Le lundi c’est librairie ! est de retour avec la chronique de trois albums.
Au programme : Outcast t1, Snoopy & le petit monde des Peanuts t4 et The Goon t12.
Outcast tome 1 | ||
Delcourt Comics 168 pages – 16.95€ Robert Kirkman |
Kyles Barnes vit reclus dans sa maison, terrassé par un passé douloureux. Il lutte depuis son enfance contre l’emprise de démons sur sa vie et son entourage. Lorsque le révérend de sa ville natale le sollicite pour l’aider à pratiquer un exorcisme, Kyle commence à faire le lien avec la possession de sa mère. Il est sur le point de dévoiler la véritable nature de ses dons, qui vont s’avérer terrifiants.
Robert Kirkman a abordé plusieurs thèmes au cours de sa carrière, que ce soit le gros délire (Battle Pape), le super héroïsme (Invincible & ses camarades de jeu) ou la fin du monde suite à une invasion de zombies (Walking dead). Avec Outcast, l’auteur part dans une nouvelle direction, à savoir l’horreur amenée par la possession de personnes par des démons. J’avoue que j’étais un peu sceptique au début de la lecture de ce tome, car quand on parle d’exorcisme il est facile de partir dans les bondieuseries les plus extrêmes ou au contraire dans le bâchage le plus absolu (voire même le grand n’importe quoi) mais finalement j’ai été convaincu par cette histoire bien ficelée et passionnante. Il y a certes des démons, des exorcismes et de la religion, mais sans que cela ne devienne indigeste et sans prosélytisme. On se pose beaucoup de questions au cours de la lecture de ce premier tome, l’auteur ne donnant au lecteur les clefs de son récit que par petites touches. La notion de possession est en tout cas très bien exploitée, et on sent que Robert Kirkman nous réserve encore pas mal de surprises assez déplaisantes pour la suite de son histoire. Le mystère autour du personnage de Kyle, protagoniste principal de la série, est particulièrement intriguant et donne envie d’en savoir plus.
Du côté du dessin, le style de Paul Azaceta colle à merveille au scénario et contribue largement à mettre en place l’atmosphère angoissante du récit.
Un très bon album, qui inaugure la série en beauté.
Snoopy & le petit monde des Peanuts tome 4 | ||
Delcourt Comics 128 pages – 15.50€ Charles M. Schulz |
Le chien le plus populaire et les Peanuts vous invitent à redécouvrir leurs fameuses aventures ! Lunivers merveilleux, tendre et drôle créé par Charles Monroe Schulz est sublimé dans cette version entièrement remasterisée de ce chef-d’oeuvre indémodable de la bande dessinée. Retrouvez dans cette nouvelle édition l’intégrale des années 1976 et 1977 des Peanuts, publiée dans les pages du dimanche.
Pour la quatrième fois, nous avons droit aux aventures rafraichissantes de Snoopy et des Peanuts sous la plume de Charles M. Schulz. Rafraichissantes, car toujours situées dans ce cadre intemporel d’où la violence et les tracas du quotidien sont absents mais avec toujours cette façon de parler de sujets sérieux l’air de rien comme l’amour non réciproque ou encore l’abandon d’enfants. Lire un nouveau tome de Snoopy & le petit monde des Peanuts, c’est comme se mettre tranquillement dans sa bulle et retrouver un cadre familier dont les codes sont bien connus depuis le premier album mais sans qu’il n’y ait non plus de sentiment de redite ou de recyclage. D’ailleurs, même si le cadre est intemporel il y a tout de même des petits signes de l’époque où ces strips ont été créés, comme l’émergence du tennis ou la mention de Farrah Fawcett Majors. Les strips s’enchainent sans lassitude du lecteur, qui retrouve avec plaisir les running gags récurrents de la série comme Charlie Brown et le ballon tenu par Lucy ou le stand de psychologie de cette dernière. Personnellement, je considère la lecture de ces albums comme ma petite récré personnelle et j’ai hâte de lire le suivant. 🙂
Du côté du dessin, on retrouve toujours le style immédiatement reconnaissable de Charles M Schulz et c’est toujours aussi réussi.
Un excellent album, toujours parfait pour se changer les idées.
The Goon tome 12 | ||
Delcourt Comics 128 pages – 15.50€ Eric Powell / Mark Buckingham |
Le Prêtre Zombie est de retour et met en garde le Goon contre un terrible désastre. Mais va-t-il lui prêter attention ou va-t-il aider un marin qui fait appel à lui et à Franky pour retrouver un de ses copains ? Ajoutez à cela un Godzilla d’origine espagnole, des marins bourrés et une visite de Billy le Kid pendant Halloween, et vous aurez un petit un aperçu des délices qui attendent le Goon et ses potes !
C’est par le plus grand des hasards que je me suis retrouvé en possession du douzième tome de The Goon, série que je ne suis pas. Je me suis tout de même hasardé à le lire (j’avais beaucoup aimé le Chimichanga d’Eric Powell) et bien m’en a pris. En effet, même sans avoir lu les onze tomes précédents, la simple lecture de la galerie des personnages au début de l’album permet de saisir ce qu’il se passe dans cet album, même si j’ai probablement raté des choses. Plusieurs récits sont au menu de cet album, dans cette ambiance particulière qui est la marque de la série. Le ton est en effet résolument décalé et l’humour noir d’Eric Powell fait des merveilles au cours de ces pages. Les situations sont tout aussi improbables que les personnages (le bébé ossifié de Nuremberg est pour le moins insolite !), et on passe un bon moment dans l’univers de The Goon au cours de ces pages.
Du côté du dessin, là aussi nous sortons des sentiers battus avec le style d’Eric Powell mais en tout cas c’est joli et cela contribue grandement à emmener le lecteur dans l’univers insolite de l’auteur. La partie dessinée par Mark Buckingham est plus classique mais tout aussi efficace.
Un bon album, qui peut se lire sans lire les précédents.
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui !
Le lundi c’est librairie ! vous donne rendez-vous très bientôt pour une nouvelle chronique.
Outcast, c’est pas mal du tout mais disons que, vu tous les éléments placés dans ce tome d’introduction, j’ai peur que Kirkman nous fasse une autre série à rallonge et ça ne me plait pas trop.
Points positifs quand même : l’ambiance du récit et la tension de certains passages.
Lu Outcast T02 : ça avance doucement mais, en même temps, ça intrigue beaucoup et donc ça accroche le lecteur 🙂