Pour les fiches de lecture, je sépare en deux parties : un petit résumé de ce que je pense du magazine, sans aucune révélation. Pour l’article plus détaillé, donc susceptible de contenir des révélations sur l’épisode, il faudra cliquer sur le lien en bas de ce résumé.
Cet album, qui ne date pas d’hier, fait partie des meilleures histoires de Marvel. Touchant, émouvant, remarquablement bien écrit, ce récit de Jim Starlin nous a montré que les héros ne tombent pas tous face à un énième super-vilain, et qu’il doivent eux-aussi livrer des combats qu’ils ne peuvent remporter. Etant d’humeur joyeuse ces temps-ci, j’ai eu envie de vous livrer une fiche de lecture sur cet album exceptionnel pour lequel le titre de chef-d’oeuvre n’est pas usurpé.
Envahisseurs, extra-terrestres, super-vilains, monstres, mutants, ils ont tous essayé, tous ont échoué ! Je les ai combatus et vaincus ! J’ai survécu ! Qui aurait qu’un jour mon propre corps se rebellerait pour m’abattre ?
Cette tirade désespérée de Mar-Vell résume assez bien le propos de cet album. Jusque là, un super héros mourrait au combat, de la main d’un super vilain ou dans un héroïque sacrifice pour sauver des vies. Ici c’est un héros de dimension cosmique qui va succomber à une maladie hélas banale parmi les humains : le cancer. Contractée lors d’un combat contre Nitro, cette maladie est l’ennemi que Mar-Vell ne peut vaincre, et son combat désespéré contre le mal qui le ronge ne peut finir que par sa mort.
Cet album, magnifiquement écrit par Jim Starlin, est un véritable hommage à Captain Marvel. Son histoire passée y est décrite de façon détaillée, ce qui permet à un lecteur néophyte de lire cet album sans connaître le personnage (ce qui était mon cas à l’époque). Outre son passé, on assiste ensuite à la révélation de sa maladie et de ses tentatives de traitement (aidé par la communauté super héroïque) puis à sa mort. Une mort par ailleurs décrite de façon épique par Starlin, Mar-Vell livrant un ultime combat onirique contre Thanos avant de partir vers l’au-delà (symbolisé par une grande lumière blanche).
Le ton adopté pour ce récit est très juste. Nous partageons vraiment les différents états par lesquels passent Marv-Vell et ses amis, du désespoir à la résignation. Mais même si l’émotion qui se dégage de cette histoire est très forte, le ton n’est pas larmoyant : c’est juste une histoire triste sans mélo inutile. C’est également une situation assez inhabituelle dans le monde des super héros que de voir les « super cerveaux » tenus en échec par quelque chose d’aussi banal qu’une maladie, fusse t-elle une maladie aussi grave. Voir des génies tels que Red Richards ou Hank Mc Coy devoir se résoudre à s’avouer vaincus par le cancer montre que malgré leurs super-pouvoirs même les héros peuvent mourir. En parallèle, nous pouvons voir comment la compagne de Marv-Vell vit cette tragédie, cette partie du récit étant traitée avec beaucoup de pudeur.
J’ai beaucoup parlé du scénario de cet album, mais le dessin n’est également pas en reste. Même si le style peut paraitre un peu daté seventies, il a très bien vieilli et sert admirablement le récit. La mise en image de l’ultime combat de Captain Marvel est excellente, la représentation du coeur de l’univers de Mar-Vell étant une très belle trouvaille.
Un bien bel album, qui mériterait une réédition. Quant au mot de la fin, je le laisserai à Marv-Vell :
J’étais persuadé au fond de moi-même que j’étais unique et immortel. Le monde continuera sans moi ! C’est dur à accepter !
C’est marrant, j’en ai parlé avec un pote il y a quelques semaines.
On se disait que quand même, pour un super-héros avec les pouvoirs qu’à Captain Marvel, mourir d’un cancer, c’était vraiment en coup de pas de bol.
On a du mal à y croire 😉
C’est tout le propos de l’histoire, montrer que ça peut vraiment arriver à n’importe qui.
Et en plus les pouvoirs de Mar-Vell ont également empêché de le guérir, un comble…