Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de 7 albums.
Au programme :
- Reckless tome 5 : Descente aux enfers (Delcourt Comics)
- Friday tome 2 (Glénat)
- Rain (Hi Comics)
- Sin City tome 1 : Sombres adieux (Huginn & Muninn)
- Mother Of Madness (Panini Comics)
- Dark Knights of Steel tome 1 (Urban Comics)
- G.I. JOE a real American Hero : Maximum Action tome 1 (Vestron)
Chaque lundi, nous vous proposons dans notre rubrique Le lundi c’est librairie ! la chronique de titres parus en librairie. Il peut tout aussi bien y avoir des titres très récents ou des avant-premières que des albums sortis moins récemment.
1772 albums dans 600 chroniques ! C’est le 28 mars 2011 que nait la rubrique Le lundi c’est librairie ! afin de vous proposer un rendez-vous régulier de chroniques sur des titres parus en librairie. Le rythme n’a pas forcément été super régulier au gré des aléas de la vie, et le concept de base a quelque peu évolué mais nous sommes heureux de célébrer avec vous ce cap !
Pour fêter sa six centième édition, Le lundi c’est librairie ! se met en mode giant-size et vous propose un numéro spécial où nous vous proposons des titres de la plupart des éditeurs avec lesquels nous avons le plaisir de travailler !
Reckless : Descente aux enfers
À la suite du tremblement de terre survenu en 1989, Ethan se rend à San Francisco afin de rechercher une femme disparue. Mais il est bientôt pris dans les méandres d'une sombre affaire, bien différente de tout ce à quoi il a été confronté auparavant.
- Éditeur : Delcourt Comics
- Collection : Contrebande
- Prix : 16.50€
- Date de sortie : 30/08/2023
- Format : Couverture cartonnée, 144 pages
- Auteur(s) : Ed Brubaker / Sean Phillips
- EAN : 9782413076476
Dans le tome précédent
Une nouvelle enquête dans l’univers de Reckless, ça ne se refuse pas. Le personnage se retrouve embarqué dans une spirale d’événements en partant d’une demande en apparence simple, sans se douter de jusqu’où tout ceci va aller.
Ed Brubaker signe donc une nouvelle aventure de son personnage qui aide les gens sans être vraiment un détective. Nous sommes maintenant à la fin des années 1980, et sur fond de catastrophe – un tremblement de terre ayant frappé San Francisco – Ethan Reckless va vivre une enquête riche en surprises… et pas toujours des surprises agréables.
Le contexte de polar noir est une nouvelle fois employé avec une grande efficacité par Ed Brubaker, montrant à nouveau qu’il maitrise parfaitement ce type de récit et ses codes. Si le récit est un peu moins indépendant des précédents que ces derniers, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un album tout aussi captivant que ceux qui l’ont précédé.
Au cœur de l’intrigue de ce nouvel opus, l’auteur a placé une thématique à la fois difficile et un peu casse-gueule. Avec son talent habituel, il la traite avec pudeur en prenant même le soin de ne dévoiler certains éléments que plus tard dans l’histoire.
Descente aux enfers porte bien son titre, car c’est dans cette histoire qu’Ethan Reckless se brûle les ailes au contact d’un personnage qui l’entraine dans une très grande noirceur. Il s’agit de l’histoire la plus poignante que l’on a pu lire dans l’univers de Reckless, avec des moments durs et une trajectoire particulièrement compliquée pour des personnages très abimés par la vie. Ce qui commence comme une histoire très simple finit au contraire comme quelque chose de bien plus complexe, car la psychologie des personnages rend tout ceci extrêmement compliqué.
On pourra également remarquer qu’il s’agit de la première fois qu’Ed Brubaker donne un grand coup d’accélérateur à la temporalité de son personnage en montrant un dernier acte qui se déroule au début des années 2000 qui constitue une période jusque là inédite de la série. C’est surprenant, mais bien trouvé et cela accentue la sensation que cette affaire est la plus importante de la vie d’Ethan Reckless. Il y a également beaucoup de non-dits, des allusions à des événements qui n’ont pas été racontés mais juste mentionnés, de quoi donner envie d’en lire davantage, mais comme l’équipe créative a décidé de faire une pause cela n’arrivera pas tout de suite (mais il est bien précisé qu’il y aura d’autres histoires).
Chaque tome de Reckless est un ravissement, et celui-ci ne fait vraiment pas exception à la règle, étant même le plus intéressant de la série. C’est passionnant, avec une histoire racontée avec un brio qui ne se dément pas d’un bout à l’autre de l’album.
