Le lundi c’est librairie !
Au programme de cette chronique, trois albums édités par Glénat Comics :
- Adventureman tome 1
- Afterlife with Archie
- Vampironica
Adventureman tome 1 | ||
Glénat Comics 168 pages – 19.95€ Matt Fraction |
Les vrais héros ne disparaissent jamais.
Tic. Toc. Tic. Toc… L’horloge sonne l’heure fatidique de l’affrontement final entre Adventureman et son rival, le Baron Bizarre. Accompagnés de leurs frères et sœurs d’armes, héros et vilains déploient leurs forces dans un duel titanesque, digne d’une bataille olympienne. Mais tout cela est vain, car la règle est implacable : les héros vont gagner, le bien va l’emporter… Le bien l’emporte toujours. Pourtant cette fois, Adventureman est vaincu. Le Baron Bizarre a gagné. Tombée de rideau ? Dans le monde réel, Tommy ferme le dernier roman de la saga Adventureman et s’indigne auprès de Claire, sa mère. Comment une telle histoire peut ainsi s’achever ? La réponse : la suite n’existe pas. C’est du moins la conviction de Claire jusqu’au jour où une mystérieuse femme lui confie une édition inédite des récits d’Adventureman…
Le thème de l’héritage est quelque chose qui fonctionne bien dans les comics, permettant ainsi à de nouvelles générations de marcher sur les traces de leurs aînés. Avec Adventureman, le thème est au coeur de l’histoire qui rend au passage un bel hommage aux pulp’s.
Matt Fraction signe en effet une véritable déclaration d’amour aux histoires de pulp’s, avec un personnage qui est allusion à peine cachée à Doc Savage (ainsi qu’à tous ceux qui sont inspirés de lui). On part de la grande époque du personnage, pour ensuite arriver de nos jours via un subtil mécanisme d’histoire dans l’histoire.
Très vite, on se rend compte que l’histoire est plus complexe qu’elle n’en a l’air. Pas seulement parce qu’il y a beaucoup de personnages – la thématique de la famille est également très importante dans cet album – mais aussi parce que l’auteur multiplie les rebondissements et les fausses pistes. On se sent un peu comme happé par un tourbillon tandis que s’enchaînent les péripéties et que se succèdent les personnages.
Ce premier volet, qui met en place l’univers d’Adventureman, est efficace et bien ficelé. Les personnages sont bien caractérisés, et on lit cette histoire avec beaucoup d’intérêt. La patine « hommage aux pulp’s » est un plus non négligeable, offrant à l’histoire une ambiance vraiment particulière mais aussi très sympathique et contribue au plaisir de lecture de l’album.
Du côté du dessin, nous sommes gâtés avec un Terry Dodson particulièrement inspiré. Les planches sont superbes et dynamiques, et l’artiste est tout aussi à l’aise avec le cachet pulp’s de l’histoire que des choses plus traditionnelles.
En outre, le grand format de l’album permet de profiter au mieux des très jolies planches de Terry Dodson. L’album est vraiment un régal pour les yeux, particulièrement pour les amateurs de pulp’s mais pas seulement.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par un cahier de croquis commenté, revenant sur les coulisses de ce projet. En plus d’être joli, c’est vraiment très intéressant pour saisir le concept d’Adventureman tel qu’il a été conçu par ses créateurs.
Un excellent album, qui propose un bel hommage aux pulp’s
Riverdale présente Afterlife with Archie | ||
Glénat Comics 160 pages – 14.95€ Roberto Aguirre-Sacasa |
Ainsi débute la fin du monde. Riverdale s’apprête à devenir le théâtre d’une catastrophe directement venue des enfers. Le cycle de la vie a été brisé, d’occultes maléfices sont en causes et les entrailles de la terre régurgitent des morts animés par un désir unique : la soif de sang frais. Le virus se répand à une vitesse incontrôlable et, face à la mort, Archie, Betty et Veronica devront garder leur sang-froid et rassembler leurs forces pour combattre ce mal infernal. Roberto Aguirre-Sacasa et Francesco Francavilla ramènent les morts à la vie dans un récit horrifique pop à l’humour piquant qui flirte avec les codes du slasher. Un Marvel Zombies dans le monde d’Archie sublimé par un dessin sombre et magnétique.
Le thème du zombie est un classique de l’horreur, et voici qu’il s’empare de l’univers d’Archie !
Riverdale se retrouve donc confrontée à une épidémie de morts vivants, dans une histoire pleine de tension où tout peut arriver ! Roberto Aguirre-Sacasa fait en effet connaître bien des tourments aux personnages de l’univers bien connu des lecteurs de comics Archie, qui se retrouvent ainsi bien loin de leur innocence coutumière.
