Le lundi c’est librairie !
Aujourd’hui, nous vous proposons la chronique de 4 albums édités par Vestron :
- Evil dead 2 : Vengeance
- Transformers : Heart of steel
- Godzilla : Rage across time
- Terminator : Tempest
Ash se les fait tous !
EVIL DEAD 2 : VENGEANCE ! contient 4 histoires complètes où Ash Williams, le célèbre tronçonneur de deadites au boomstick fumant et à la langue bien pendue s’attaque à 4 monstrueuses menaces : Dracula, Jack L’éventreur… Hilter… et même les martiens de La Guerre des Mondes !
Un album one-shot, à lire indépendamment (ou à la suite) des 3 numéros de Evil Dead 2, La Série et des ses 2 Hors-Séries !
Et si Ash, le héros de Evil dead, affrontait une succession d’affreux individus tristement bien connus ? C’est ce qui nous est raconté dans cet album !
Les quatre récits de l’album montrent donc Ash – enfin une version d’Ash pour être précis – face à Jack l’éventreur, Dracula, les Martien de La guerre des mondes et Hitler. On peut dire que question adversaire maléfique, on peut difficilement faire mieux comme on peut le constater dans ces pages.
Les quatre récits de l’album ont une ambiance horrifique très marquée, avec des touches d’humour noir assez marquées (nettement plus prononcées dans l’épisode avec Hitler qui en prend pour son grade). Le côté désinvolte de Ash, qui se retrouve plus souvent qu’à son tour embarqué des situations complètement improbables, allège le ton horrifique de l’histoire et permet de mieux digérer certains passages.
Chez Watchtower Comics, on aime bien les défis et sortir de notre zone de confort : donc tout en n’aimant pas les films d’horreur et ne connaissant Bruce Campbell que comme une usine à caméo chez Sam Raimi j’ai tenté l’expérience avec cet album… et je me rends compte que je n’en suis pas vraiment le public cible. Certes, j’ai tout de même apprécié ma lecture (encore que par moments mon estomac a été soumis à rude épreuve) et l’album est plutôt accessible mais clairement l’univers d’Evil dead me passe complètement au-dessus de la tête. Mais au moins j’ai essayé !
En tout cas, même si je suis hermétique à cet univers j’ai tout de même plutôt apprécié ma lecture car comme exprimé plus haut les histoires sont accessibles pour un lecteur novice et le côté décalé/vachard des histoires est tout de même séduisant. Je pense qu’un fan d’Evil dead doit quant à lui profiter à fond de l’expérience et apprécier davantage cet album qui reste bien fichu.
Côté graphisme, le style varie d’un épisode à l’autre avec tout de même là aussi un côté décalé qui permet d’alléger le propos par rapport à un dessin plus réaliste. Le premier récit – celui sur Jack l’éventreur – est de loin le plus gore et j’avoue avoir même failli arrêter ma lecture là vu que mon estomac est notoirement fragile mais la suite passe nettement mieux et l’humour rend les choses plus faciles.
Un bon album, à l’ambiance spéciale mais qui ravira très certainement les amateurs d’Evil Dead
Transformers – Hearts of steel | ||
Vestron 112 pages – 17.95€ Chuck Dixon |
Dans cette uchronie, les Transformers évoluent sur Terre de l’ère glaciaire à la fin du XIXème siècle, à l’époque des machines à vapeur. Faisant alliance avec des humains, les Decepticons tentent de mettre la main sur un générateur électrique pour propulser leur nouvelle machine de guerre tandis que les Autobots gagnent la confiance de John Henry et Mark Twain, un écrivain bientôt célèbre…
On le sait bien, les Autobots et Decepticons ont dormi longtemps entre leur arrivée sur la Terre et leur réveil forcé… mais s’ils s’étaient réveillés plus tôt ?
Chuck Dixon explore cette possibilité en faisant se réveiller quelques robots à la fin du XIXe siècle, alors que l’industrialisation propulsée par la vapeur et l’électricité naissante bat son plein. On ne peut pas vraiment parler de steampunk pour cette aventure (encore qu’on s’en approche), les seuls anachronismes étant liés aux robots eux-mêmes, mais l’ambiance respire en tout cas l’esprit de conquête de cette époque où tout semblait possible.
Forcément, les deux factions de robots voient leurs chemins se croiser : les Decepticons ont bien sûr des objectifs liés à leur envie de puissance tandis que les Autobots prennent position pour défendre les humains… quel que soit le siècle où les deux groupes de machines pensantes s’affrontent, il y a des choses qui ne changent pas !
La présence fortement anachronique des Transformers à l’ère industrielle fonctionne parfaitement, d’autant que Chuck Dixon s’amuse à faire figurer des noms connus dans son histoire : John Henry, Mark Twain et Jules Verne ! Il y a certes quelques petits trucs qui ont un peu de mal à s’emboîter dans la mythologie des Transformers, mais rien de méchant et l’histoire est tellement prenante qu’on a envie d’être indulgents.
