Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de deux albums, édités par Delcourt Comics et Urban Comics.
Au programme : Hillbilly t3 et Black hammer t3.
Hillbilly tome 3 | |
Delcourt Comics NC pages – 15.95€ Eric Powell |
Rondel, un peu vagabond, beaucoup magicien et totalement aveugle est détenteur du Hachoir du Diable. Il va unir des villageois afin qu’ils combattent les monstres qui cherchent à les anéantir ! Aventures, dangers, personnages bizarres et un dessin sublime, voici le cocktail que propose Eric Powell dans une série que l’on pourrait définir ainsi : « Conan Le Barbare au pays des Frères Grimm ».
Toutes les bonnes choses ont une fin, et avec ce troisième tome c’est au tour de Hillbilly de tirer sa révérence.
Album après album, Eric Powell a soigneusement mis en place les pièces de son puzzle. Multipliant les récits semblant indépendants, l’auteur a en fait avancé tous ses pions pour lancer enfin la dernière partie de son récit. Le fil rouge des deux albums précédent sert donc d’intrigue principale à ce troisième et dernier tome, mettant en scène tout cet univers patiemment construit par Eric Powell.
On peut alors se rendre compte que rien n’avait été laissé au hasard : tout ce qu’a pu écrire l’auteur avait une importance pour ce qui allait suivre, le récit ayant une grande cohérence dans son ensemble. Cette rigueur dans l’écriture nous permet de profiter d’une histoire qui non seulement tient vraiment très bien la route mais est aussi passionnante.
L’ambiance si particulière de Hillbilly, réinventant le folklore pour construire un univers à la fois fascinant et effrayant comme l’étaient les contes autrefois, est une nouvelle fois à l’oeuvre dans cet album, et la tension est ici à son comble. Une fois encore l’auteur captive le lecteur dès la première page et il s’avère alors très difficile de lâcher la lecture de cet ouvrage une fois commencée.
Avec ce troisième tome, Eric Powell nous offre une conclusion grandiose à son récit qui s’avère tout à fait à la hauteur de nos attentes. C’est toujours difficile de lâcher une bonne série, mais au moins on pourra apprécier qu’elle soit restée d’une qualité constante du début à la fin au lieu de s’éterniser comme d’autres. Et puis, qui sait…
En ce qui concerne le dessin, là aussi nous sommes vraiment gâtés. Eric Powell est très en forme pour livrer des planches somptueuses, avec beaucoup d’imagination pour le design des différents personnages. C’est vraiment très joliment dessiné et les scènes d’action sont très bien rendues, et la patine un peu particulière de la colorisation de l’album lui donne un charme fou.
Côté bonus, une galerie de couvertures et de crayonnés complète le sommaire de l’album.
Un excellent album, qui termine en beauté une histoire captivante.
Black hammer tome 3 | |
Urban Comics 136 pages – 15.50€ Jeff Lemire |
Retrouvons Lucy Weber là où nous l’avions laissé ! En devenant la nouvelle Black Hammer, la jeune femme prend la relève de son père et endosse les responsabilités qui incombent à de tels pouvoirs. Mais alors qu’elle s’apprête à révéler aux héros de la ferme comment ils s’y sont retrouvés coincés et, surtout, comment s’en échapper, Lucy disparaît aussi étrangement qu’elle était apparue ! Piégée dans un monde peuplé de dieux emo, d’hommes anthropomorphes et autres héros tous plus cinglés les uns que les autres, qui sera en mesure de la sauver ?
Contenu VO : Black Hammer: Age of Doom #1-5
Après deux tomes et des spin-off, voici le retour de Black hammer et le moins qu’on puisse dire c’est que le lecteur est particulièrement malmené !
Nouvelle détentrice du marteau et du titre de Black hammer, Lucy mène donc son enquête pour comprendre ce qui est arrivé aux héros disparus. Mais son enquête va l’emmener bien au-delà de ce qu’elle pouvait imaginer… tout comme le lecteur ! Jeff Lemire joue en effet à fond la carte du faux semblant dans ce tome, jouant avec les nerfs du lecteur en multipliant les fausses pistes… et va même vraiment très loin !
Lorsqu’il abat enfin ses cartes, l’auteur joue gros en emmenant le récit dans une direction complètement différente de la trajectoire adoptée depuis le premier tome. C’est vraiment culotté et c’est une grosse prise de risque car le lecteur risque de se sentir floué vu qu’en fin de compte l’histoire qu’il est en train de lire n’est pas celle qu’on lui a vendu, même si elle reste passionnante !
Ce virage abrupt dans le récit, qui survient après toute une partie d’album où Jeff Lemire joue tout autant avec ses personnages qu’avec le lecteur, est une excellente idée et une fois qu’on y pense cela explique rétrospectivement des choses qui semblaient un peu bizarres jusque là.
Il reste à voir si maintenant la suite de la série sera à la hauteur de son début même si elle s’avère être finalement différente de ce qu’elle semblait être. En tout cas la déclaration d’amour aux comics avec des versions à peine masquées de personnages connus est quant à elle toujours d’actualité !
Du côté du dessin, Dean Ormston signe des planches très bien réalisées. Son trait colle parfaitement à l’ambiance de l’histoire, malgré le virage scénaristique de son collègue.
Un carnet de croquis et une galerie de couverture complètent le sommaire de cet album.
Un excellent album, avec une prise de risque audacieuse de la part de l’auteur.
C’est tout pour aujourd’hui !
Beaucoup apprécié ce 3ème tome de Hillbilly… en espérant comme toi le revoir un de ces jours dans de nouvelles aventures 🙂
Bah oui, c’était vraiment super cette série 🙂