Avec un sujet pareil, on pense forcément à Walking dead et certes on en retrouve quelques traces. Simetière, le classique de Stephen King, se retrouve lui aussi convoqué parmi les influences de l’auteur, et la recette fonctionne très bien sans toutefois en faire de trop. Car ce qu’on pouvait redouter, surtout quand on a lu le Sabrina de Roberto Aguirre-Sacasa, c’était une surenchère de glauque gratuit et finalement cela ne se produit pas. On pourrait même dire que la série télévisée est bien plus glauque en fait !
En effet, malgré une tension palpable d’un bout à l’autre de l’album le contexte horrifique reste maîtrisé. Il y a des passages durs, mais rien de gratuit et surtout on n’en fait pas de trop dans ces scènes. Ca reste un récit horrifique, de par son sujet, son traitement et certains endroits un peu difficiles, mais ça reste quand même très light et un très gros cran en dessous des œuvres citées plus haut.
L’album se termine sur une fin ouverte, il existe une suite en VO mais à l’heure actuelle il n’a pas été précisé si les lecteurs français y auront droit ou non. En tout cas le volume peut très bien se suffire à lui-même, et s’avère vraiment intéressant. La forte dose de suspense qui y règne capture en effet l’intérêt du lecteur, qui enchaîne alors les pages les unes derrière les autres !
Côté dessin, Francesco Francavilla tient les crayons et met parfaitement en images cette histoire très sombre. Le contexte horrifique est bien là, avec quelques dessus un peu goûtus mais pas tant que ça en fait.
On peut donc apprécier que l’artiste n’ait pas trop poussé sur le côté glauque de ce genre de récits, et au lieu d’un déferlement de tripes et de boyaux il y a certes des choses un peu moches mais pas tant que ça en fait. Et vous connaissez mon estomac sensible !
Côté bonus, Glénat Comics n’a pas fait les choses à moitié avec non seulement une galerie de couvertures mais aussi un cahier de croquis et de crayonnés particulièrement fourni.
Un excellent album, avec une ambiance horrifique bien dosée sans sombrer dans le glauque gratuit
Riverdale présente Vampironica | ||
Glénat Comics 128 pages – 14.95€ Meg Smallwood / Greg Smallwood |
Vampire + Veronica = amour éternel ? Veronica Lodge s’est fait mordre par un vampire centenaire et sa soif de sang menace de transformer l’intégralité de la population de Riverdale en bêtes violentes et survoltées. Le destin de la ville est entre ses mains. Parviendra-t-elle à tuer l’homme à l’origine de tous ces maux ou succombera-t-elle aux pulsions sanguinaires qui la dominent ? Romances de lycée, amitiés brisées et action débridée en plein cœur de la turbulente Riverdale, un opus fun aux dialogues percutants qui s’amuse avec le mythe de Dracula.
D’un côté nous avons les comics Archie, de l’autre nous avons le mythe des vampires. Et si on mélangeait tout ça ?
C’est un peu ce qu’on dû se dire Greg et Meg Smallwood en faisant arriver des vampires à Riverdale… et comme le titre l’indique, Veronica Lodge se retrouve elle-aussi transformée en vampire. Enfin d’une certaine façon, sans faire de spoilers on peut dire que les auteurs ont été astucieux pour la gestion de cette épidémie vampirique.
L’ambiance de Vampironica se veut fun, et on sent bien que les auteurs ne se prennent pas au sérieux avec cette histoire. On retrouve donc les codes des récits de vampires, mais dans un contexte qui colle bien au côté habituellement léger de l’univers d’Archie. Il y a des moments plus tendus que d’autres, mais dans l’ensemble c’est une histoire sympa et agréable à lire sans sombrer dans l’horreur totale qui accompagne souvent les vampires.
Si on veut être pointilleux, on peut juste se dire que la résolution de tout ceci est un peu facile. Mais d’un autre côté, c’est plutôt raccord avec l’ambiance de l’histoire donc ce n’est pas vraiment un problème. Vampironica est typiquement le genre de titre qui fait redouter le pire mais s’avère finalement agréable à lire !
Côté dessin, les styles de Greg Smallwood et Greg Scott sont complémentaires et collent très bien à l’ambiance de l’histoire. On est en effet dans un graphisme qui privilégie le côté fun à celui d’une histoire de vampires « classique », et même si on trouve des choses pas forcément très jolies (comme une saleté de bestiole géante vers la fin) il n’y a pas non plus de volonté de faire un divertissement bien dégoûtant.
Les personnages sont en outre très bien représentés, et ce côté « horreur fun » de cette histoire qui ne se prend guère au sérieux est bien restitué, sans aller non plus jusqu’à un graphisme cartoony qui serait trop parodique.
Côté bonus, une galerie de couvertures complète le sommaire de l’album.
Un excellent album, qui mélange habilement les codes des histoires de vampire à l’univers d’Archie pour un résultat très fun.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Le programme de lundi prochain sera consacré à plusieurs albums, à la semaine prochaine ! 🙂
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