Comme annoncé la semaine dernière, Le lundi c’est librairie ! va cette semaine refaire un petit tour du côté de la VO avec quatre TPB.
Je vous propose de nous intéresser à Superman – Last son, All Star Superman, Iron Man – Doomquest et Iron Man – Hypervelocity.
Superman – Last Son : Un très bon lien entre les films et l’univers de papier de Superman
Lorsque j’avais lu les aventures de Superman dans le cadre de New Krypton, j’avais été étonné d’y voir figurer des éléments de l’adaptation cinématographique de l’Homme d’acier signée Richard Donner. Et finalement deux confrères forumers (que je remercie) m’ont gentiment indiqué cet arc qui explique tout ceci. Comme les fascicules Panini étaient introuvables, j’ai opté pour le TPB ! Mais passons maintenant à l’album lui-même, dont les créateurs ne peuvent que faire baver : Richard Donner (oui oui le Richard Donner dont je parlais plus haut), Geoff Johns et Adam Kubert. Last son est le récit où les version cinématographiques de Zod, Ursa et Non ont été introduites dans la continuité DC, et où le jeune Christopher Kent a fait son apparition (on note au passage le prénom choisi, en hommage à Christopher Reeve). L’histoire en elle-même part du principe que Kal-El n’est pas le dernier Kryptonien, et au moment où ce dernier l’apprend un jeune Kryptonien tombe littéralement du ciel. Superman le prendra sous son aile, mais les choses ne sont pas aussi simples qu’elles en ont l’air. Ce récit est passionnant de bout en bout, malgré un petit goût de trop peu (il aurait dû durer plus longtemps mais il y a eu du retard car Adam Kubert est tombé gravement malade, et cela a d’ailleurs causé de petits couacs de continuité). On y retrouve non seulement les « méchants » des deux premiers films mais également le cocktail d’action, d’humour et d’émotion qui ont fait leur succès. Habituellement je ne suis pas adepte de la rétro insertion d’éléments des films dans la continuité des comics, car elle est généralement faite aux forceps et le résultat est du coup assez mauvais. Mais ici c’est très bien fait, le fait que Donner et Johns se connaissent (le second a été l’assistant du premier) et soient chacun d’un côté de la « frontière » entre le cinéma et le papier pour travailler ensemble contribue indéniablement à la grande qualité du résultat. Du côté du dessin, le rendu est un peu surprenant de prime abord, car les planches de Kubert sont colorisées sans encrage, mais le rendu est loin d’être vilain. Du très bon Superman que je recommande vivement, et en plus cet arc sera réédité en VF par Panini dans quelques mois !
All Star Superman : Un récit émouvant et passionnant
All-Star Superman, signé par le duo de New X-Men Grant Morrison et Frank Quitely, est une histoire se déroulant en dehors de la continuité de Superman. Il s’agit en effet d’un récit se plaçant dans le cadre de la défunte gamme All-Star de DC, visant à offrir une grande liberté aux auteurs voulant écrire des histoires sur des personnages majeurs de l’éditeur sans pour autant être entravés par la sacro-sainte continuité. Dans All-Star Superman, l’Homme d’acier est condamné suite au sauvetage héroïque d’une équipe de scientifiques dans le soleil. Il décide alors de consacrer le temps qu’il lui reste à assurer l’avenir de l’humanité après sa mort, et accomplit douze travaux. Au cours des épisodes qui composent All Star Superman, les éléments classiques de l’univers de Superman (Lois, Luthor, Jimmy, le Daily Planet…) sont utilisés avec intelligence et respect, sans le poids du carcan de la continuité. Le résultat est absolument passionnant, et tandis que je n’ai pas du tout aimé la vision de Morrison sur les X-Men j’ai été totalement conquis par son approche de Superman. Il y a beaucoup d’émotion, ce qui est normal au vu du pitch, mais sans tomber dans la guimauve ou le mélo dégoulinant. Quant au dessin, il s’agit à mon avis des plus belles planches de Frank Quitely et le scénario est formidablement servi par son travail. Une très belle histoire, à consommer sans modération et qui m’a donné l’impression de retrouver le Superman « classique » de mon enfance.
