Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de trois albums, édités par Panini Comics et Delcourt Comics.
Au programme : Defenders t2, Doctor Strange t5 et Kill or be killed tome 4.
Defenders tome 2 | |
Panini Comics 120 pages – 16€ Brian Michael Bendis |
Pour protéger New York d’une guerre des gangs, Daredevil, Luke Cage, Jessica Jones et Iron Fist vont devoir affronter Diamonback, la Chatte Noire et Hood. Elektra, Punisher et Deadpool sont aussi de la fête ! Suite et fin de la série Defenders par Brian M. Bendis (Daredevil, Jessica Jones).
(Contient les épisodes US Defenders (2017) 6-12, inédits)
Brian Michael Bendis allant faire un tour chez la concurrence, il est temps pour lui de mettre une conclusion à ses travaux.
Après ses adieux à Jessica Jones, Brian Michael Bendis dit maintenant au revoir au reste de l’univers urbain de Marvel sur lequel il a beaucoup travaillé pendant bien des années. Avec cette deuxième partie de sa mini-série Defenders (qui surfe tout de même pas mal sur l’univers urbain télévisé de Marvel), on retrouve donc pour la dernière fois sous sa plume les aventures de Luke Cage, Daredevil, Iron Fist et Jessica Jones. Les quatre justiciers urbains ont donc fort à faire pour nettoyer les rues de New York de la menace des différents vilains qui y sèment la zizanie.
On peut dire beaucoup de chose de l’auteur, notamment sur les univers sur lesquels il n’est pas forcément le plus à son avantage, mais s’il est bien un domaine dans lequel il est vraiment comme un poisson dans l’eau c’est bien l’urbain. Il nous montre donc une nouvelle fois sa maîtrise de cet univers, avec des dialogues percutants et une très bonne utilisation des personnages (quoiqu’une liberté prise qui égratigne un peu le status quo de Daredevil m’a un peu gêné).
Ce second tome termine donc les intrigues en cours, avec une bonne dose d’action : les quatre héros urbains ne se sont pas calmés, et il ne fait pas bon être sur leur chemin (même pour l’invité de cet arc narratif). La magie de Bendis tourne à plein régime pour nous offrir un bon moment en compagnie de Luke Cage & Co, et on ne s’ennuie pas du tout à la lecture de cet album. Certes, c’est un peu décompressé, mais à force on est habitués avec Bendis et là ça passe plutôt bien.
Du côté du dessin, David Marquez et Michael Avon Oeming sont très inspirés, et nous offrent des planches très agréables à regarder. Là aussi on sent tout de même une influence de l’univers télévisé (le costume d’Elektra notamment), ce qui est un peu dommage, mais en tout cas c’est très joliment dessiné.
Un excellent album, qui constitue un bel au-revoir de Brian Michael Bendis à son univers fétiche.
Doctor Strange tome 5 | |
Panini Comics 128 pages – 16€ Dennis Hopeless / John Barber |
Coincé dans New York sous un dôme de ténèbres, le Docteur Strange doit protéger la ville des créatures qui rôdent. Il va faire équipe avec des alliés inattendus comme Spider-Woman ou… Wilson Fisk, le Caïd ! Des épisodes en lien avec Secret Empire par le scénariste d’Avengers Arena.
(Contient les épisodes US Doctor Strange (2016) 21-26, inédits)
Deux parties distinctes sont au programme de ce cinquième tome des aventures de Stephen Strange.
Tout d’abord nous avons droit à un tie-in de Secret Empire, où nous pouvons retrouver le Dr Strange et ses comparses qui font leur possible pour sauver New York qui vit une situation pour le moins compliquée. Conjuguer les contraintes de l’event et le status quo du Dr Strange (pour rappel : la magie de l’univers Marvel a été sérieusement diminuée et il doit utiliser des artefacts pour compenser) n’était pas forcément gagné au départ mais ça marche vraiment bien et je dirais même que le cocktail est détonnant.