Côté dessin, c’est également une réussite. On retrouve bien entendu Sean Phillips au dessin et Jacob Phillips à la colorisation, et nous avons donc droit à une superbe représentation de l’histoire dans un style qui exploite à merveille les codes du polar noir.
Un excellent album, les aventures d’Ethan Reckless sont toujours aussi passionnantes
Friday tome 2
En revenant à Kings Hill, Friday a retrouvé son meilleur ami Lancelot. Ce petit prodige a toujours su résoudre les affaires étranges de la région. Mais cette fois, il y a laissé sa vie. Alors que Friday est dévastée par le chagrin, pour les autorités, l’affaire est close : c’est un accident. Comment peut-on imaginer pareille sottise ? Lancelot travaillait sur une mystérieuse affaire au moment où Friday a découvert son corps dans leur QG en feu. De toute évidence, on a essayé de le faire taire à jamais. Malgré la douleur, Friday se lance dans une épineuse enquête pour honorer la mémoire de son ami. Hélas les lieux du crime ne livreront aucun indice, tout a été détruit dans l’incendie. Friday repense alors à Fouinard, ce camarade qui avait disjoncté à cause d’une étrange dague juste avant la mort de Lancelot. Et si ces deux affaires étaient liées ?
- Éditeur : Glénat
- Prix : 19.00€
- Date de sortie : 30/08/2023
- Format : Couverture cartonnée, 120 pages
- Auteur(s) : Ed Brubaker / Marcos Martin
- EAN : 9782344055045
Dans le premier tome, le retour au pays de Friday avait pris un jour tragique : une fois passée la joie des retrouvailles avec son compère Lancelot, voilà que ce dernier meurt dans des circonstances aussi mystérieuses que brutales alors qu’il menait une nouvelle enquête.
Ce second tome s’ouvre donc sur le deuil de Friday, qui doit surmonter la perte de son ami et la culpabilité qu’elle ressent de n’avoir pas pu l’empêcher. Mais la jeune femme va ensuite se lancer dans sa propre enquête pour tâcher de comprendre ce qui s’est passé… et cela va aller bien plus loin que ce qu’elle aurait pu imaginer !
Ce second tome va en effet plus loin que le précédent dans le côté sombre, Ed Brubaker s’éloignant de l’ambiance plus légère du premier tome. On passe progressivement d’une ambiance façon « Club des 5 » à quelque chose de bien plus tragique et sérieux, et si l’auteur est un habitué du polar noir il explore ici une thématique plus étonnante.
Il serait criminel de notre part de vous livrer la teneur des secrets qui sont dévoilés dans ce second tome, donc nous allons rester évasifs… mais nous pouvons tout de même vous dire que les révélations de ce second album sont vraiment très surprenantes, l’auteur allant très loin dans le registre qu’il explore. Outre le fait qu’il montre des connexions entre des choses qui semblaient disjointes au premier abord, il place ses personnages dans un contexte inhabituel – encore qu’il ait déjà exploré ce type d’ambiance dans d’autres travaux – qui amène le lecteur à se demander jusqu’où tout ceci va aller.
Complétant à merveille le déjà très bon premier tome, ce second opus de Friday va encore plus loin et s’avère encore plus réussi. Il est passionnant d’un bout à l’autre, le lecteur se retrouvant hypnotisé par la puissance narrative d’un auteur qui a déjà montré à plusieurs reprises son talent en la matière. Tout en intégrant de nouveaux éléments, l’auteur a conservé l’ambiance douce -amère du premier album mais teintée des événements tragiques qui ont changé un simple retour au pays en quelque chose de bien plus dramatique et mystérieux.
Du côté du dessin, Marcos Martin est en forme olympique et livre une nouvelle fois des planches superbement réussies. L’artiste signe en effet un travail remarquable, sublimé par la très pertinente colorisation de Muntsa Vicente. L’ambiance de l’histoire est parfaitement rendue dans ces planches qui contribuent à capturer le lecteur jusqu’à la lecture complète de l’album.
Côté bonus, un sketchbook complète le sommaire de l’album.
Un excellent album, où l’histoire devient encore plus passionnante en partant dans une direction inattendue.
Rain
RAIN donne de la vie à la progression de cet événement apocalyptique, alors que le déluge de clous se répand à travers le pays et le monde, menaçant tout ce que les jeunes amoureuses Honeysuckle et Yolanda chérissent.
- Éditeur : Hi Comics
- Prix : 19.95€
- Date de sortie : 13/09/2023
- Format : Couverture cartonnée
- Auteur(s) : Joe Hill, David M. Boother / Zoé Thorogood
- EAN : 9782378871574
Adaptant une novella de Joe Hill, David M. Booher raconte donc une histoire où tout semble parti pour aller pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles avant de sombrer dans un véritable cauchemar : l’eau de la pluie est remplacée par des cristaux acérées, ce qui provoque la mort de tous ceux qui ont la malchance de ne pas se trouver à l’abri.