Iron Man – Doomquest : Un grand classique d’Iron Man qui n’a pas pris une ride
Lors de mon passage à Paris Manga & Sci-Fi Show à l’automne dernier, j’avais acheté un TPB d’Iron Man intitulé Legacy of Doom, dernier volet de la trilogie consacrée aux rencontres d’Iron Man et Fatalis. Lors d’un de mes passages mensuels chez Pulp’s, j’ai décidé de me procurer le hardcover qui contient les deux premiers volets de cette trilogie : Doomquest (publiés en leur temps dans Strange). Le premier arc raconte la rencontre houleuse entre Iron Man et Fatalis, qui se retrouvent projetés ensemble à l’époque du Roi Arthur, avec semble-t-il aucun espoir de retour à leur époque. Signés David Michelinie, John Romita Jr et Bob Layton, ces épisodes sont tout simplement brillants. On retrouve non seulement un Iron Man à l’apogée de sa gloire dans un run qui est entré dans la légende du personnage, mais également un Fatalis dont la prestance impose le respect à chacune de ses apparitions (il a rarement été plus impressionnant) et une ambiance épique. Ces épisodes figurent parmi mes meilleurs souvenirs de lecture et je peux vous confirmer qu’ils ont très bien vieilli, aussi bien au niveau du scénario que du dessin (même si les planches de cette époque ont parfois quelques petits détails qui « sautent » sur papier glacé). On passe ensuite à la seconde partie de la trilogie, signée cette fois-ci David Michelinie et Bob Layton, sans John Romita Jr. Publiés huit ans plus tard, alors que la série d’Iron Man était assez moyenne (on se situe juste après que Tony Stark se soit remis de sa paralysie, donc entre les 2 Armor Wars), ces épisodes sont moins bons que ceux dont je viens de parler. On retrouve donc Iron Man et Fatalis, encore une fois projetés dans le temps mais cette fois dans le futur, avec à la clef une version surprenante du Roi Arthur et de Merlin (plus d’autres surprises que je tairai volontairement). Les épisodes de cet arc constituent une lecture plaisante, mais on est loin du panache du premier volet de la trilogie. On commence d’ailleurs à trouver certains tics un peu pénibles de cette période, comme Rhodey qui joue les gros bras avec de gros flingues (tendance qui commençait à poindre un peu partout dans les comics de l’époque : des héros « cool » avec des gros flingues…soupir…). Le dessin est quant à lui plutôt correct, même si Bob Layton nous a habitués à beaucoup mieux. Cet arc n’est pas une catastrophe en soi (il se lit très bien et il joue beaucoup plus sur l’humour que le précédent), mais ironiquement le mettre dans le même recueil que le précédent fait qu’il souffre un tantinet de la comparaison… 😉 En tout cas, cet album (dans sa globalité) est du concentré de bon Iron Man, et je ne serais pas fâché de le voir débarquer un jour ou l’autre en VF (pour Iron Man 3 qui sait, Panini puise pas mal dans cette collection).
Iron Man – Hypervelocity : Un excellent récit injustement inédit en VF
Hypervelocity est une histoire d’Iron Man déconnectée de la continuité du personnage et inédite en VF. Signés Adam Warren (Empowered) et Brian Denham, les épisodes qui la constituent tirent pas mal vers le cyberpunk par moments. Je ne peux pas trop en dire sur cette histoire sans faire de révélations qui nuiraient grandement à leur lecture (et je le regrette, car c’est le type d’album dont j’aimerais parler pendant des heures), mais on retrouve là du grand Iron Man. Un Iron Man qui réfléchit, qui ne fait pas des vannes à deux balles et qui utilise tout son savoir technologique pour balayer les obstacles (ce qui est dans le même genre que les épisodes signés Michelinie dont je parle plus haut). Mais on retrouve également pas mal d’action et l’ambiance particulière du récit est vraiment bien trouvée. Adam Warren prouve ici qu’il peut faire autre chose que des histoires déjantées avec des héroïnes incompétentes, et en plus qu’il a parfaitement saisi l’essence d’Iron Man, en étant très respectueux du personnage. En plus il montre ici un vrai talent pour faire tourner le lecteur en bourrique, avec notamment un twist particulièrement malin. Du côté du dessin, les planches sont particulièrement réussies et le résultat est très joli. Une très bonne histoire, qui fait passer la série de Fraction pour un épisode de Derrick, et dont je ne m’explique pas l’absence en VF.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui !
La semaine prochaine, Le lundi c’est librairie ! repartira du côté de la VF, mais je ne sais pas encore de quels albums je vous parlerai, car j’ai un peu de retard dans mes lectures. Ce sera donc une surprise ! 😉
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