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Le lundi c’est librairie ! #446

Le lundi c'est librairie !


Le lundi c’est librairie ! Au programme cette semaine :

  • Joker – Fini de rire (Urban Comics)
  • Blade runner 2019 tome 1 (Delcourt Comics)

 

Joker – fini de rire
Le lundi c'est librairie ! Joker – fini de rire - Août 2020

Urban Comics
Collection DC Deluxe

208 pages – 19€
Août 2020 – Cartonné

JM DeMatteis / Chuck Dixon
Joe Staton / Graham Nolan

Commander sur Place des libraires

Commander sur Excalibur Comics

Le Joker est enfin parvenu à ses fins : il a tué Batman au cours d’un duel explosif ! Mais à présent que son plus cher ennemi n’est plus que lui reste-t-il à faire de ses journées ? Ainsi, l’ancien Clown Prince du Crime devient Joe Kerr, un simple citoyen de Gotham, et ne tarde pas à tomber amoureux. Mais l’ancien maniaque est-il véritablement devenu sain d’esprit ?
Contenu VO : Legends of the Dark Knight #65-68, Joker: Devil’s Advocate

Comme le résumé ne l’indique pas, il y a en fait deux histoires distinctes dans cet album.

Le premier récit, signé JM DeMatteis, raconte ce qui arrive lorsque le Joker finit par régler son compte à son ennemi juré, à savoir Batman. Ce n’est pas une surprise, une fois le clown diabolique débarrassé de celui qui en fin de compte le définit, la donne change complètement et il peut se ranger. Mais tout n’est finalement pas si simple que ça.

En entremêlant deux points de vue sur l’histoire, l’auteur montre habilement toute la complexité de la relation de haine entre Batman et le Joker mais sans toutefois aller aussi loin qu’Alan Moore plusieurs années plus tôt. Nous pouvons aussi examiner ce qui définit les deux hommes, l’essence même de leur nature et de leurs motivations.

L’histoire est vraiment très intéressante, avec pas mal de surprises mais finalement un final assez prévisible. Côté graphisme, Joe Statton livre un travail soigné qui a plutôt bien vieilli.

Passons maintenant à la seconde histoire de l’album, signée cette fois Chuck Dixon. Le sujet est cette fois tout à fait différent : le Joker va enfin répondre de ses crimes autrement qu’avec sa traditionnelle cellule capitonnée, sauf que… c’est pour un crime qu’il n’a peut être pas commis.

L’auteur raconte donc une véritable course contre la montre où Batman mène une enquête minutieuse pour résoudre l’affaire en cours et donc essayer de déterminer si le Joker est coupable ou pas. Il y a une vraie tension tout au long de l’histoire, Chuck Dixon faisant bien ressentir l’urgence de résoudre une affaire complexe avant qu’il ne soit trop tard. Mais c’est aussi le moment de s’interroger sur la notion de justice : faut-il sauver un criminel notoire ou estimer qu’il n’a que ce qu’il mérite ?

Le sujet n’est pas forcément original en tant que tel (on pense par exemple au film Faute de preuves sorti en 1991 dont on retrouve la quête désespérée pour innocenter celui qui semble coupable avant qu’il ne soit trop tard) mais son utilisation dans le contexte de la relation entre Batman et le Joker est très pertinente. On peut voir ainsi que malgré toute la haine qu’ils ressentent l’un pour l’autre il n’est pas question de renoncer à ce qu’ils sont : Batman cherche à innocenter quelqu’un qui n’a pas commis un crime, et le Joker joue avec les nerfs de ce dernier.

Là encore, l’histoire est très intéressante et riche en rebondissements. Le fin mot de tout ceci, qui rend bien hommage au côté détective de Batman, n’est pas forcément très recherché mais de toutes façons l’intérêt de l’histoire est ailleurs comme mentionné plus haut.

Du côté du dessin, nous sommes gâtés avec des planches soignées de Graham Nolan.

Un excellent album, qui explorent efficacement la relation complexe entre Batman et le Joker.


 

Blade Runner 2019 tome 1
Le lundi c'est librairie ! Blade Runner 2019 T01 - Août 2020

Delcourt Comics
Collection Contrebande

144 pages – 15.50€
Août 2020 – Cartonné

Mike Johnson/ Michael Green
Andres Guinaldo

Commander sur Place des libraires

Commander sur Excalibur Comics

Cette nouvelle série nous convie à une plongée vertigineuse dans l’atmosphère moite du Los Angeles inspiré par le roman de Philip K. Dick, en suivant Ash, une Blade Runner chargée d’une enquête qui se révèle très vite dangereuse… Une Blade Runner, surnommée Ash, lancée à la recherche de la femme et de la fille de l’industriel Alexander Selwyn, dans le Los Angeles fictif de 2019. Mais son enquête va la mettre sur la piste de replicants – ces androïdes synthétiques aux comportements étrangement humains, mais aux intentions pas toujours très nettes – et au cœur d’une vaste conspiration, Selwyn est en effet proche du milliardaire Eldon Tyrell.

Retour dans l’univers de Blade Runner, avec un nouveau personnage dans ce cadre futuriste et peu réjouissant.

Mike Johnson et Michael Green emmènent en effet le lecteur dans cet univers sombre et désespéré imaginé par Philip K. Dick puis réinventé par Ridley Scott dans le film de 1982. Michael Green ayant travaillé sur Blade Runner 2049, on peut dire qu’il sait de quoi il parle !

Nous suivons donc les pas d’une Blade Runner efficace qui se retrouve entraînée dans une enquête pleine de rebondissements. Les auteurs prennent soin de ne pas singer le matériel d’origine en mettant en scène un personnage qui n’a rien à voir avec son illustre prédécesseur, et de surcroît dans une histoire totalement différente.

Quand on connait l’univers de Blade Runner, l’immersion est totale et immédiate car les auteurs ont pris soin de mettre en place les éléments familiers de cet univers : le rythme, l’ambiance, les noms familiers, les fameux spinners… tout est là ! Mais fort heureusement l’album n’est pas uniquement destiné aux amateurs du film, il est totalement accessible pour un lecteur complètement néophyte qui certes passera à côté de telle ou telle référence mais ne sera pas gêné.

L’histoire est très bien pensée, avec un personnage intéressant qui mène une enquête pleine de surprises. On retrouve la thématique centrale du roman et du film qui questionne la notion d’humanité, mais mise en scène différemment. La lecture de l’album est plaisante, et sa conclusion laisse entendre que la suite va partir dans des directions complètement inédites pour cet univers. En tout cas, ça donne envie d’en lire plus !

Côté dessin, nous avons droit à des planches très joliment dessinées par Andres Guinaldo. L’artiste est tout à fait à l’aise pour restituer le cadre étouffant du Los Angeles immortalisé par le film de Ridley Scott, mais aussi pour d’autres décors radicalement différents. Les personnages sont également soignés, avec quelques références plus ou moins subtiles au film.

Un très bon album, qui exploite très bien l’univers de Blade Runner sans pour autant céder à la tentation de la redite


 

C’est tout pour aujourd’hui !

Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.

Le programme de la semaine prochaine sera articulé autour de plusieurs albums, qui vous seront dévoilés lundi prochain !

mdata

Franck – Fondateur et rédacteur en chef de Watchtower Comics. Tombé dans la marmite des comics quand il était petit, et n’a aucune intention d’en sortir. Lecteur éclectique : Marvel, DC, indé… Kryptonite : Les figurines de Baby Groot

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