Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de 6 albums.
Au programme :
- Ame augmentée (404 Graphic, en avant-première)
- Caricature (Delcourt Comics, en avant-première)
- Pussey! (Delcourt Comics)
- Damn them all tome 1 (Delcourt Comics)
- Sin City tome 7 : Aller-retour pour l’enfer (Huginn & Muninn)
- Dawn of Shazam tome 1 (Urban Comics)
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
Ame augmentée
Pour leur 45e anniversaire de mariage, Hank et Molly Nonnar décident de se soumettre à une procédure expérimentale de rajeunissement. Mais leurs espoirs de jeunesse sont anéantis lorsque le couple est confronté au résultat : la naissance de doubles sévèrement défigurés mais intellectuellement et physiquement supérieurs.
Les Hank et Molly originaux peuvent-ils coexister dans le même monde que leurs clones ?
- Éditeur : 404 Graphic
- Prix : 26.50€
- Date de sortie : 02/05/2024
- Format : Couverture cartonnée, 304 pages
- Auteur(s) : Ezra Claytan Daniels
- EAN : 9791032408162
Vu comme ça on pourrait s’attendre à une sorte de techno thriller, avec des personnages qui finissent par se guetter dans des coins obscurs après avoir connu des métamorphoses étranges. Ce n’est l’approche qu’a choisi Ezra Claytan Daniels, ou du moins pas complètement.
L’auteur a en effet choisi l’angle de la différence pour raconter son histoire : Hank lutte pour faire reconnaitre son héritage culturel dans un monde qui n’en a que faire, son clone et celui de Molly sont défigurés, la sœur du scientifique responsable de l’expérience est terriblement handicapée… Forcément, dans un monde très policé et piloté par les canons de la beauté qui lissent toute la société sur un même moule de « normalité », ce n’est pas forcément bien vu.
Ame augmentée fait partie de ces œuvres aux thématiques multiples et offrant plusieurs niveaux de lectures. Si d’entrée de jeu on pense à la notion d’éthique dans la science et au transhumanisme – surtout quand on a une sensibilité scientifique comme l’auteur de cette chronique – il y a bien d’autres sujets qui sont abordés. On pourrait citer par exemple l’importance du paraître, mais il y a d’autres choses qui sauront toucher le lecteur et on restera volontairement évasifs pour vous en laisser le plaisir de la découverte.
L’intrigue secondaire autour des difficultés que rencontre Hank à faire en sorte que le personnage de l’adaptation du travail de son père reflète les intentions de ce dernier : au lieu d’être bleu « parce que ça passe mieux » pour représenter un héros noir, autant qu’il soit carrément noir… une sous-intrigue pertinente qui n’est pas aussi disjointe de l’intrigue principale qu’elle le paraitrait de prime abord, et on pourrait même dire qu’on en prend la mesure au fil de la lecture.
Avec une touche de science-fiction – encore que ça doit bien bricoler dans des labos privés dans le vrai monde de tous les jours – et de suspense, sans oublier une légère couche viscérale à la Cronenberg, Ezra Claytan Daniels livre une œuvre intelligente et touchante qui continue de faire réfléchir une fois le livre refermé. On s’intéresse immédiatement à ses personnages, et on se demande comment tout ceci va finir.
Ame augmentée est une histoire passionnante, où l’auteur traite ses sujets avec beaucoup de pertinence. Il n’hésite pas à aller au bout de son concept, sans pour autant aller dans la surenchère gratuite : tout ce qui se passe dans ce récit a une bonne raison d’y figurer, et l’auteur montre une grande sensibilité pour traiter un concept compliqué. C’est une lecture de grande qualité, qui fait réfléchir le lecteur tout en touchant son cœur.
On notera d’ailleurs une curieuse similitude entre un élément de l’intrigue de Ame augmentée et la série TV Living with yourself. Cette ressemblance est très légère, mais il s’agit d’un point d’intrigue suffisamment angulaire pour que cela saute aux yeux.
La partie graphique de l’album est également signée par Ezra Claytan Daniels, qui signe des planches très réussies. Si la composition des planches est assez statique – c’est un choix qu’il explique dans ses notes – le graphisme est quant à lui très expressif. Vu la thématique, il aurait été facile de sombrer dans le n’importe quoi mais ce n’est absolument pas le cas ici.
Du côté des bonus, outre une préface de Darren Aronofsky et une postface de Karama Horne, le sommaire de l’album est complété par les notes de l’auteur nous expliquant la naissance de ce projet et ce qu’il représente pour lui (ces notes contiennent également des recherches graphiques).
Un excellent album, où l’auteur traite ses thématiques avec sensibilité et intelligence.
