Le lundi c’est librairie ! est de retour avec la chronique de trois albums dont deux en avant-première.
Au programme : Invincible t16, Lazarus t2 et The Infinite Loop t1.
Invincible tome 16 | ||
Delcourt Comics 160 pages – 15.95€ Robert Kirkman |
Pendant que les parents d’Invincible partent vivre sur la planète Talescria, suite à l’affrontement contre les Viltrumites, un nouveau péril vient menacer la Terre et pourrait même signer l’anéantissement de toute vie ! Nolan et Oliver vont devoir tout faire pour arrêter Allen l’alien, qui croit agir comme il convient. Est-ce que cela signifie que sa fin est proche ?
Après le cliffhanger haletant du quinzième tome, Robert Kirkman nous prend à contrepied dans ce seizième tome en parlant de tout à fait autre chose et sur un ton pour le moins léger au départ. Puis le rythme s’accélère et l’auteur raccroche les wagons en faisant se croiser les histoires en cours. Une fois encore la magie de Robert Kirkman opère et on passe un très bon moment en lisant cet album. Cela fait quelques temps que le ton de la série est plus sérieux, et ce n’est pas cet album qui marquera la différence vu qu’à part quelques petites touches d’humour le ton est très grave. Mais au moins l’auteur n’en fait pas de trop dans le « dark » et le sérieux est parfaitement dosé. L’action est également toujours au rendez-vous, ce qui comblera une nouvelle fois les amateurs de bastons homériques. Robert Kirkman semble avoir une réserve d’idées inépuisable pour la série, et les exploite très bien.
Du côté du graphisme, assuré conjointement par Ryan Ottley et Cory Walker, la qualité est une fois de plus au rendez-vous. Les planches sont superbement réussies, avec en outre des couleurs éclatantes, et c’est un vrai régal pour les yeux de suivre les aventures d’Invincible.
Un excellent album, tout aussi réussi que les précédents.
Lazarus tome 2 | ||
Glénat Comics 128 pages – 14.95€ Greg Rucka |
Dans un futur dystopique, le gouvernement est un concept archaïque, les richesses du monde sont farouchement acquises par quelques familles qui règnent de façon despotique. Forever Carlyle est l ange gardien de sa famille… son « Lazare » ! Dans cet épisode : Forever démasque une rébellion prenant source dans les rues de Los Angeles. Dans le même temps, les Barret, une famille de Déchets tombée en disgrâce, part pour un voyage de 500 miles pour Denver. Leur but : se faire repérer par les Carlyle et entrer à leur service…
Après un premier tome qui avait posé avec efficacité les bases de l’univers de la série, nous retrouvons Forever dans un second tome tout aussi réussi. Greg Rucka enrichit le cadre de son histoire en s’attardant plus longuement sur les personnes qui sont prêtes à tout pour entrer au service des familles et la rebellion des personnes qui veulent mettre fin à leur joug. L’histoire est captivante de bout en bout, et Forever est un personnage non seulement très bien caractérisé mais également attachant au vu de tout ce qu’elle a subi pour devenir ce qu’elle est. L’action est habilement contrebalancée par des dialogues soignées au service de passages certes plus calmes mais non moins intenses. Tout comme dans le premier tome, l’ennui est totalement absent de la lecture de ce second opus mené sans aucun temps mort et c’est avec impatience que j’en attends la suite.
La partie graphique, signée Michael Lark, est de son côté toujours aussi réussie. Les visages des personnages sont très réussis et le style de l’artiste rend à merveille l’ambiance sombre de la série.
Un excellent second tome, qui donne envie d’en lire davantage.
The Infinite Loop tome 1 | ||
Glénat Comics 112 pages – 14.95€ Pierrick Collinet |
Teddy a une vie parfaite. Fonctionnaire, elle vient d’un futur lointain où les hommes ont abandonné les contacts humains et les sentiments amoureux. Il n’y a plus d’enjeux, plus de haine, et plus d’amour. Les voyages temporels y sont devenus monnaie courante, et les enfants des classes supérieures en profitent pour s’amuser à modifier les grands moments de l’Histoire. Ces altérations entraînent l’apparition instantanée d’anomalies que Teddy a pour mission de répertorier scrupuleusement pour les rapporter à ses supérieurs. Jusqu’au jour où l’une de ces anomalies prend forme humaine : une jeune femme dont Teddy tombe instantanément et éperdument amoureuse. Pour la première fois de sa vie sage et sans relief, elle découvre quelque chose de fort, un sentiment extrême. Et elle doit faire un choix, avant que sa hiérarchie ne découvre l’existence de cette jeune femme…
Nous avions déjà eu l’occasion de parler de The Infinite Loop à l’occasion de sa sortie lors de la campagne Ulule, mais maintenant nous y sommes : le premier tome de la série de Pierrick Collinet et Elsa Charretier sort en librairie. Nous retrouvons donc Teddy, jeune agent du temps pour qui l’amour n’existe pas mais qui tombe néanmoins folle amoureuse d’Ano, une anomalie à forme humaine. C’est une histoire très poignante qui nous est offerte dans ces pages, avec une très jolie histoire d’amour qui arrive à un personnage qui ne croyait pas possible que cela lui arrive. Mais l’amour ça ne se commande pas, et des fois ça vous tombe dessus comme ça, comme Teddy le découvre… Les dialogues sont très soignés, et c’est avec plaisir que nous suivons les personnages dans cette histoire au coeur du temps. Le concept à la base de l’histoire est très bien exploité et le parti pris d’avoir mis en scène un couple homosexuel est utilisé avec beaucoup de justesse et sans en faire de trop. J’avais déjà adoré cette histoire lors de la parution de l’album via Ulule, et la redécouvrir plusieurs mois après à l’occasion de sa sortie chez Glénat est un grand plaisir.
Du côté du dessin, les planches d’Elsa Charretier sont tout simplement splendides. Son style très dynamique fait vraiment des merveilles pour donner corps à cette histoire et les couleurs sont éclatantes. Dans cette nouvelle édition au format plus grand que l’édition Ulule les dessins ressortent encore mieux et c’est un vrai plaisir de les contempler.
Côté bonus, nous retrouvons le texte très intéressant de Katchoo déjà présent dans l’édition Ulule mais enrichi d’illustrations qui en rendent la lecture encore plus agréable. Les couvertures US (éditions régulière et variante) sont de la partie, accompagnée d’une plongée au coeur du travail des auteurs avec une page de scénario qui va ensuite devenir une page de BD et les explications détaillées d’Elsa Charretier. Cette dernière étant particulièrement didactique, ce supplément est vraiment très intéressant.
Un excellent album, qui supporte très bien une relecture plusieurs mois après et dont il me tarde de lire la suite.
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous une prochaine fois pour une nouvelle chronique.
Les couvertures VO pour un comics français. C’est pas plutôt les couvertures VA? 😉
Exactement, la force de l’habitude 😉 J’ai corrigé merci Monsieur Précis 😉