Une fois passé le choc de ces morts aussi soudaines qu’atroce, il faut aller de l’avant et s’adapter aux nouvelles conditions rythmées par un climat qui est devenu véritablement meurtrier. Et ce n’est vraiment pas facile !
De la part de Joe Hill, il n’est pas étonnant de retrouver la thématique de la famille au centre de l’histoire. C’est en effet quelque chose qui transparait dans son œuvre, comme on a notamment pu le voir dans Locke & Key. Suite au drame qui constitue le cœur du concept de Rain, il y a donc une nouvelle famille qui peut se construire pour faire face à des lendemains incertains.
Les auteurs traitent de thématiques fortes dans Rain : il est assez évident que la thématique du dérèglement climatique est mise en avant, mais également celle de la lutte contre l’intolérance à travers le personnage de Honeysuckle. Tout ceci est traité avec beaucoup de justesse, sans en faire de trop et en évitant l’écueil du pathos. La caractérisation de Honeysuckle est par ailleurs très réussie, on s’attache très rapidement à ce personnage à travers tout ce qu’elle subit tout au long de cette histoire et sa très jolie histoire d’amour qui est aussi touchante que tragique.
Rain est une œuvre passionnante, les auteurs partant d’un concept en apparence simple – car le fin mot de l’histoire est plus subtil qu’on aurait pu le supposer – pour livrer une histoire riche en rebondissements et laissant le lecteur avec pas mal de réflexions sociétales en tête une fois l’album refermé. N’ayant pas lu la novella d’origine, il ne nous est pas possible de juger la qualité de l’adaptation mais nous pouvons tout de même constater que la narration est fluide et ne se laisse pas piéger par les écueils habituels d’une adaptation en BD.
La partie graphique de Rain est quant à elle signée Zoe Thorogood, avec une colorisation de Chris O’Halloran. Le trait fait très « indé », avec une représentation assez simple des personnages et des décors qui est cependant très vivante.
Le rendu est joli, avec en prime une très belle colorisation dont les tons sont très bien choisis pour refléter les ambiances et souligner le fait que cette histoire aborde des thématiques fortes sans tomber dans l’excès. A noter quelques cases assez dures avec des éléments assez graphiques sur les désagréments rencontrés par les personnages.
Côté bonus, une abondante galerie d’illustrations complète le sommaire de l’album.
Un excellent album, qui adopte avec beaucoup de justesse les thématiques de la lutte contre l’intolérance et du dérèglement climatique.
Sin City tome 1 : Sombres adieux
- Éditeur : Huginn & Muninn
- Prix : 19.95€
- Date de sortie : 22/09/2023
- Format : Couverture cartonnée, 208 pages
- Auteur(s) : Frank Miller
- EAN : 9782364809215
Marv n’a rien d’un ange, mais en a rencontré un : Goldie. Sauf que Goldie meurt dans des circonstances mystérieuses, et Marv décide de retrouver son meurtrier pour la venger.
C’est ainsi que démarre une histoire rythmée par la folie de son personnage principal, Marv étant pour le moins instable et prompt à foncer dans le tas. A travers ses yeux, nous découvrons les contours de Sin City et certains de ses occupants. Frank Miller pose ici les bases de son univers narratif, très fortement marqué par une ambiance de polar noir et surtout par le désespoir.
L’espoir semble en effet être une notion totalement absente de Sin City, et la simple petite étincelle qui aurait pu éclairer la vie de Marv lui a été retirée avant qu’il ne sombre à nouveau dans les ténèbres d’une ville gangrénée par une noirceur constante.
Ce premier tome, raconté à la première personne par Marv, a quelque chose de fascinant. Ce n’est certes pas la première fois que Frank Miller dépeint une ville où le crime est omniprésent, mais il instille dans cette histoire un je-ne-sais-quoi qui la rend fascinante. Ce n’est également pas la première fois que l’auteur dépeint un personnage oscillant entre la raison et la folie, mais il arrive là aussi à rendre Marv tout aussi intéressant que pathétique et à nous donner envie de suivre son épopée à travers son regard.
Cette épopée nous mène justement à travers des chemins inattendus, l’histoire étant plus complexe – et plus glauque – qu’elle n’y parait de prime abord. On se demande aussi à plusieurs reprises si tout ceci n’est pas biaisé par la santé mentale de Marv, vu que c’est lui qui raconte l’histoire. Nous ne vous dirons pas ce qu’il en est pour ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture, mais en tout cas il y a quelques surprises qui vous attendent dans ce premier album !
