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Interview d’Elsa Charretier et Pierrick Collinet

Les interviews de Watchtower Comics


Aujourd’hui, nous vous proposons une interview des auteurs d’Infinite Loop, à savoir Elsa Charretier et Pierrick Collinet.

The Infinite Loop

Bonjour Elsa, bonjour Pierrick, merci d’avoir répondu à notre invitation pour cette interview. Pouvez-vous vous présenter pour les lecteurs de Watchtower Comics ?

Elsa CharretierElsa : Je m’appelle Elsa Charretier et je dessine des comics. J’ai travaillé jusque là sur Aeternum Vale, et un épisode du Garde Républicain qui vient de paraître. Pierrick et moi sommes actuellement en train de financer en crowfunding notre troisième livre, The Infinite Loop.

Pierrick : Je suis Pierrick Colinet, je suis le scénariste d’Aeternum Vale, de l’épisode du Garde Républicain #3 et prochainement de The Infinite Loop.

Quel a été votre parcours ? La BD, c’est une vocation de longue date, ou est-ce que c’est venu plus tard ?

Elsa : Le comics est une surprise totale pour moi. J’imaginais mon avenir dans le cinéma pour tout dire. J’étais comédienne depuis 6 ans quand j’ai réalisé que je continuais à avancer sans vraiment savoir si ce métier me plaisait vraiment. Une fois mes priorités et mes intérêts réévalués, j’ai quitté ce métier, sans aucune idée de ce que j’allais faire de ma vie. C’était une période très difficile, parce que j’avais beau être jeune, je n’avais aucune formation, dans aucun domaine, aucune expérience nulle part, et je me sentais vraiment perdue. Pierrick m’a fait découvrir les comics à ce moment là, et ça n’aurait pas pu mieux tomber question timing ! J’ai découvert le dessin et je m’y suis lancée à corps perdu.

Pierrick : Je lisais pas mal de comics étant ado. Principalement des séries avec de jolies filles comme Tomb Raider ou Danger Girl. Du coup, en grandissant j’ai gardé cette vision du comics très second degré et grand public et j’ai peu à peu abandonné ce type de lecture. L’idée de devenir réalisateur de série TV, elle ne m’a jamais quitté. J’en ai fait mes études et j’ai commencé à travailler comme cameraman quand j’avais 18 ans. A côté de cela, j’ai commencé à écrire mes propres scénarios en vue de les mettre moi-même en scène. Seulement, j’ai été élevé à la série Américaine, avec ses codes, ses formats et ses budgets. J’étais un peu naïf de croire que j’arriverais à vendre ça en France. Du coup, j’ai commencé à me bloquer au niveau de l’écrit, plus rien ne sortait. C’est à ce moment là que je suis tombé sur Watchmen. Évidement, c’est une grosse claque et une grosse révélation sur les possibilités de création qu’octroient les comics. Et cerise sur la gâteau : une publication mensuelle avec un rythme proche des séries. J’ai essayé d’écrire sous ce format là et c’est venu naturellement et d’une manière fluide comme cela ne m’était jamais arrivé auparavant.

Êtes-vous lecteurs de comics ? Si oui, quelles sont vos séries préférées ?

Elsa : J’essaie de continuer à lire du comics, même si mon emploi du temps ne le permet pas toujours. Dans ces cas là, je me prend un bon TPB indé, et je passe 2 heures de détente. C’est un vrai régal de se plonger dans les histoires des autres. J’ai une préférence pour les productions qui sortent un peu de l’ordinaire, et qui peuvent m’apporter une nouvelle vision du comics. Quand on travaille beaucoup, tourner en rond artistiquement peut être dangereux, voilà pourquoi j’essaie d’élargir mes horizons. Dernièrement, c’était Rachel Rising, Lucy’s Llyod’s nightmare, et Saga. Et Punk Rock Jesus avant ça. Tous excellents.

Pierrick CollinetPierrick : En ce qui concerne les séries de super-héros, il y en a très peu. Je lis principalement Batman, Wonder woman (new 52) et Hawkeye (parce que David Aja). La grande majorité de mes lectures est constituée de titres indés de chez Image Comics, Dark Horse et IDW. J’aime beaucoup The Walking Dead, Locke and Key, Daytripper et Rachel Rising. En général, j’accroche avec des histoires dans lesquelles les héros ne sont à l’abri de rien, où il y a une réelle empathie.

Quelles sont vos influences ?

Elsa : J’ai toujours été dingue d’animation. D’abord Disney (je me souviens d’une cassette du Roi Lion que mes parents avaient ramenée au magasin parce que je faisais des crises pour la regarder 10 fois par jour !), puis Dreamworks et Pixar. De toute cette éducation de dessin animés, j’en retire l’amour pour les lignes claires et expressives. J’ai toujours pensé Less is more, mais je n’ai commencé à l’appliquer à mon style que récemment. Après, je porte aussi un grand intérêt au style illustratif des années 50. Si j’essaie d’avoir des silhouettes plus souples et dynamiques, j’aime le côté « désuet » des costumes et des visages. C’est très efficace, et élégant.

Pierrick : Évidemment Alan Moore. Il est à l’origine de mon déclic et de mon amour pour ce média. Il est celui qui m’a fait comprendre qu’au delà des histoires, on peut aussi faire passer des idées à travers nos créations. Ensuite, il y a Robert Kirkman et George R. R. Martin qui m’ont appris tous les deux que personne n’est invincible et que si les événements doivent blesser ou tuer un personnage, alors il ne faut pas essayer de le sauver. C’est toujours dur de faire du mal à un héros que l’on a créé, vraiment dur.