Pour la suite, nous retrouvons une histoire plus classique où Stephen Strange doit lutter contre une menace actuelle en lien avec un épisode passé (visiblement retro-inséré dans la continuité). Là aussi, ça fonctionne très bien et cette nouvelle donne sur le Dr Strange est toujours très efficace, cela lui donne un cachet radicalement différent de ce à quoi nous avions été habitués.
Dennis Hopeless et John Barber rivalisent tous les deux de talent pour nous offrir un album bourré d’action et exploitant à merveille le nouveau concept autour du Dr Strange. Bâtissant du nouveau sur les acquis des albums précédents, où le personnage avait connu un bon dépoussiérage, ils nous servent des histoires passionnantes où l’univers magique de Marvel est employé à bon escient avec ses nouvelles limitations.
En ce qui concerne le dessin, les artistes à l’oeuvre dans cet album restituent à merveille l’ambiance magique du scénario. C’est d’ailleurs un plaisir de retrouver Kevin Nowlan sur une partie des planches, son style étant toujours aussi efficace.
Un excellent album, qui confirme la qualité de la nouvelle recette du Dr Strange.
Kill or be killed tome 4 | |
Delcourt Comics 168 pages – 16.50€ Ed Brubaker |
Dylan s’enfonce toujours un peu plus dans les ténèbres, tandis que les forces de police de New York sont aux trousses de ce type masqué qui s’en prend aux salopards de la ville. Le justicier malgré lui finit par se rendre… Mais coincé entre les murs d’un hôpital psychiatrique, il constate que le Mal et la corruption qui règnent à l’extérieur l’ont suivi là où il est maintenant…
Avec ce quatrième tome, voici la conclusion tant attendue des aventures de Dylan et peut être même la réponse à la question que l’on se pose depuis le premier album : est ce que tout ceci est vrai ?
Pour conclure son récit, Ed Brubaker n’hésite pas à malmener le lecteur. La narration est en effet souvent insolite, avec des fausses pistes pour déstabiliser le lecteur et même lui faire prendre des vessies pour des lanternes. Comme au long des trois autres albums, l’auteur joue sur la frontière entre réalité et illusion, et ne répond aux questions que le plus tard possible. Mais cela n’est pas dérangeant, car plutôt que de frustrer le lecteur il arrive à le faire patienter en distillant patiemment les informations.
Je ne m’appesantirai pas sur la fin de l’album – et donc de la série – car il serait criminel de faire des spoilers mais en tout cas il est clair que l’histoire est plus complexe qu’elle n’en a l’air, l’auteur laissant une marge de manœuvre à l’imagination du lecteur pour qu’il se fasse son idée sur ce qui se passe dans ces pages. En tout cas, on retrouve la grande exigence d’écriture d’Ed Brubaker dans cet album très bien écrit.
Ce quatrième tome est donc passionnant d’un bout à l’autre, avec des rebondissements qui prennent le lecteur totalement par surprise dans une ambiance de polar noir qui est la spécialité de l’auteur. Le concept est totalement maîtrisé dans un récit très bien ficelé, ce qui est d’autant plus remarquable que son sujet était suffisamment glissant pour permettre de partir dans le grand n’importe quoi. Mais d’un bout à l’autre de cette histoire, Ed Brubaker aura su exploiter son concept avec l’intelligence qui lui est habituelle pour livrer un récit remarquablement soigné.
Du côté du dessin, Sean Phillips signe une nouvelle fois une excellente prestation : les planches sont en effet superbement réalisées, avec un très bon rendu de l’ambiance étrange de l’histoire. Outre son talent, l’artiste fait une nouvelle fois la preuve de sa complémentarité avec son collègue scénariste tant leur collaboration est d’une redoutable efficacité.
Un excellent album, qui conclut en beauté une série de très grande qualité.
C’est tout pour aujourd’hui !
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