Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de deux albums édités par Panini Comics.
Au programme : Hulk par Bruce Jones t1 et t2.
Hulk par Jones et Romita Jr | |
Panini Comics 512 pages – 36€ Bruce Jones |
Bruce Banner croyait être enfin en paix avec lui-même mais la dernière crise de son double a causé la mort d’un enfant. Traqué, se sentant coupable des dommages causés par Hulk, Bruce doit fuir.
(Contient les épisodes US Incredible Hulk (1999) 34-54, publiés précédemment dans les revues HULK 1-8 et l’album 100% MARVEL : HULK 4)
Parmi les périodes de la carrière de Hulk qui ont été marquantes, celle où Bruce Jones écrivait le scénario reste généralement comme une des plus importantes. Ce run débute dans ce premier album, divisé en deux parties.
Quand on pense à Hulk, on pense souvent à des récits bien bourrins avec un colosse vert très énervé qui casse tout. C’est en partie vrai, mais sous la plume de Bruce Jones le côté bourrin passe souvent au second plan. Dans une atmosphère très paranoïaque, l’auteur montre comme souvent la cavale de Bruce Banner à travers les Etats Unis. Mais les circonstances ont changé.
En effet, nous ne sommes pas au « bon vieux temps » où Banner devait fuit le Général Ross flanqué de sa moustache et de ses bidasses. La menace est autrement plus insidieuse, avec un ennemi sans visage et des agents qui débarquent souvent de là où on ne les attend pas dans une ambiance qui fait fortement penser à X-Files. En plus, dans un premier temps Hulk met du temps à apparaître, et est plus suggéré que montré.
Ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas d’action : les poursuivants et alliés de Hulk ne rechignent pas sur la bagarre, et certains d’entre eux ont des capacités pour le moins surprenantes. On pourra aussi remarquer la présence d’éléments qui ont été repris, sous une forme ou une autre, dans le film L’incroyable Hulk et même dans Avengers – L’Ere d’Ultron. Comme je le disais plus haut, il y a deux parties distinctes dans cet album, la seconde apportant d’ailleurs encore des éléments repris dans le film. Mais même si le sujet semble un peu différent, l’intrigue en fil rouge est toujours bel et bien présente.
Ce premier tome se lit très bien, et vu sa taille imposante il y a de quoi passer un long moment en compagnie de Banner et de son univers. C’est vraiment passionnant, Bruce Jones jouant à merveille avec Hulk et ses codes pour nous livrer des histoires captivantes et tirant très bien parti du côté parano de l’intrigue. Par moments, j’ai même eu l’impression de retrouver le côté un peu espionnite de la vieille série Hulk que je lisais en pocket, et c’est particulièrement agréable.
Passons maintenant au graphisme, signé par plusieurs artistes. Le début est signé John Romita Jr, et on reconnait immédiatement le style de l’artiste qui signe des planches joliment réalisées et dynamiques comme à son habitude. Ses deux compères prenant la suite ne sont pas en reste, même si le style est radicalement différent. Au final, nous avons donc une variété de styles pour un résultat de grande qualité qui rend justice à Hulk.
Un excellent album, passionnant de bout en bout.
Hulk par Jones & Deodato Jr tome 2 | |
Panini Comics 544 pages – 36.95€ Bruce Jones |
Bruce Banner est toujours en fuite et la paranoïa est à son comble. Les révélations se succèdent sur l’identité du mystérieux M. Blue, l’implication de Doc Samson ou sur l’organisation derrière le complot tandis que Hulk doit faire face à l’Homme Absorbant ou à Iron Man. De nombreuses révélations jalonnent la suite et fin de la prestation de Bruce Jones et Mike Deodato Jr sur le Géant de Jade.
(Contient les épisodes US Incredible Hulk (1999) 55-76 , publiés précédemment dans les albums MARVEL MONSTER : HULK 1-2)
Après une première partie de run particulièrement réussie, en voici la suite et fin dans un second tome tout aussi imposant que le premier.
Conservant son atmosphère paranoïaque qui avait bien fonctionné jusque là, Bruce Jones continue à confronter Bruce Banner à des menaces toutes plus mystérieuses les unes que les autres. Le fil rouge tendu entre les intrigues du premier tome est toujours présent, plus ou moins visible suivant les épisodes mais sans jamais disparaître et ce jusqu’à la fin de l’album.
Dans cette partie de son run, l’auteur se permet des audaces qui ne manqueront pas de faire sursauter le lecteur. Qu’il s’agisse d’une utilisation plus que surprenante de l’Homme absorbant (qui montre une façon innovante de jouer avec les contraintes éditoriales), ou encore de l’identité de M. Blue, Bruce Jones n’est pas décidé à ménager son personnage et encore moins le lecteur. Une fois encore, même si Hulk est non seulement au cœur de l’intrigue du run mais également bien présent pour tout casser, il ne s’agit pas uniquement de ça : le colosse de jade n’est pas tout le temps là et Banner tient une place très importante dans l’histoire sans n’être que le pauvre monsieur qui se transforme quand il est en colère.
Bruce Jones profite de son run pour aller visiter des thématiques qui ne sont pas forcément associées à Hulk, comme par exemple les tueurs en séries (pas directement mais ça y fait fortement penser) et même si les moments bourrins ne sont pas absents des histoires il y a également des passages nettement plus calmes. Les ultimes révélations du run (et donc de l’album) sont sommes toutes assez logiques, mais c’est suffisamment bien amené pour que ne l’on se dise pas qu’on avait tout deviné depuis des lustres.
Avec cette fin de run, on peut donc avoir un regard sur l’ensemble de la prestation de Bruce Jones et apprécier son travail sur Hulk. L’auteur n’a pas hésité à sortir Hulk de son cadre habituel, et cela lui a permis de livrer ce qui est considéré comme le meilleur run sur Hulk depuis celui de Peter David, qui fait autorité. En étant un peu tatillon, on peut être trouver un détail ou deux un peu discutables (dont la fin un poil trop rapide ou encore les prétextes douteux pour montrer les personnages féminins en petite tenue), mais on est vraiment dans le haut du panier en ce qui concerne Hulk.
Du côté du dessin, on retrouve Mike Deodato Jr, cette fois en compagnie de Doug Braithwaite, Leandro Fernandez et Darrick Robertson. Les artistes livrent une prestation impeccable, avec encore une fois une variété de styles très appréciable et qui ne fait aucun préjudice à la qualité générale du graphisme de cette partie de run.
Un excellent album, qui conclut en beauté un run de qualité.
C’est tout pour aujourd’hui !
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