Caricature
- Éditeur : Delcourt Comics
- Collection : Outsider
- Prix : 19.99€
- Date de sortie : 02/05/2024
- Format : Couverture cartonnée, 104 pages
- Auteur(s) : Daniel Clowes
- EAN : 9782413047735
Qu’il s’agisse d’un caricaturiste toujours sur la route, d’un ado en pleine chasse aux bonbons lors de Halloween, d’un homme obsédé par l’année 1966 ou encore d’un homme qui n’avait pas d’argent pour payer son coiffeur, Daniel Clowes nous dresse le portrait de plusieurs personnages tous très différents.
C’est l’occasion pour l’auteur de nous dresser un portrait de la société de son époque et de ses travers en nous racontant l’histoire de ses personnages qui sont tous très différents… si ce n’est qu’ils ont en commun le fait d’être plutôt désabusés, peut être un reflet du spleen de celui qui raconte leur vie.
Le ton général de cette collection de récits est doux-amer, les personnages n’ont en général pas une vie qu’ils apprécient beaucoup ou au contraire ils sont dépeints sous un jour qui fait qu’on a plutôt pitié d’eux. Le ton n’est pas bien gai, s’il peut y avoir des touches un peu plus amusantes qui surnagent ici et là globalement on est quand même dans une ambiance sombre.
Certains épisodes sont assez crus, que ce soit dans le propos ou dans le dessin, ce qui peut quelque peu surprendre mais sans non plus aller trop loin dans le domaine. En tout cas, les neuf histoires sont suffisamment différentes pour qu’aucune lassitude ne risque de s’installer au fil de leur lecture.
Comme à son habitude, Daniel Clowes est plutôt bavard et nous livre ainsi des textes avec une écriture particulièrement soignée. A travers ce qu’il nous raconte, et donc à travers le destin de ses personnages, l’auteur livre une radiographie de ce que vivent ses contemporains. C’est toujours très pertinent, jamais gratuit et surtout très bien pensé.
Si parfois l’album peut être un peu déconcertant, il est en tout cas une très bonne lecture et un ajout de qualité au reste de la collection construite autour de l’oeuvre de Daniel Clowes. Il est clair que si vous aimez son style vous aimerez cet album, tout comme il est clair que si au contraire ce n’est pas votre truc vous n’y trouverez pas votre compte.
Côté dessin, les différents récits ont des styles qui peuvent varier de l’un à l’autre même si on reconnait aisément la patte de Daniel Clowes. On notera d’ailleurs que certains épisodes sont en couleurs et d’autres en noir et blanc, mais avec une qualité de dessin toujours présente et un côté très vivant à tout ceci.
Un très bon album, où le style de Daniel Clowes fait toujours mouche pour dépeindre ses contemporains.
Pussey!
- Éditeur : Delcourt Comics
- Collection : Outsider
- Prix : 13.50€
- Date de sortie : 06/03/2024
- Format : Couverture cartonnée, 56 pages
- Auteur(s) : Daniel Clowes
- EAN : 9782413047803
Dan Pussey est une sorte d’alter-ego de Daniel Clowes, auteur de cet album. A travers les aventures de son anti-héros, dont il explique la genèse dans une introduction illustrée, l’auteur nous livre une peinture sans concession du monde de la BD américaine.
Sans concession, car on peut dire que Daniel Clowes n’épargne personne : qu’il s’agisse d’auteurs, d’artistes, de collectionneurs et surtout d’éditeurs, il tire à feu nourri sur tout le monde pour montrer au lecteur les côtés peu reluisants de la profession. Il ne s’agit pas non plus d’un réquisitoire aigri, mais plutôt d’une peinture acide de la réalité des difficultés que l’on rencontre quand on veut vivre de son art.
Au travers de huit histoires au ton acide, où on retrouve un certain humour à froid, c’est toute la vie de Dan Pussey qui est dévoilée au lecteur : sa jeunesse, ses rêves et espoirs, ses réussites comme ses échecs… on finit par s’attacher à ce drôle de bonhomme qui ne fait pas toujours les bons choix tandis qu’il lutte pour se faire sa place, avec plus ou moins de succès.
Pussey! est une oeuvre passionnante, où le talent de conteur de Daniel Clowes est d’une efficacité redoutable. On se prend très vite au jeu en suivant les (mes)aventures de Dan Pussey, et le livre se dévore tandis que l’on est impatient de découvrir ce qui l’attend à la page suivante.
Côté dessin, Daniel Clowes a opté pour une approche très caricaturale de ses personnages qui sied fort bien à l’acidité de ses propos. Les planches, en noir et blanc, sont agréablement dessinées et le rendu est très vivant.
