Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de trois albums édités par Northstar Comics, Delcourt Comics et Urban Comics.
Au programme : Hoplitea t2, Stray Bullets t1 et Seven to Eternity t3 (en avant-première).
Hoplitea tome 2 | |
Northstar Comics 152 pages – 15€ Laurent Arthaud / Patrice Martinez |
Hoplitéa la Lionne de Sparte, protectrice d’Europolis, est à un moment charnière de sa longue vie. En effet, suite aux événements qui l’ont opposé à Achiclès, elle reste seule à élever sa fille Alexia, unique détentrice du pouvoir de Zeus. Elle cherche désormais ce qu’il y a de mieux pour son enfant afin de lui permettre de grandir le plus loin possible de toute prophétie ou conspiration. Hélas, l’affrontement contre Achiclès a laissé des traces, la perte des membres de la Justice-Force a créé un vide et plusieurs ennemis d’Europolis ont décidé de former une alliance afin de vaincre ce qui reste des héros de la capitale des Nations Unies Européennes. C’est dans ce contexte que réapparaît Milady de Winter, dotée d’un pouvoir sans commune mesure et animée d’une folie vengeresse contre notre super-héroïne. Hoplitéa devra, elle aussi, former de nouvelles alliances pour espérer l’emporter, mais à quel prix ? Qui survivra à la Vengeance de Winter ?
Alors que la campagne de financement du second tome de la série Le privé bat son plein, revenons un peu sur le second tome d’une autre série éditée par Northstar Comics : Hoplitea.
Après un premier tome épatant, Laurent Arthaud et Patrice Martinez ne se sont pas reposés sur leurs lauriers. Au contraire même, les deux auteurs ont mis les bouchées doubles pour nous concocter une suite aux aventures de la Lionne de Sparte qui non seulement ne démérite pas par rapport au premier tome mais se paie en plus le luxe d’être encore meilleure !
S’inspirant toujours du patrimoine Européen pour enrichir leur univers, les auteurs mettent donc en scène la vengeance de Milady de Winter, personnage redoutable qui n’a pas son pareil pour mettre les super-héros en grand danger. De nombreux rebondissements sont au programme de ce second tome, où il est également question de deuil et de reconstruction après les événements du premier album.
Ce second tome est passionnant d’un bout à l’autre, avec des scènes d’action très réussies qui n’ont nullement à rougir de la comparaison avec les séries de comics Américains. Laurent Arthaud et Patrice Martinez connaissent leur sujet sur le bout des doigts et exploitent intelligemment un univers très riche et surtout très bien construit. C’est bien pensé, bien écrit et surtout cela remplit parfaitement son contrat de divertissement.
Côté dessin, le style de Patrice Martinez ne cesse d’évoluer, de mûrir et ses planches sont encore plus belles que dans le premier album. C’est très joliment dessiné, et la narration est très efficace. Enfin n’oublions pas la colorisation, signée Patrice Martinez mais aussi François Maillet, qui est de toute beauté.
L’album contient également quelques bonus : des fiches de personnages qui permettent d’approfondir la découverte de l’univers de Hoplitea, ainsi que des recherches graphiques et des couvertures alternatives.
Un excellent album, particulièrement agréable à lire et encore meilleur que le précédent !
Stray Bullets tome 1 | |
Delcourt Comics 464 pages – 34.95€ David Lapham |
Stray Bullets, c’est l’histoire de gens qui prennent les mauvaises décisions. Des paumés, des camés, des pauvres types qui perdent le contrôle de leurs vies. Une fillette assiste à un double meurtre, un jeune homme tombe amoureux de la mauvaise personne. Quant à Amy Racecar, elle parle à Dieu… Cette série de portraits constitue autant de fables modernes et sinistres, drôles parfois, violentes toujours.
Sous la forme d’un imposant volume, voici la première partie de l’oeuvre phare de David Lapham : Stray Bullets.
Ce premier tome est constitué d’une succession d’histoires que l’on pourrait croire indépendantes au début, puis on se rend compte au bout de deux ou trois qu’en fait David Lapham met en scène une galerie de personnages au sein de leur propre univers narratif. Les personnages en question ont tous le point commun d’être des losers et/ou des personnages un peu pathétiques et surtout blessés par la vie, prompts à toujours prendre la mauvaise décision.