Maîtrisant parfaitement les codes du polar noir, Frank Miller livre un récit passionnant qui ne laissera aucun répit à ses personnages ni au lecteur. Ce premier album est caractérisé par un ton particulièrement sombre, cette histoire sans concession étant particulièrement dure. Quant à la fin, elle est saisissante !
Le dessin est également signé par Frank Miller, qui livre des planches très réussies. L’artiste a opté pour un noir et blanc qui colle très bien à l’ambiance sombre de Sin City, et donne à l’histoire une identité graphique très caractéristique avec une certaine sobriété.
Les dessins sont tour à tour très stylisés – jouant souvent avec le clair obscur apporté par le noir et blanc – et plus précises, avec toujours beaucoup de dynamisme dans le mouvement. Les personnages de Frank Miller sont plus massifs qu’à l’époque de Daredevil, mais on retrouve le même talent pour dépeindre leurs mouvements qu’à l’époque de l’Homme sans peur.
Côté bonus, nous avons droit à une introduction très intéressante qui permet de refaire connaissance avec Frank Miller.
Un excellent album, où le lecteur peut profiter d’une histoire dure et sans concession tout à fait passionnante.
Mother Of Madness
Contenu : M.O.M. Mother of Madness (2021) 1-3, inédits
- Éditeur : Panini Comics
- Collection : 100% Fusion
- Prix : 24.00€
- Date de sortie : 23/08/2023
- Format : Couverture cartonnée, 152 pages
- Auteur(s) : Emilia Clarke, Marguerite Bennett / Leila Leiz
- EAN : 9791039117951
Au scénario de Mother Of Madness, nous retrouvons Emilia Clarke et Marguerite Bennett. Les deux co-autrices exposent en introduction de cet album la genèse de cet album et décrivent ce qu’elles souhaitent raconter.
Même sans cette introduction, il est d’entrée de jeu très clair que Mother Of Madness est une histoire articulée autour d’un discours féministe fort, ce qui est vraiment très bien. Ce qui l’est moins, c’est la façon de le présenter.
La quatrième de couverture de l’album convoque en effet Deadpool et Fleabag comme références pour donner le ton du récit, et si on y retrouve quelques points communs comme par exemple le personnage passant outre le fameux quatrième mur, ce n’est pas pour autant que c’est aussi réussi.
L’histoire part en effet dans tous les sens, heureusement qu’il y a l’introduction pour savoir ce que les autrices ont en tête parce que par moments on ne comprend pas vraiment ce qu’elles veulent raconter. C’est vraiment très fouillis, ça donne par moment l’impression de n’avoir ni queue ni tête et la lecture s’avère du coup assez frustrante.
C’est vraiment dommage, car le discours féministe au cœur de l’histoire est tout à fait pertinent et il y a vraiment de trop bonnes idées mais Emilia Clarke et Marguerite Bennett donnent l’impression d’être dépassées par leur propre concept. On est très loin de la maitrise soigneusement dissimulée derrière la folie de Deadpool ou Fleabag.
Mother Of Madness promettait beaucoup, et c’est avec tristesse que l’on peut constater que les attentes ne sont pas comblées.
La partie graphique de Mother Of Madness est quant à elle assurée par Leila Leiz, qui relève le défi de donner corps à l’histoire. Le fait est qu’elle s’en sort vraiment très bien, et cela permet même de relever le niveau grâce à une performance de qualité. Les planches sont en effet très soignées et dynamiques, et donnent à ce récit une identité graphique tout à fait intéressante.
Un album décevant, le discours féministe fort et les bonnes idées étant diluées dans une histoire qui part dans tous les sens.
Dark Knights of Steel tome 1 : Au loin l'orage
Contenu : Dark Knight of Steel #1-6 + Dark Knight of Steel: Tales from the Three Kingdoms
- Éditeur : Urban Comics
- Collection : DC Deluxe
- Prix : 21.00€
- Date de sortie : 22/09/2023
- Format : Couverture cartonnée, 208 pages
- Auteur(s) : Tom Taylor, Jay Kristoff, CS Pacat / Yasmine Putri, Bengal, Caspar Winjgaard, Sean Izaakse, Michele Bandini
- EAN : 9791026826507
Tom Taylor est en effet le maitre d’œuvre d’un nouvel Elseworld (monde alternatif) où le point de départ évoqué ci-dessus prend une tournure tout à fait différente de ce qui s’est produit dans l’univers DC classique. Déjà, cela ne se situe pas dans un contexte contemporain mais à une époque médiévale. En plus, si Kal-El est bien arrivé sur ce monde dans une fusée… il n’y était pas tout seul !
