Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de trois albums édités par Glénat Comics, Panini Comics et Delcourt Comics.
Au programme : Riverdale présente Archie t1, Hawkeye t2 et Motor girl.
Riverdale présente Archie tome 1 | |
Glénat Comics 160 pages – 12.50€ Mark Waid |
Panique au lycée !
C’est un choc : Archie et Betty, le couple le plus glam du lycée de Riverdale, viennent de rompre ! À l’origine du drame, un certain « liptstick accident » qui est maintenant sur toutes les lèvres. Jughead, le meilleur ami d’Archie, se rend bien compte que les deux nourrissent encore des sentiments forts l’un envers l’autre et va se mettre en tête de les rabibocher. Mais c’était sans compter l’arrivée d’une nouvelle habitante à Riverdale…
Avec la série télévisée Riverdale, les comics Archie se voient offrir une nouvelle exposition et particulièrement en France où ils ne sont pas vraiment connus.
Cet album, écrit par Mark Waid, modernise les comics Archie « classiques » en présentant des intrigues un peu dépoussiérées et s’affranchissement du style plus naïf de la série historique. Sans aller jusqu’à se rapprocher de la série télévisée, qui est par contre bien engluée dans le glauque et a été diffusée plus tard, on a donc une approche un peu différente de ce qu’on connu les lecteurs d’antan. N’étant pas un spécialiste de cet univers, je ne saurai pas dire s’il y a de grandes différences avec les titres originaux, mais connaissant Mark Waid je suis tenté de penser qu’il a été respectueux des auteurs l’ayant précédé comme à son habitude.
Cet album regroupe plusieurs histoires avec des thématiques au cœur des préoccupations adolescentes. C’est bien écrit, avec un côté très frais qui est particulièrement agréable. Comme je le disais plus haut, pas de glauque comme à la télévision et c’est vraiment appréciable car un peu de fraîcheur fait vraiment du bien pour s’évader en lisant. Par contre, les lecteurs qui cherchent à retrouver leur série télévisée sur papier risquent d’être un peu décontenancés, vu que c’est vraiment différent.
Côté graphisme, les artistes ont là aussi opté pour un style plus réaliste que les comics historiques d’Archie même si les styles ne sont pas non plus hyper réalistes. Le mimétisme avec la série n’est pas de mise (Jughead a toujours sa couronne par exemple), ce qui est logique vu que le comic book ne lui est pas postérieur, mais on retrouve tout de même des choses assez semblables dans les archétypes de personnages entre les deux médias.
Un cahier bonus complète le sommaire, contenant des couverture et détaillant comment est conçu un épisode du comic book.
Un excellent album, qui offre un agréable moment de détente à sa lecture.
Hawkeye tome 2 | |
Panini Comics 136 pages – 16€ Kelly Thompson |
Hawkeye est sur une piste qui pourrait lui permettre de résoudre l’enquête qui l’a conduite à Los Angeles, mais ce qu’elle découvre dépasse tout ce qu’elle imaginait. Kate va devoir affronter les démons de son passé. Elle peut pour cela compter sur le soutien de ses amis. Parmi eux ? Wolverine !
(Contient les épisodes US Hawkeye (2017) 7-12, inédits)
Après un excellent premier tome, il est temps de retrouver la suite des aventures de Kate Bishop, alias Hawkeye.
C’est toujours Kelly Thompson qui signe le scénario de la série, et on retrouve le même ton que pour le premier album. Le sujet est en effet loin d’être anodin, mais il y a une ambiance plutôt légère et un côté frais à cette histoire malgré ses ramifications plutôt sombres.
Sous la plume de Kelly Thompson, Kate demeure donc une héroïne attachante et même si son entourage est moins présent que dans le premier tome il reste important. Par contre il faut préciser que contrairement à ce qui est indiqué dans le résumé Wolverine n’apparaît que très tardivement dans l’album, donc les fans hardcore du personnage ne doivent pas se ruer sur l’album juste parce qu’elle y est (ce n’est pas un spoiler, juste une précision 😉 ).
Comme le précédent, ce tome se lit vraiment très bien. Il y a pas mal d’action, mais aussi des moments plus calmes et des retours sur le passé de Kate Bishop qui permettent d’en apprendre davantage sur le personnage. L’autrice prend soin ici de raccrocher les wagons entre les intrigues des deux tomes, ce qui donne un ensemble surprenant mais très cohérent et plus complexe que cela n’en avait l’air de prime abord. En fait, au début lorsqu’on commence à voir où va l’histoire il y a de quoi être surpris, mais au fil des pages tout devient plus clair et on se rend compte que l’idée centrale est très bonne et très bien exploitée.
Du côté du dessin, Leonardo Romero et Michael Walsh signent des planches très réussies. La représentation visuelle du point de vue de Kate est toujours aussi efficace, et les scènes d’action sont très bien rendues.
Un excellent album, passionnant d’un bout à l’autre.
Motor girl | |
Delcourt Comics 224 pages – 19.99€ Terry Moore |
Samantha, ex-militaire qui a effectué trois séjours en territoire hostile et souffrant de syndrome post-traumatique, vit retirée du monde et gère un garage – ou plutôt une casse auto – en plein désert. Elle a pour seul compagnon un ami imaginaire, un gorille de 2,20 mètres de haut… Lorsqu’une soucoupe volante choisit de se crasher près de la casse, les ennuis de Samantha ne font que commencer…
Les histoires de Terry Moore ont en commun le fait qu’elles ne se ressemblent pas, tout en gardant un petit côté inimitable. C’est une fois encore le cas avec Motor Girl.
Dans cet album, l’auteur aborde le thème difficile du stress post traumatique vécu par les vétérans de l’armée, et de leur vie après les combats. Mais il n’est pas question que de ça : c’est en effet toute la perception du réel qui est au cœur de cette intrigue. Qu’est ce qui est réel ? Qu’est ce qui ne l’est pas ? Terry Moore brouille les cartes en permanence et à chaque fois que le lecteur croit avoir saisi de quoi il retourne, voilà que tout est bouleversé une fois de plus et qu’il se retrouve à la case départ, ou presque.
Mais qui dit Terry Moore dit un traitement soigné des personnages. Samantha est donc particulièrement bien caractérisée, et l’auteur la rend attachante page après page. Les autres personnages importants ne sont pas en reste, et les personnages plus secondaires ne sont certes qu’esquissés mais cela n’est pas gênant. On retrouve aussi l’humour subtil de Terry Moore, avec des passages amusants et des allusions assez bien trouvées (Hergé et sa fusée par exemple).
Comme toujours en lisant du Terry Moore, le temps passe trop vite en dévorant cet album, malgré sa taille respectable. L’histoire est passionnante d’un bout à l’autre, avec une utilisation très bien pensée d’idées qui sont pourtant simples mais efficaces. On appréciera une nouvelle fois le tact de l’auteur, qui aborde des choses difficiles avec beaucoup de justesse sans jamais en faire de trop, et surtout avec beaucoup de respect pour ses personnages. Comme toute son oeuvre, Motor girl est un album écrit avec beaucoup d’intelligence et qui vaut vraiment le détour.
Du côté du dessin, là aussi on est en terrain connu avec le style très reconnaissable de Terry Moore. Le noir et blanc sied toujours très bien à son trait, et les planches sont vraiment joliment réalisées.
Un excellent album, qui aborde intelligemment des thèmes qui auraient pu faire sombrer l’histoire dans le grand n’importe quoi sous une autre plume.
C’est tout pour aujourd’hui !
Terry Moore j’adore !!