Vous avez déjà une collaboration à votre actif, à savoir Aeternum Vale paru chez Wanga. Comment vous-êtes vous rencontrés, et qu’est ce qui vous a amenés à travailler ensemble ?

Pierrick : Elsa et moi nous connaissons depuis l’adolescence. Nous avons donc travaillé dans le cinéma pendant plusieurs années, jusqu’à ce que je  commence à m’intéresser aux comics. A ce moment là, j’ai eu la chance de rencontrer Charlie Adlard à une dédicace à Paris. J’ai essayé de discuter un peu avec lui du projet que j’avais en tête, mais la salle était bondée et il a préféré me donner son email pour que je puisse lui expliquer en détail. J’ai donc envoyé un email, sans trop espérer de réponse. Mais au bout d’un ou deux mois, il m’a répondu ! Il me disait qu’il serait en France deux semaines après et qu’il regarderait mon projet avec plaisir. C’était génial, sauf que…je n’avais pas de pages à lui montrer ! Pas de scénario, pas de dessinateur, juste un synopsis. J’ai dit à Elsa : « Est-ce que tu penses pouvoir apprendre à dessiner en deux semaines ? » Elle a dit oui, et nous avons donc présenté 5 pages à Charlie. C’était clairement du travail de débutant, mais il nous a soutenu dans notre démarche, et nous a encouragé à poursuivre. Il a suivi Elsa dans son évolution, l’a guidée, et lui a permis d’évoluer très rapidement. Quelques mois plus tard, nous avons signé pour Aeternum Vale.

Comment est venue l’idée de The Infinite Loop ?

Pierrick : Je n’arrive jamais à expliquer comme arrive les idées. Elles arrivent, c’est tout. C’est très frustrant parce que je n’ai aucun contrôle là-dessus. Tout ce que je peux faire, c’est travailler la forme et faire en sorte que les personnages vivent vraiment tout ce qu’ils doivent vivre.

Plutôt que de raconter une histoire d’amour hétérosexuelle vous avez choisi de mettre en scène un couple de femmes. Qu’est ce qui a motivé ce choix ?

Elsa : Même si Pierrick est à l’origine de cette idée, je suis bien évidemment touchée par la cause homosexuelle, et le combat pour leurs droits. Je suis moi-même hétéro, et j’ai la chance d’avoir trouvé très jeune quelqu’un que j’aime énormément et qui rend ma vie plus belle chaque jour. Et je ne peux pas accepter le fait qu’on pourrait m’interdire cet amour si c’était une personne du même sexe que moi. L’amour est tellement fondamental à l’épanouissement d’une personne que ça me met en rage qu’on en soit encore là aujourd’hui. Et j’ai envie de me battre avec mes armes à moi.

Pierrick : Il y a des combats qu’il faut mener tous ensemble et avec tous les outils que l’on a. J’ai eu le sentiment cette année qu’il y a une profonde régression des mentalités en France et que beaucoup de gens avaient peur du progrès. C’est ce qui m’a motivé à reprendre ce projet à zéro et à tout faire pour qu’il sorte une bonne fois pour toute.

Si le projet de financement de The Infinite Loop est un succès (ce que je vous souhaite !), pensez-vous lancer d’autres projets similaire par la suite ?

Pierrick & Elsa : Actuellement, le projet est financé à 216% (10804 euros ) donc il va pouvoir se concrétiser ; ce qui est déjà une première victoire en soi. C’est difficile de dire où notre carrière va nous amener, mais c’est certain que c’est un système que j’affectionne beaucoup. On est en contact direct avec les futurs lecteurs, et ça a quelque chose d’électrisant. On reçoit un soutien incroyable et ça n’a pas vraiment d’équivalent. Les gens échangent entre eux, et avec nous et ça créer une vraie communauté. C’est aussi beaucoup plus ludique. On peut créer une campagne et un livre complètement à notre image. Bon, s’il y a des erreurs on ne pourra s’en prendre qu’à nous mêmes aussi ! C’est l’envers de ce genre de projets : il faut avoir les yeux partout, être prêts à s’y consacrer à 100%, être constamment inventifs. C’est clairement une charge de travail supplémentaire, mais je trouve que ça vaut le coup.

Pour finir, auriez-vous un petit mot pour les lecteurs de Watchtower Comics ?

Elsa : Il reste encore 6 jours, et si le projet atteint les 12 500 euros, nous pourrons faire de la Réalité Augmentée avec le livre, en plus d’un marque page exclusif de Mahmud Asrar et de notre couverture de Stéphanie Hans. Alors, on compte sur vous  😉 !

Pierrick : C’est le moment ou jamais les gens ! 😀

Merci beaucoup à vous deux pour votre temps, et plein de bonnes choses pour votre projet et vos travaux à venir ! 🙂

Elsa et Pierrick : Merci à toi de nous avoir reçu sur ton site !

Consulter la page du projet sur Ulule

mdata

Franck – Fondateur et rédacteur en chef de Watchtower Comics. Tombé dans la marmite des comics quand il était petit, et n’a aucune intention d’en sortir. Lecteur éclectique : Marvel, DC, indé… Kryptonite : Les figurines de Baby Groot

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