Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de deux albums édités par Les Humanoïdes associés – H1 Comics.
Au programme : Strangelands t1 et The big country.
Strangelands tome 1 | |
Humanoïdes Associés 96 pages – 14.99€ Magdalene Visaggio / Darcie Little Badger |
Adam et Elakshi, deux parfaits inconnus, se retrouvent liés malgré eux par des forces qui les dépassent. Si lui peut attirer n’importe quel objet vers sa direction et qu’elle peut tout repousser sur simple volonté, c’est surtout lorsqu’on les sépare qu’une puissance hors du commun éclate et provoque des destructions massives. Leur plus grand défi est alors d’apprendre à vivre ensemble, quoiqu’il arrive.
Après Ignited, voici une autre série qui met en scène des personnes dotées de super-pouvoirs mais avec une intrigue totalement différente.
Magdalene Visaggio et Darcie Little Badger conjuguent leurs talents pour mettre au point une histoire originale, où les protagonistes sont en fuite à cause de leur pouvoir qu’on ne peut vraiment pas qualifier de banal ! C’est d’ailleurs surtout l’interaction entre le pouvoir des deux personnages qui est très original, en créant par la même occasion une ambiance de tension permanente au vu de ce qu’implique cette interaction.
Ce premier album pose les bases de l’univers de la série, en exploitant parfaitement le concept lié à l’origine des pouvoirs des personnages. Par contre c’est juste un peu dommage que l’entrée en matière soit assez brutale : il se passe en effet un bon moment avant que les autrices n’expliquent de quoi il retourne, et c’est un peu déstabilisant.
En tout cas, malgré ce petit défaut ce premier album est vraiment passionnant. Il y a beaucoup de bonnes idées, qui sont très bien exploitées. La tension de l’histoire est si forte qu’elle en devient quasi-palpable, et on se surprend à frissonner lorsqu’on se rapproche du point de non-retour qui annonce une catastrophe. L’ambiance générale est de toutes façons assez paranoïaque, et à l’image des personnage on en vient à se méfier de tous ceux qui croisent leur chemin.
Les scènes d’action, très bien dosées, apportent un côté spectaculaire à l’histoire et ce dès les premières pages de l’album. Il y a également un côté implacable dans ces scènes avec la présence d’un personnage que rien ne semble pouvoir arrêter, ce qui donne une dose de suspense supplémentaire.
Côté graphisme, c’est Guillermo Sanna qui tient les crayons. Son style dynamique colle bien à l’ambiance survoltée du titre, où les rebondissements et les scènes d’action sont nombreux, mais il est tout aussi à l’aise pour les passages plus calmes. La représentation graphique des pouvoirs est par ailleurs rendue avec efficacité.
Côté bonus, une galerie de couvertures complète le sommaire de l’album.
Un très bon album, avec un concept original très bien exploité.
The Big Country | |
Humanoïdes Associés 128 pages – 17.99€ Quinton Peeples |
Le shérif Gallahan est l’héritier d’une longue lignée d’hommes de loi de San Angelo, réputés pour leur droiture. Mais après la découverte d’un crime sanglant, Gallahan pourra-t-il arrêter le tueur sans lui-même laisser parler sa part d’ombre ?
Avec cet album qui contient une histoire complète, nous changeons radicalement de registre par rapport aux intrigues à base de super-pouvoirs de Ignited et Strangelands.
Quinton Peeples nous raconte en effet une histoire sombre, un polar moite comme le Texas où il se déroule. Un meurtre dans une petite ville, un shérif apprécié… et un côté glauque qui se dessine de page en page, avec la part d’ombre des personnages qui se dévoile petit à petit.
Au départ, on pense à une banale histoire de meurtre avec chasse à l’homme à la clef mais il s’avère assez rapidement que cela va plus loin que ça. Quinton Peeples joue sur les fêlures de ses personnages pour raconter une histoire âpre et sombre, où personne n’est vraiment blanc comme neige même s’il y a tout de même des nuances de gris plus ou moins foncées d’un individu à l’autre.
Cet album se lit vraiment très bien, avec une intrigue qui tient la route et des rebondissements tout au long de l’histoire. L’une des originalités tient à l’époque choisie pour raconter cette histoire : nous sommes en effet en 1978, ce qui donne un monde très différent. Pas de portables ni d’ordinateur, des scènes de crime traitées de façon aléatoire… une autre époque où la lutte contre le crime était moins aisée, et qui donne à cette histoire une patine agréable de vieux polar.
Du côté du graphisme, les planches de Dennis Calero sont réussies mais c’est assez inégal d’une case à l’autre. En fait, certains dessins sont vraiment très jolis, avec des effets très joliment rendus, mais d’autres font moins aboutis et c’est dommage. En tout cas l’ambiance glauque et moite de l’histoire est très bien rendue, ainsi que la période de la fin des années 1970.
Côté bonus, le sommaire de l’album est complété par des illustrations de Darick Robertson – qui signe la couverture de l’album – et des croquis de Dennis Calero.
Un très bon album, qui se lit bien mais qui aurait gagné à avoir un meilleur graphisme.
C’est tout pour aujourd’hui !
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