Cette histoire est plaisante à lire, avec un rythme bien dosé et une bonne utilisation du contexte historique. Chuck Dixon n’en fait pas de trop, en restant dans un cadre vraisemblable où tout ce qui sort de l’ordinaire est apporté par la présence décalée des robots transformables venus d’ailleurs. On ne s’ennuie absolument pas en lisant cet album, qui offre un très bon moment de lecture.
Guido Guidi signe quant à lui la partie graphique de l’album, et son travail est de grande qualité. Les planches sont joliment dessinées, avec une bonne restitution de l’époque où se situe l’histoire et un dessin plutôt ressemblant pour les personnalités historiques.
Qui dit XIXe siècle dit adaptation des Transformers à leur époque (sinon ça aurait fait désordre) et l’artiste a relevé le défi avec brio en repensant les robots métamorphes dans ce contexte. Sans en faire de trop, il a bien adapté les Autobots et les Decepticons à cette époque.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par une abondante galerie d’illustrations où figurent les designs des personnages. Certains d’ailleurs ne figurent pas dans cette aventure, et c’est dommage car cela aurait très bien rendu !
Un excellent album, qui présente les fameux robots transformables dans un cadre inhabituel
Les dinosaures, dégagez… Place au ROI DES MONSTRES !
Voyagez à travers les âges pour découvrir l’origine des mythes qui alimentent les cauchemars. Voyez le Japon féodal, l’Angleterre médiévale, l’Antiquité des dieux et des conquérants et la préhistoire se faire piétiner par Godzilla et les colossaux Kaiju…
Et si Godzilla avait une implication historique plus marquée qu’on ne le pensait ? Les cinq récits de cet album apportent une réponse à cette question.
Ces récits, signés de différents auteurs, sont positionnés sur cinq époques : le Japon Féodal en 1274, la Grèce antique, l’Angleterre en 1348, les Alpes à l’époque d’Hannibal et le Crétacé il y a plusieurs millions d’années. Les récits sont reliés ensemble par un fil rouge constitué par l’enquête de deux personnes qui découvrent des éléments troublants, expliqués par la présence de Godzilla à des époques lointaines.
Faire coïncider l’histoire et l’Histoire est une très bonne idée, les mythes et légendes offrant suffisamment de marge de manœuvre pour estimer que les récits du folklore peuvent très bien faire allusion au roi des monstres et à ses petits camarades de jeu qui sont alors bien antérieurs à l’ère atomique censée leur avoir donnée naissance (encore qu’il y a des histoires de Godzilla racontant davantage que ce dernier était endormi et a été réveillé par les pétards nucléaires des humains).
J’ai abordé cet album en novice total, car je suis totalement ignare en matière de Godzilla et je ne partage pas la fascination exercée par les Kaiju (dénomination des gros monstres) même si j’ai bien aimé Pacific Rim. J’ai cependant été bien aidé par la préface de Nicolas Jeantet, grand spécialiste en Godzilla qui donne des pistes pour mieux appréhender le concept de Godzilla et ses évolutions. Du coup, je n’ai pas été spécialement gêné par mon ignorance car l’album est vraiment accessible sans être ceinture noire en grosses bébêtes.
Pour chacun des épisodes, le contexte historique est bien employé avec une intégration bien pensée de Godzilla et des monstres dans les pointillés de l’Histoire. Les différents mythes prennent alors une toute autre dimension si on intègre cette nouvelle données ! Il faut aussi prendre le terme « Histoire » avec des pincettes pour deux des cinq récits, car il est question dans l’un de l’Olympe et des dieux de la mythologie grecque tandis que dans l’autre nous avons droit à une origine pas franchement établie pour la race humaine. Certes, c’est un peu farfelu mais ça fonctionne !
Les cinq histoires, qui ont donc des ambiances très différentes, sont intéressantes avec une utilisation efficace du concept. Certes, c’est un peu répétitif vu qu’il s’agit à chaque fois de la même chose malgré les époques différentes mais cela fonctionne bien. En plus les amateurs de Kaiju et de bastons de gros monstres seront aux anges, particulièrement avec le dernier épisode qui ne fait pas dans la dentelle à ce sujet !
Côté dessin, les différents artistes à l’oeuvre signent des planches soignées qui reflètent bien les époques évoquées dans les différents récits. La toute puissance des Kaiju est quant à elle parfaitement rendue, et à l’instar des personnages qui croisent leur chemin le lecteur se sent tout petit face à leur puissance phénoménale !
Côté bonus, outre la préface évoquée plus haut le sommaire de l’album est complété par une galerie d’illustrations.
