kamala et sa culture sont employées avec beaucoup de justesse, sans en faire de trop ni verser dans la caricature, et son statut d’Inhumaine est parfaitement exploité. Le personnage est toujours aussi attachant, ainsi que son entourage, et l’humour est très bien dosé. Cette série reste une des meilleures séries actuelles de Marvel, dont chaque album est un vrai plaisir à lire et j’ai vraiment hâte d’en lire la suite.
La partie graphique est de son côté tout à fait réussie, avec des planches très soignées.
Un excellent album, et une série toujours aussi passionnante.
Bitch planet tome 1 | |
Glénat Comics 176 pages – 16.95€ Kelly Sue DeConnick |
Série en cours
Seule une vraie femme peut survivre à… Bitch Planet !
Le futur. Le monde est gouverné par le diktat des hommes. Les femmes qui ne se plient pas aveuglément à leur volonté doivent être « rééduquées ». À l’issue d’un discours évangélisateur psalmodié en boucle dans leur sommeil, elles sont expédiées dans l’établissement auxiliaire de conformité, une prison pour femmes en orbite au-dessus de la Terre. Ces rebelles qui rejettent les règles masculines vont ainsi découvrir les joies de la vie carcérale dans cette boîte de métal que l’on appelle « Bitch Planet. »
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’histoire de Kelly Sue Deconnick est à l’image de l’appellation trouvée pour ses protagonistes : Non conforme. L’histoire est en effet originale, poussant au maximum le curseur du patriarcat et donnant de ce fait tous les droits aux hommes qui y figurent et mettant en scène de fortes têtes qui s’opposent (à raison) à cet état de fait. A travers une galerie de personnages particulièrement bien écrits, Kelly Sue Deconnick nous entraîne dans une histoire passionnante, mêlant les codes des histoires carcérales et de récits de sports brutaux. Je ne sais pas jusqu’où elle va nous emmener, mais la qualité de son récit donne en tout cas envie de profiter de la balade et de lire la suite de cette série décidément non conforme.
Du côté du dessin, signé Valentine DeLandro, nous avons droit à des planches soignées avec des styles variés qui servent très bien le récit.
Le sommaire est complété de pas mal de bonus sur la thématique principale de Bitch Planet, et il sont plutôt intéressants à lire.
Un très bon album, qui vaut le détour.
Lazarus tome 4 | |
Glénat Comics 160 pages – 15.95€ Greg Rucka |
Série en cours
On n’est jamais mieux trahi que par les siens…
Le monde est en guerre. La famille Carlyle doit maintenant se battre pour se défendre. Alors que Malcolm Carlyle est aux portes de la mort, ses frères et sœurs ont du mal à garder le contrôle. D’autant que la guerre et la trahison vont de pair. Et une révélation surgissant du passé pourrait bien changer la vie de Forever pour toujours…
Après trois tomes tous aussi intéressants les uns que les autres, nous retrouvons l’indestructible personnage de Greg Rucka dans de nouvelles aventures en plein conflit ouvert. Le rythme de cet album est différent de celui des précédents, plus lent et prenant le temps de poser davantage l’univers autour des Lazares plutôt que de s’intéresser à ces derniers qui ont eu la part belle des tomes précédents (mais qui ne sont pas absents pour autant, loin de là). De fait, nous nous retrouvons au cœur du conflit qui fait rage, et c’est toujours aussi intéressant. Le final de l’album est par ailleurs vraiment très surprenant, et ouvre des perspectives très intéressantes.
Du côté du graphisme, Michael Lark est toujours très inspiré et signe des planches parfaitement réussies.
Un excellent album, et une série qui ne perd pas une miette de son intérêt.
Goners tome 1 | |
Glénat Comics 192 pages – 16.95€ Jacob Semahn |
Série en cours
Les héros meurent. Mais les légendes sont éternelles.
De la colonisation de l’île de Roanoke jusqu’à la guerre froide, la célèbre famille Latimer a été l’ultime rempart de l’humanité contre les horreurs paranormales. Cette lutte a duré des siècles… mais s’interrompt cette nuit. Un frère et une sœur mal préparés vont devoir élucider le meurtre de leurs parents tout en tentant d’échapper aux implacables abominations qui les traquent sans relâche.
Il y a des histoires qui à force de trop en faire finissent par perdre le lecteur en cours de route, et c’est précisément le cas de Goners. Dès le début, Jacob Semahn entraîne le lecteur dans son univers mais sans vraiment prendre le temps d’en poser les bases. Du coup le lecteur est submergé par des tonnes d’informations, des va-et-viens dans le temps et des ennemis à la pelle sans avoir le temps de s’intéresser aux personnages dont le sort lui devient alors tout à fait indifférent. La lecture de cet album m’a fait l’effet d’un grand huit à cent à l’heure, et au final j’ai même eu du mal à finir sa lecture. C’est dommage, car le pitch était prometteur, mais à force de vouloir en faire de trop, on passe la limite et cela devient indigeste.
Du côté du dession, signé Jorge Corona, nous avons droit à des dessins dynamiques (certains font même penser à du Ramos), qui servent plutôt bien l’histoire mais ne suffisent pas à rattraper la casse.
Un album décevant, dont le pitch n’a pas tenu ses promesses.
L’abominable Charles Christopher tome 1 | |
Lounak 136 pages – 19.95€ Karl Kerschl |
Charles Christopher, un drôle de yéti, atterrit dans une mystérieuse forêt habitée par des animaux plutôt loquaces. À travers le quotidien de ses habitants, il tente de comprendre la raison de sa présence et de son étrange connexion avec la forêt.
C’est une histoire pour le moins insolite qui nous est proposée dans cet album, où Karl Kerschl pose les bases de son univers. A travers la quête d’un yeti, l’auteur nous propose de petites tranches de vies des animaux de la forêt et ce sous une forme pour le moins originale. Cette histoire oscille en effet entre le comic strip et la BD plus classique, l’histoire du yeti servant de fil conducteur entre les différentes petites histoires mettant en scène les animaux. Au final, nous nous retrouvons avec une un récit agréable à lire, avec des scènes amusantes et un personnage de yeti qui s’avère attachant au fur et à mesure de ses expériences au sein de la forêt.
La partie graphique, également signée Karl Kerschl, est quant à elle très réussie.
Un bon album, surprenant mais intéressant.
Et voilà c’est tout pour aujourd’hui.
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous prochainement pour une nouvelle chronique.
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