Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de trois albums édités par Panini Comics et Delcourt Comics.
Au programme : Hawkeye t1, Joe Golem et Thanos – Les frères de l’Infini.
Hawkeye tome 1 | |
Panini Comics 136 pages – 15€ Kelly Thompson |
Kate Bishop retourne à Los Angeles, loin de Clint Barton. Elle sera la Hawkeye de la côte Ouest ! L’agence de détective de la jeune Avenger ne va pas chômer… Par les dessinateurs de Doctor Strange et Vision.
(Contient les épisodes US Hawkeye (2017) 1-6, inédits)
Les séries Hawkeye se suivent sans se ressembler : après plusieurs albums consacrés à Clint Barton, voici venu le tour de sa jeune homonyme Kate Bishop.
Kelly Thompson nous raconte donc les aventures de la jeune femme qui partage le nom de code de Clint Barton (ce qui est d’ailleurs source de gags assez amusants), qui devient détective sur la côte Ouest des USA. Le ton est léger, avec un humour bien dosé sans en faire de trop : on s’amuse, mais sans aller non plus dans la parodie ou la grosse déconne.
Le personnage de Kate Bishop est parfaitement caractérisé, l’autrice nous la dépeignant sous un jour qui la rend attachante. On notera des similitudes marquées avec Jessica Jones, ce qui est tout à fait voulu et assumé vu que cette dernière finit même par débarquer dans l’histoire. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les deux femmes font un sacré duo !
Grâce à une ambiance fun et une intrigue qui ne se prend pas au sérieux, on passe un très bon moment en compagnie de Kate Bishop. L’album est passionnant d’un bout à l’autre, et le rythme est parfaitement dosé entre action et moments plus calmes. Hawkeye est le type même du récit de super-héros de proximité qui n’en fait jamais de trop et offre un divertissement très agréable. J’irais même jusqu’à dire que j’aimerais beaucoup avoir une déclinaison télévisée des aventures de Kate !
La partie graphique signée Leonardo Romero et Michael Walsh est de son côté très réussie. La mise en page est soignée, et l’idée de faire visualiser ce que voit Kate (et comment elle l’interprète) sous forme de cibles de tir à l’arc est excellente.
Un excellent album, qui donne envie d’en lire davantage.
Joe Golem | |
Delcourt Comics 144 pages – 15.95€ Mike Mignola / Christopher Golden |
Série indépendante de l’univers de Hellboy, Joe Golem est une création conjointe de Mike Mignola et du romancier Christopher Golden (Lord Baltimore). Joe Golem est une série inscrite dans le genre fantastique, matinée d’ambiances des pulps des années 1930.
Quarante années ont passé depuis le Grand Désastre qui a submergé tout le bas de Manhattan, laissant cette partie du coeur de New York engloutie sous une dizaine de mètres d’eau. Des événements étranges ont commencé à survenir, et Joe Golem enquête lorsqu’une mystérieuse et terrifiante créature enlève des enfants pour les emmener dans les profondeurs de la cité engloutie, tandis que les noyés resurgissent de ces eaux sombres… vivants.
Mike Mignola et Christopher Golden ont uni leurs efforts pour mettre en scène un univers insolite, et des personnages qui ne le sont pas moins. Difficile de faire plus étrange qu’un New York inondé dans une ambiance noire !
Les auteurs nous font donc suivre les aventures de Joe Golem, un détective étrange avec un non moins étrange associé. Dans une ambiance pleine de mystère, les deux hommes se retrouvent face à des créatures toutes plus surprenantes les unes que les autres, et surtout ils sont entourés d’un épais mystère. Les auteurs s’amusent à disséminer des indices ici et là, comme de dérisoires miettes pour retrouver son chemin, et le lecteur passe donc beaucoup de temps à se poser des questions sont les réponses sont souvent assez vagues.
Comme souvent chez Mike Mignola, l’ambiance est très soignée. On se retrouve dans un cadre très sombre, avec des créatures vraiment bizarres et des personnages aux motivations mystérieuses. On se demande souvent où les auteurs veulent en venir, et surtout ce qu’ils nous réservent car les surprises sont nombreuses. Il est juste dommage qu’à la fin de la lecture il reste encore beaucoup de questions en suspens, il aurait été appréciable d’avoir davantage de réponses clairement exprimées plutôt que simplement suggérées. Mais il n’en reste pas moins que l’album est passionnant et il est difficile d’en décrocher une fois sa lecture commencée.
Du côté du dessin, l’ambiance est parfaitement rendue par le style de Patric Reynolds. Son trait permet de vraiment profiter de ce côté sombre et mystérieux, participant même à ce côté cachottier de l’intrigue.
Un très bon album, dont l’ambiance fait de sa lecture une expérience très spéciale.
Thanos – Les frères de l’infini | |
Panini Comics 112 pages – 19€ Jim Starlin |
Intrigué par une distorsion temporelle survenue sur sa planète natale, Thanos découvre un ennemi caché dans le futur. Le Titan Fou sollicite alors l’aide de son frère Eros et de Kang le Conquérant, pour sauver le Multivers. Un one-shot par le créateur de Thanos et le dessinateur d’Excalibur.
(Contient l’épisodes US Thanos : The Infinity Siblings, inédit)
Une fois encore, Jim Starlin met en scène sa création dans une aventure avec une ambiance dont il a le secret : Thanos.
Comme à son habitude, l’auteur met en scène des personnages dont il est familier en utilisant le strict minimum de continuité Marvel pour construire ses intrigues. On pourrait même pratiquement parler de « Starlinverse » car cette habitude de n’utiliser en personnages principaux qu’un nombre réduit de personnages de l’univers Marvel (et ce album après album) et de surcroît de les caractériser d’une certaine façon (Thanos est inimitable sous la plume de Starlin) s’ajoute à ce côté un peu « à part » de ses histoires pour donner l’impression d’un sous-univers au sein de l’univers Marvel.
Nous retrouvons donc Thanos, un Thanos toujours manipulateur et fidèle à lui-même. L’auteur utilise la thématique du voyage dans le temps pour jouer avec les nerfs du lecteur même si certains rebondissements se devinent très rapidement. Le voyage dans le temps est utilisé à bon escient pour construire une intrigue solide, à défaut d’être passionnante.
Cet album est en effet, à l’image des écrits récents de Jim Starlin, sympa à lire mais n’est cependant pas indispensable. C’est un album contemplatif, avec Thanos qui fait du Thanos (et donc est contemplatif aussi), qui donne l’impression de l’auteur se regarde écrire en faisant en plus intervenir des personnages de façon purement gratuite juste parce qu’ils s’agit de « ses » personnages. L’histoire se lit plutôt bien, malgré l’absence de surprises, mais on ne retrouve pas le Starlin des grands jours dans ces pages.
Du côté du dessin, par contre c’est toujours somptueux. Alan Davis n’a pas son pareil pour illustrer ce type d’histoires avec son style inimitable et son talent toujours présent. En fait son graphisme est l’intérêt principal de cet album, qui serait beaucoup moins attrayant avec un autre dessinateur.
Un bon album, sympa à lire sans être indispensable mais surtout magnifiquement dessiné.
C’est tout pour aujourd’hui !
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