Un excellent album, qui livre une peinture acide des dessous de la BD au travers des (mes)aventures d’un anti-héros attachant.
Damn them all tome 1
- Éditeur : Delcourt Comics
- Collection : Contrebande
- Prix : 16.95€
- Date de sortie : 14/02/2024
- Format : Couverture cartonnée
- Auteur(s) : Simon Spurrier / Charlie Adlard
- EAN : 9782413082668
Sous la plume de Simon Spurrier, nous voici donc propulsés dans une enquête qui n’a rien de conventionnel car le contexte surnaturel est omniprésent. Nous découvrons progressivement Ellie Hawtorne, la nièce du défunt mentionnée plus haut, qui cherche des explications sur ce qui est arrivé à son oncle. Elle est tout à fait capable de gérer les menaces d’ordre magique qui se trouvent sur son chemin, avec des incantations ou tout simplement son marteau !
Un détective de l’occulte, ce n’est pas forcément nouveau – on pense bien entendu à John Constantine – mais l’auteur a pris la peine de ne pas sombrer dans la repompe stérile et offre au contraire des choses nouvelles au lecteur. On pourra par exemple mentionner l’addiction d’Ellie, tout à fait originale et qui s’avère être une très bonne idée.
Dans ce premier tome, Ellie fait équipe avec une policière de la Nouvelle-Orléans qui est hantée par une situation compliquée et qui a aussi connu le défunt. Cela permet ainsi de présenter l’univers de la série tandis que ses secrets lui sont expliqués. Mais les deux personnages croisent aussi le chemin de plusieurs autres individus, dont la nature est parfois bien étrange ! On notera d’ailleurs que l’introduction de personnages liés au surnaturel est à chaque fois ponctuée d’une note explicative extraite du journal d’Alfie, donnant des explications sur chaque personnage concerné.
Ce premier tome est intéressant, avec un univers surnaturel qui marche bien et une succession de bonnes idées pour lui donner vie. Qu’il s’agisse de l’addiction d’Ellie, du contexte surnaturel ambiant ou encore de la succession de personnages très insolites, l’auteur ne s’est pas économiser pour construire un univers qui a sa propre identité et dispose de nombreuses qualités.
Cependant, l’histoire est tout de même très dense et on se retrouve avec beaucoup de choses à assimiler pour bien tout suivre. C’est un peu dommage que ce premier tome de Damn them all ressemble à un sac bourré à craquer de toutes les idées que Simon Spurrier pouvait avoir sur son sujet. On ne doute pas qu’il en a gardé sous le pied pour la suite de son histoire, mais pour un premier tome c’est tout de même très concentré.
La partie graphique a quant à elle été confiée à Charlie Adlard, qui signe un travail tout à fait remarquable. L’artiste est en forme et donne vie avec beaucoup de justesse à l’univers surnaturel de son collègue scénariste. On se retrouve donc avec un rendu tout à fait convainquant des personnages et de leurs curieuses aptitudes, et le lecteur se retrouve plongé dans une ambiance étrange.
Côté bonus, une galerie d’illustrations complète le sommaire de l’album.
Un très bon album, dont le concept est original mais dont l’histoire est tout de même très dense.
Sin City tome 7 : Aller-retour pour l'enfer
- Éditeur : Huginn & Muninn
- Prix : 27.00€
- Date de sortie : 08/03/2024
- Format : Couverture souple, 304 pages
- Auteur(s) : Frank Miller
- EAN : 9782364809277
Il s’agit en effet de l’ultime récit de la saga de Frank Miller, qui introduit ici un nouveau personnage : Wallace. Répondant aux canons du héros d’action des années 90 – mystérieux, cheveux longs, aussi doué avec des armes qu’à mains nues – ce nouveau venu dans le monde de Sin City se retrouve mêlé par hasard à l’intrigue.
Ce septième album commence en effet sur une note pour le moins tragique : une mystérieuse jeune femme essaie de mettre fin à ses jours et ne doit son salut qu’à l’arrivée tout à fait accidentelle de Wallace. C’est ainsi que débute une histoire qui ira très loin dans le registre sombre.
Frank Miller n’hésite en effet pas à pousser les curseurs du glauque à fond pour ce dernier tour de piste dans la ville sans espoir qu’est Sin City. Le fin mot de l’histoire est en effet particulièrement sordide, mais hélas on se doute bien que ce genre de choses existe pour de vrai dans la vraie vie de tous les jours. Par contre, si habituellement les histoires dans cet univers sont sans espoir, l’auteur ici glisse une lueur bienvenue au sein des ténèbres crasseuses de l’histoire.
