Le lundi c’est librairie !
Au programme deux albums édités par Urban Comics chroniqués en avant-première :
- Batman – Last knight on Earth
- Leviathan tome 2
Batman Last knight on Earth | ||
Urban Comics 176 pages – 17.50€ Scott Snyder |
Lancé dans un mystérieux jeu de piste à travers Gotham, Batman est neutralisé puis se réveille dans l’Asile d’Arkham où Alfred lui apprend qu’il en est en réalité le patient depuis des années et que sa croisade contre le crime n’est que le délire de son esprit malade ! Mais ce n’est que le début d’une épopée qui va conduire le héros à traverser un monde désolé peuplé de visages familiers à jamais traumatisés par une apocalypse dont Batman ignore les origines ! La dernière croisade du Chevalier Noir a commencé.
Contenu VO : Batman: Last Knight on Earth #1-3
Et si Batman était en fait un simple malade mental et que tout se déroulait dans sa tête ?
Ce genre d’intrigue qui fait se poser des questions sur la réalité de l’univers d’un personnage n’est pas neuve, on peut par exemple citer un épisode de Buffy contre les vampires où elle a déjà été utilisée. Mais l’originalité de cet album est que cela n’est pas non plus la seule direction prise par Scott Snyder.
L’auteur mêle en effet ce questionnement de la notion de réalité à une ambiance post-apocalyptique qui fait penser à Old Man Logan chez la concurrence. L’idée est très bonne, et permet d’offrir au lecteur le voyage de Batman dans une quête insolite avec un compagnon de voyage pour le moins inhabituel.
Le run de Scott Snyder sur Batman a été jalonné de réussites – La cour des hiboux – et de passages plus faibles – Le deuil de la famille – et fort heureusement on peut classer cet album dans la première catégorie. L’auteur fait appel à des éléments qu’il a lui-même mis en place, mais fait également écho à d’autres périodes de Batman. Bien malin celui qui devinera avant l’heure ce qu’il a en tête pour le fin mot de son histoire, mais en tout cas c’est vraiment malin et bien trouvé.
L’album est passionnant d’un bout à l’autre, certes un peu déconcertant par moments car les transitions sont un peu brutales et malmènent le lecteur comme un grand huit, mais on se retrouve assez vite captivé par l’histoire tout en se demandant jusqu’où l’auteur va aller.
En fait, vu ce que raconte l’auteur, on se dit assez vite que tout peut arriver et la surprise est totale à chaque fois que tel un magicien il sort un nouveau lapin de son chapeau ! Scott Snyder avait déjà exploré la thématique d’un Batman différent dans L’an Zéro, mais cette histoire est vraiment beaucoup plus intéressante et riche en rebondissements.
Greg Capullo signe quant à lui le dessin, et là aussi la qualité est au rendez-vous. L’artiste est très inspiré et livre des planches très joliment réussies sans jamais se laisser désarçonner par les différentes ambiances de cette histoire.
Un excellent album, surprenant et captivant.
Leviathan tome 2 | ||
Urban Comics 296 pages – 22.50€ Michael Brian Bendis |
À présent que toutes les organisations d’espions à travers le globe ont été anéanties par une attaque coordonnée, une seule et même question se pose sur les lèvres de tous les agents secrets : « Qui est Léviathan ? » Pour le découvrir, Batman et Lois Lane rassemblent une équipe constituée des meilleurs détectives de la planète et se lancent à la poursuite du premier des suspects : le justicier renégat Red Hood.
Contenu VO : Action Comics #1012-10016 + Event Leviathan #1-6 + DC’s Year of the Villain #1
Après une très bonne première partie, il est temps de retrouver la suite et fin de Leviathan.
Brian Michael Bendis avait su mettre en place une intrigue particulièrement paranoïaque dans le premier tome, avec une mise en avant de ceux qu’on ne voit pas souvent : les espions de l’univers DC. L’auteur continue sur sa logique en exploitant ainsi toutes les agences obscures de cet univers, mais aussi en convoquant les personnages avec des talents de détective pour répondre à la question que tout le monde se pose : Qui est Leviathan ?
L’intrigue de l’album est cependant un peu diluée par des intrigues secondaires et des allusions à ce qui se passe dans d’autres séries – avec notamment des allusions à Doom War, ou encore à des épisodes mettant en scène Superman et non présents ici – mais ce n’est pas complètement du fait de l’auteur car cela tient plutôt à la composition de ce tome qui mêle les épisodes d’Action Comics et ceux de Leviathan. Ca fait sens vu que Leviathan est aussi traité dans les pages d’Action Comics mais certaines choses sont nettement anecdotiques dans ce contexte et même assez frustrantes car le lecteur a bien envie de continuer à suivre l’enquête sur Leviathan !
Ce second tome est en tout cas très intéressant, avec comme indiqué plus haut une ambiance particulièrement paranoïaque qui fait qu’à l’instar des personnages le lecteur finit par soupçonner tout le monde ! Les rebondissements sont nombreux, les fausses pistes aussi et tandis que nous avons enfin droit à la révélation sur le fin mot de tout ceci, voilà que Brian Michael Bendis retombe dans ses travers.
En effet, après avoir un peu noyé le poisson par moment voilà qu’après avoir fait monter la pression page après page l’auteur fait tout remonter comme un soufflé. La révélation finale est certes bien trouvée, mais tombe quand même pas mal à plat vu le choix pour l’identité de la personne sous le masque du vilain et n’est pas forcément à la hauteur des enjeux qu’on nous faisait miroiter depuis le tome 1. C’est du Bendis tout craché : un pitch bien pensé, des rebondissements à foison mais une conclusion abrupte qui fait se demander « tout ça pour ça ? ».
Après l’album, comme toute l’histoire de Leviathan, n’est pas non plus à jeter aux orties. Loin de là même ! Cette revue de détail des barbouzes de l’univers DC est vraiment intéressante, et permet même de disposer d’une sorte de catalogue pour (re)faire connaissance avec ce pan cet univers, un peu comme le Silence de Jeph Loeb qui avait un peu la même orientation vis-à-vis du Bat-Universe en son temps. Mais clairement Brian Michael Bendis ne livre pas une conclusion à la hauteur du développement de son histoire et c’est dommage. Pas surprenant quand on suit son oeuvre, mais dommage.
Côté dessin, deux artistes sont à l’oeuvre dans cet album. Nous avons d’abord Alex Maleev, qui a déjà travaillé avec Brian Michael Bendis sur Daredevil. Ses planches sont efficaces et joliment, avec une mise en page pas toujours très conventionnelle mais bien fichue. L’autre artiste à l’oeuvre est Szymon Kudranski, qui signe également des planches très réussies. Sur le plan graphique, il n’y a donc rien à redire sur cet album car les artistes livrent vraiment un travail remarquable.
Un très bon album, intéressant mais plombé par les défaut récurrents de son auteur qui sont toujours présents.
C’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle chronique.
Nous reviendrons sur un album sorti juste avant le confinement, qui a pour vedette une fripouille connue sous bien des noms. Vous pensez avoir deviné de qui il s’agit ? Verdict lundi prochain ! 😉
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