C’est en partant de ces quelques divergences qu’a été bâti un Elseworld où les personnages DC sont revisités à la lumière de ce nouveau concept. En outre, la magie est ici bien réelle et joue un rôle important vu qu’elle est interdite car il s’agit du point faible de tout kryptonien par ailleurs invulnérable sous un soleil jaune. On passe donc du super-héros classique à l’heroic fantasy, avec un souffle épique qui est loin d’être désagréable.
Ce genre de relecture n’est pas forcément nouveau, on pense notamment à 1602 ou Marvel Noir chez la concurrence mais en l’occurrence Tom Taylor va beaucoup plus loin dans sa réinterprétation des fondamentaux de l’univers DC. L’auteur extrait en effet la quintessence de chaque personnage au service d’un nouvel habillage conforme aux codes du concept de cet univers alternatif, et s’autorise même certaines audaces qui permettront de surprendre le lecteur lorsqu’il se laisse attraper par des pièges narratifs.
Cette relecture est particulièrement habile, avec une utilisation très bien pensée de ce concept. En outre, il est tout à fait passionnant de suivre les aventures de ces versions heroic fantasy de personnages que l’on connait bien et le statut d’Elseworld fait que tout est possible et tout peut arriver !
L’histoire principale est accompagnée de récits annexes, qui se déroulent eux aussi dans cet univers alternatif. Ils sont très intéressants, car ils permettent d’approfondir le contexte de l’intrigue principale grâce à des histoires approfondissant le passé des personnages. Cela permet de mieux saisir certains traits de caractères et événements de l’intrigue principale, et sans être indispensables leur lecture est un complément intéressant.
En ce qui concerne le graphisme, c’est également une réussite. Yasmine Putri signe des planches superbement dessinées, qui donnent vie d’une bien belle manière à cet univers d’heroic fantasy. Les artistes signant les récits annexes ne déméritent pas, et signent aussi des planches très soignées.
Côté bonus, une galerie d’illustrations et des études de personnages complètent le sommaire de l’album.
Un excellent album, où nous pouvons découvrir un nouvel Elseworld passionnant
G.I. JOE a real American Hero : Maximum Action tome 1
- Éditeur : Vestron
- Prix : 18.95€
- Date de sortie : 26/05/2023
- Format : Couverture souple, 128 pages
- Auteur(s) : Larry Hama / Andrew Wildman
- EAN : 9782383730385
Larry Hama, le grand maître de GI Joe, ne va pas ménager ses personnages ni le lecteur avec en effet plusieurs intrigues menées de front qui s’avèrent tout aussi explosives les unes que les autres.
Comme indiqué dans l’introduction très complète de l’album, l’auteur fait ici appel à plusieurs « sublines », terme désignant des gammes spécifiques de la ligne de jouet qui sont autant d’équipes. Dans cet album, outre une équipe de ninja avec des personnages bien connus nous avons donc droit à la DEF (Drug Elimination Force) et aux Eco Warriors. Et bien entendu, ces équipes apportent chacune une thématique précise.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’avec Maximum Action l’étiquette correspond au produit ! Les épisodes qui composent le sommaire de cet album sont en effet gorgés d’action survitaminée, avec toujours cette petite touche de qualité qui différencie GI Joe d’un simple étalage de bidasses qui jouent à la bagarre.
L’album est vraiment très plaisant à lire, avec des intrigues qui tiennent la route et une utilisation toujours bien pensée des personnages. En outre, le fait que les intrigues soient menées en parallèle n’est absolument pas un problème grâce à une astuce graphique dont nous reparlerons plus bas.
La partie graphique de cet album a quant à elle été confiée à Andrew Wildman qui signe des planches très réussies. Si le trait reste très « années 90 » en ce qui concerne le dessin des personnages, ce n’est pas pour autant que ces derniers sont mal représentés. C’est en effet très soigné, et les fans de GI Joe reconnaitront sans peine leurs personnages préférés.
La mise en page est par ailleurs redoutablement efficace, avec notamment des astuces très bien pensées pour mener plusieurs intrigues en parallèle sans jamais perdre le lecteur : des bordures différentes au sein de bandes façon strips (encore que l’artiste se permette quelques fantaisies par rapport aux strips traditionnels). Le procédé est simple, mais fonctionne très bien !
Un excellent album, qui ravira les lecteurs avide d’action survitaminée. Yo Joe !
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique sera consacré à un ou plusieurs albums, rendez-vous lundi prochain !
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