Dans un style percutant qui n’est pas sans rappeler celui de Terry Moore dans Strangers in paradise, David Lapham met donc en scène sa bande de paumés, leur faisant traverser des moments qui sont le plus souvent très loin d’être agréables. Le ton est souvent cru, avec des passages assez violents et certaines choses qui semblent récurrentes comme les balafres au visage. Il y a aussi un humour souvent très noir dans ces pages, mais cela reste plus dans le ton du sarcasme que dans de la franche rigolade, Stray Bullets restant une oeuvre très sérieuse.
La première partie de l’album est un peu déstabilisante, car l’auteur va et vient dans le temps, avec des histoires qui se passent à des époques différentes mais qui sont fort heureusement datées pour raccrocher les wagons. Les épisodes suivant s’enchaînent ensuite dans un ordre plus classique, mais de toutes façons qu’il s’agisse du début ou de la fin tout l’album est passionnant. David Lapham dépeint avec beaucoup de justesse son casting de losers, avec même une certaine tendresse à leur égard car la plupart d’entre eux n’est pas totalement mauvaise. Les histoires sont vraiment intéressantes, et l’univers de la série est vraiment très bien construit.
Du côté du dessin, également signé David Lapham, nous avons droit à de très jolies planches en noir et blanc. Le style graphique de David Lapham est tout aussi percutant que ses mots, l’artiste allant droit à l’essentiel pour livrer des dessins très réussis. Là aussi cela fait penser à Strangers in paradise, le graphisme des deux oeuvres ayant quelques similitudes.
Concernant l’édition, l’éditeur a une nouvelle fois opté pour un imposant volume à la couverture souple. Ce format est particulièrement bien choisi, avec une prise en main agréable.
Un excellent album, dont j’ai hâte de lire la suite.
Seven to eternity tome 3 | |
Urban Comics 112 pages – 14.50€ Rick Remender |
Adam Osidis s’engage sur un obscur chemin parsemé de choix impossibles et d’un dilemme cornélien. Après avoir abandonné sa famille pour suivre le Roi Fange et la promesse de sa guérison aux Chutes de Zhal, Adam croise la route du pirate Volmer qui souhaite se venger du Maître des Murmures à tout prix. Adam devant désormais protéger l’assassin de son père, jusqu’où ira-t’il pour mener sa mission à bien ?
Après deux excellents albums, il est temps de repartir en avant-première faire un tour sur les traces d’Adam Osidis dans le récit de dark fantasy de Rick Remender.
Explorant de nouveaux les thématiques des deux précédents tomes, dont l’importance de la famille, Rick Remender nous offre un nouveau moment de dépaysement total dans un univers toujours plus riche. Les péripéties se succèdent tandis que l’auteur malmène ses personnages et leur fait vivre des aventures pleines de rebondissements. Il y a également un passage assez dur en début d’album, fort heureusement plus suggéré que montré, mais en tout cas on peut dire que justement pour ce qui est de malmener ses personnages l’auteur ne fait pas les choses à moitié. Cependant cela n’est pas gratuit, c’est dans la logique de l’histoire et même si le passage est saisissant il choque moins qu’un passage bien gore qui serait juste là pour choquer.
Lors des deux premiers tomes, tout en nous offrant un univers déjà riche à la base l’auteur faisait sentir qu’il avait en avait encore sous le coude. Avec ce troisième tome, nous en avons la preuve car il continue d’ajouter des briques à cet univers sans jamais donner l’impression de se répéter ou de tourner en rond. L’histoire est toujours passionnante, et l’avancée dans le récit montre que l’auteur maîtrise parfaitement son concept sans jamais se laisser dépasser par son récit.
Tout aussi passionnant que les deux premiers albums, ce troisième opus se lit vraiment très bien et entraîne le lecteur dans un univers fascinant où tout peut arriver, avec comme je le disais plus haut des rebondissements prompts à le faire sursauter au moment où il s’y attend le moins. Seven to eternity reste au bout de trois tomes une série très bien construite, exploitant parfaitement son concept et ses personnages.
La partie graphique, toujours signée Jerome Opena, est encore une fois magnifiquement réalisée. Les dessins sont superbes, le talent de l’artiste pour dessiner des mondes et des créatures qui sortent de l’ordinaire n’étant plus à démontrer. Les planches sont très soignées, et le graphisme contribue largement à l’immersion du lecteur dans cet univers fascinant.
Un excellent album, qui enrichit encore davantage un univers très bien construit.
C’est tout pour aujourd’hui !
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