Un très bon album, qui donne une dimension intemporelle au concept de Godzilla
Terminator Tempest | ||
Vestron 112 pages – 17.95€ John Arcudi |
Réalisé un an avant le tournage de TERMINATOR 2 : Le Jugement Dernier, ce comic book a été la première suite au film de Cameron produite par Dark Horse. Située en 1990, son histoire prend les devants sur le film qui se préparait et introduisit plusieurs concepts repris plus d’une décennie après dans TERMINATOR 3 et ses séquelles.
Cet album constitue l’une des suites à l’album Terminator : Le Jour d’Après (logique, puisque celui-ci est le préquel à toute la saga…) avec RoboCop vs. The Terminator, Terminator 2029 et le premier film lui-même…
” Dans l’album Terminator : Le Jour d’Après, John Connor croyait mettre fin à Skynet… mais l’unité centrale avait un plan : envoyer un Terminator dans le passé pour tuer Sarah Connor avant qu’elle ne donne naissance au sauveur de l’humanité. Le Terminator fut vaincu, Sarah fut sauvée, mais la ligne temporelle a été impactée et les futurs sont désormais multiples. Voici l’un d’eux, dans lequel la Résistance envoie des soldats à Los Angeles en 1990 pour empêcher Skynet d’être conçu. Avant d’être effacé à jamais, il réplique en envoyant plusieurs Terminators vers le passé… “
Après le très réussi Terminator – Le jour d’après, voici un autre titre des années 90 consacré aux redoutables cyborgs qui traversent le temps.
Alors que Terminator 2 n’était pas encore sorti, voici une nouvelle histoire qui prend la suite du premier film Terminator en illustrant une tentative des humains pour neutraliser Skynet et la contre-attaque de ce dernier. John Arcudi part en effet d’une idée simple : ce n’est pas parce que Skynet a été neutralisé que ses troupes mécaniques vont capituler au lieu d’exécuter leur programme. Du coup le humains n’ont pas autant gagné la guerre que le proclamait Kyle Reese !
John Arcudi raconte donc le voyage temporel d’un groupe de survivants pour s’assurer que Skynet n’atteindra jamais la conscience dans le Los Angeles de 1990. Face à eux, un bataillon de Terminators – des T800 pour être précis, vu qu’à cette époque c’est le seul modèle connu même s’ils ne sont jamais nommés ainsi vu que la dénomination n’était pas connue avant le second film – prêts à tout pour assurer l’existence de Skynet. L’ambiance est très proche de celle du premier film, avec un côté totalement désespéré face à la froide détermination de machines implacables qui ne reculent devant rien pour exécuter leur programme. Forcément, c’est violent mais sans en faire de trop non plus.
L’histoire est vraiment passionnante et surtout malgré le foutoir temporel apporté par les films successifs qui fini par saccager la franchise elle tient encore parfaitement la route. Il faut dire que l’absence des personnages clefs des films permet de considérer que tout ceci se produit au choix dans une temporalité différente ou en parallèle des événements des films. Riche en rebondissements et en scènes d’action, la narration n’a pas pris une ride et le récit n’a rien perdu de sa force avec toujours ce côté effrayant des Terminators qui semblent invincibles face aux humains qui n’ont pas été rendus indestructibles par la seule force de leur volonté. Il est aussi très original d’avoir introduit un personnage qui a un pied dans chaque camp, précurseur de films qui ont mis en scène les expériences de Skynet sur les humains.
Cet album correspond aux deux tomes publiés par Zenda en 1991, espérons que Vestron publiera aussi la suite parue en 1992 (Terminator : Objectif secondaire) même si ce tome peut tout à fait être auto-suffisant avec une fin ouverte très satisfaisante. En tout cas, si vous aimez l’univers de Terminator n’hésitez pas à donner sa chance à cet album qui exploite très bien la franchise.
Le graphisme est de son côté assuré par Chris Warner, qui signe une très jolie prestation. Certes, c’est très typé 90s (et pourtant on n’en est qu’au début de la décennie) et certaines cases s’en ressentent mais le graphisme a aussi bien vieilli que le scénario. A noter que certains passages sont assez brutaux, mais ce qui était presque choquant dans les années 90 ne l’est plus vraiment de nos jours.
Comme souligné plus haut, l’histoire ne fait pas intervenir les personnage de Terminator donc il n’est nul besoin de rechercher une ressemblance avec les comédiens qui les incarnent. On reste dans une certaine cohérence graphique dans le design des T800, et forcément vu qu’il faut bien planquer toute cette machinerie les Terminator ont une apparence humaine très athlétique.
Un excellent album, qui a très bien vieilli en dépit de son graphisme un peu daté
C’est tout aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le sommaire de la prochaine chronique est en cours d’élaboration, rendez-vous lundi prochain pour voir ce que nous vous réservons !
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