Toute une galerie de personnages gravite dans les pages de cet album, des nouveaux venus comme des visages familiers. Tout le talent de l’auteur est mis à contribution pour conserver la cohérence de son univers, afin que l’entrée en collision est anciens et nouveaux personnages soit la plus naturelle possible.
Une fois encore, la magie Millérienne opère avec un septième opus tout à fait prodigieux pour Sin City. On ne s’ennuie pas une seule seconde dans cette histoire, que cela soit dans les scènes d’action ou les moments plus calmes. Vous l’aurez compris, ce septième et dernier album est passionnant et conclut à merveille l’incroyable saga de Sin City.
En ce qui concerne le graphisme, Frank Miller est une fois encore au sommet de son art. La mise en page est savamment travaillée, apportant un dynamisme toujours incroyable à la narration graphique. Les scènes d’action sont toujours particulièrement lisible, et le trait des personnages est toujours très soigné.
Si l’artiste renoue avec la pratique apparue dans les tomes précédents de ponctuer son élégant noir et blanc de quelques touches éparses de couleur, il a aussi livré dans cette histoire tout un passage entièrement colorisé. La colorisation de Lynn Varley apporte une toute autre dimension à l’histoire, et colle parfaitement à l’ambiance toute particulière du passage.
Côté bonus, nous avons une nouvelle fois droit à une introduction explicative en début d’album.
Un excellent album, qui clôt en beauté Sin City.
Dawn of Shazam tome 1
Contenu : DAWN OF DC: SHAZAM! #1-2 + THE NEW CHAMPION OF SHAZAM! #1-4 + WE ONCE WERE GODS #1 + KNIGHT TERRORS: SHAZAM! #1-2
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : DC Infinite
- Prix : 30.00€
- Date de sortie : 23/02/2024
- Format : Couverture cartonnée, 304 pages
- Auteur(s) : Mark Waid, Josie Campbell / Dan Mora, Evan Shaner, Roger Cruz, Caitlin Yarsky, Wellington Dias
- EAN : 9791026828990
Ce premier tome de Dawn of Shazam est divisé en trois parties distinctes.
On commence par une partie consacrée à Mary, la sœur de Billy Batson dépositaire du pouvoir de Shazam. Ce dernier étant prisonnier du Rocher d’Eternité, ses frères et sœurs adoptifs ont perdu leurs pouvoirs… mais une rencontre entre Mary et un curieux lapin qui parle va faire à nouveau d’elle une super-héroïne.
Au vu de la promotion de l’album, ça surprend un peu de commencer par les aventures de Mary mais on ne va pas s’en plaindre… car c’est tout bonnement excellent ! Qu’il s’agisse des efforts d’intégration de la jeune fille en milieu scolaire, de ses interactions avec sa famille adoptive ou de sa mission de super-héroïne, chaque épisode de cette partie de l’album est passionnant.
On a en prime droit à une dose d’humour, sans aller dans la blagounette lourdingue mais suffisamment subtile pour faire sourire sans en faire de trop. Quant à la partie action, elle est tout à fait soignée et on appréciera l’utilisation de la mythologie de celui qui fut le premier à s’appeler Captain Marvel.
Billy Batson fait également son retour sous son identité costumée au costume rouge et jaune, dans sa propre partie. Le voilà qui est en proie au doute, car il commence à se comporter vraiment bizarrement… il y a une explication tout à fait censée derrière tout ceci, et d’ailleurs c’est tellement logique qu’on se demande comment cela n’a pas été déjà été exploité plus tôt.
Cette partie, qui exploite aussi les relations au sein de la famille adoptive de Billy Batson, est également passionnante. Même sans être un grand spécialiste du personnage et de son univers, c’est tout à fait abordable et on peut très bien suivre l’intrigue. Il est clair qu’on rate des bouts si on n’a pas suivi Planète Lazarus, mais rien d’insurmontable.
Quant à la troisième partie, il s’agit en fait d’interludes situé au sein des deux parties précédentes. Il permettent de se raccrocher à deux sagas : Planète Lazarus et Knight terrors.
Au final, l’album est une lecture très sympa et donne envie d’en lire davantage. La « famille Shazam » brille de mille feux dans des histoires passionnantes, et pleines de bonnes idées. Par contre côté traduction, les choix pour le langage des lycéens ne sont pas forcément très heureux.
Sur le plan du dessin, des dessinateurs différents officient sur les différentes parties de l’album mais cela n’est pas au détriment de la qualité. Le niveau général est en effet très bon, avec de bien jolies planches (surtout celles de Dan Mora bien entendu en toute objectivité !) .
Un excellent album, dont la lecture est particulièrement agréable.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous la semaine prochaine !
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