François Hercouët, directeur éditorial d’Urban Comics, a eu la gentillesse de répondre à nos questions portant sur la première année d’existence de l’éditeur…et il nous a communiqué une information exclusive au passage !
Q : Bonjour François, merci de nous accorder cette interview. Cela fait à peu près un an qu’Urban Comics a dévoilé ses projets aux lecteurs, quel regard portez-vous sur l’année écoulée ?
R: Après un accueil plein d’interrogations légitimes quant au devenir de DC en France, nous avons observé un réel enthousiasme autour de notre label, que ce soit au niveau des lecteurs ou des libraires. Construire un catalogue et une identité cohérente prend du temps, mais c’est vraiment gratifiant de voir le public comprendre, au fur et à mesure, le projet éditorial imaginé en amont pour ensuite se l’approprier. Il n’y a rien de plus valorisant que de voir les lecteurs expliciter eux-mêmes le projet et répondre aux questions des nouveaux arrivants. Aussi, je pense pouvoir dire, sans trop me tromper, que cet éditeur aux contours un peu flous, annoncé comme un coup de Trafalgar en septembre 2011 est désormais bien repéré dans le paysage des éditeurs français de comics.
Q : L’accueil du lectorat pour les publications UrbanComics correspond-il à vos attentes ? Pensez-vous que vous atteignez votre objectif de “faire aimer DC aux lecteurs” ?
R : Si l’on se base sur le succès de certains de nos titres, l’accueil s’est étendu au-delà du cercle traditionnel des lecteurs de comics. Bien entendu, cette année a été marquée par la sortie du film de Nolan, mais nous entendons bien conserver cette dynamique et faire de Batman un ambassadeur pour l’ensemble du catalogue DC. Je pense aussi qu’un nombre conséquent de lecteurs occasionnels, attirés par l’écho des films de super-héros cet été, ont pu finalement devenir des lecteurs réguliers, rassurés sans doute par les outils que nous mettons en place dans nos publications (introductions, chronologies, présentations de personnages). Ce qui pouvait paraître obscur l’est un peu moins aujourd’hui (« un peu moins » car on ne peut dévoiler l’intégralité des pans de l’univers DC d’un seul coup. Et puis, il faut bien faire durer le plaisir ;)) et le sera encore moins demain. Les références, pour être intégrées, ont besoin d’être répétées, revues, les informations recroisées. Aussi, comptez sur nous pour baliser de jolis pavés le parcours du lecteur. Donc, cet objectif de mettre le catalogue DC à la portée du plus grand nombre, et surtout de le rendre attractif, est un cap que nous conservons le cap pour 2013 !
Un autre indicateur de cette curiosité devenue engouement pour DC a été le succès dès les premiers mois de notre anthologie consacrée à l’éditeur. Cette création d’Urban a parfaitement rempli son cahier des charges : donner au lecteur, qu’il soit aguerri ou débutant, un plaisir de lecture en découvrant de nombreuses histoires inédites, une bonne vision d’ensemble sur l’évolution des personnages DC à travers les Âges et, surtout, une meilleure compréhension des codes et références qui jalonnent l’univers de super-héros depuis leur création. Cette anthologie a préparé le terrain pour ce qui allait suivre. J’espère sincèrement que l’anthologie Jack Kirby, à paraître en décembre prochain, dans laquelle nous avons mis beaucoup d’énergie et de passion, rencontrera le même succès et nous permettra d’ouvrir grand les portes du Quatrième Monde, par exemple.
Je pense également que les amoureux, peut-être frustrés jusqu’ici, de DC trouvent également leur compte. Nous publions beaucoup de titres liés à l’univers de Batman, mais nous avons également à cœur de développer le reste du « bestiaire » de DC. Nous souhaitons également conserver cet équilibre entre nouveautés, récits inédits ou indisponibles en VF, rééditions dans des formats, sinon définitifs, au moins les plus complets possibles, etc. Nous proposons par exemple Batman – Un long Halloween dès le mois de janvier 2013. Si tôt ? Oui, car c’est une œuvre que nous estimons nécessaire d’avoir au catalogue. Et c’est également l’occasion du publier le contenu de la version Absolute au même format qu’Amère Victoire, soit plus de 400 pages à 35€. Nous avons la chance de bénéficier d’un fond qui ne demande qu’une chose : être exploité, rangé, trié et dévoilé.
En résumé, entre le Dark Knight Rises, l’arrivée des New 52 et l’intérêt général actuel pour le comics, nous ne pouvions pas rêver meilleures auspices pour notre label naissant. Il fait bon aimer et lire du comics en ce moment.
Q : Est-ce que votre offre kiosque marche bien ? Les lecteurs sont-ils au rendez-vous ?
R : Oui. Ce qui restait incertain lors des premiers numéros s’avère positif depuis que nous avons les retours des premières ventes (toujours un peu longs à obtenir lorsqu’il s’agit du réseau presse). Mais nous restons vigilants aux attentes des lecteurs. Les magazines possèdent cette souplesse au niveau du contenu que nous comptons bien exploiter afin de coller au mieux à l’actualité des séries. Nous développons également notre offre dès janvier 2013 après la publication bimestrielle de Before Watchmen en magazine.
Q : Un an après le lancement des New 52 (en VO), que pensez-vous de ce nouveau départ ? Tient-il ses promesses ?
R : Si le succès de Batman de Snyder et Capullo n’a étonné personne, celui de Justice League a été la véritable bonne surprise des New 52. Il nous a rassuré sur le fait que ce groupe de super-héros légèrement turbulents et un rien grande gueule pouvait fonctionner (que les lecteurs qui ont regretté l’aspect un rien basique de l’action du premier tome se rassurent : les membres de la Justice League vont être bien vite mis face aux conséquences de leurs actes). Catwoman a été l’autre surprise de cette Renaissance. Et nous sommes impatients d’avoir les retours des lecteurs sur nos autres séries, comme le Superman (Action Comics) de Morrison, la ligne « Dark » avec le Swamp Thing de Snyder et l’Animal Man de Lemire, sans oublier Aquaman et Nightwing. Si Batman reste la porte d’entrée évidente dans l’univers DC, nous espérons qu’il ne restera pas la seule et que ses lecteurs oseront sortir le nez de Gotham pour découvrir Metropolis, l’Atlantide ou les confins étoilés de la galaxie DC. Ça bouge aussi pas mal de ce côté-là !
Pour en revenir à la qualité générale des NEW 52, DC possède cette faculté de réagir assez rapidement et de pouvoir injecter de nouveaux concepts pour renouveler l’intérêt de leurs lecteurs. Ça a été le cas avec les titres de la 2e et 3e vague.
Q : Pour terminer, auriez-vous une petite information pour les lecteurs de Watchtower Comics sur vos projets ?
R : Eh bien, si en 2012, Urban était l’éditeur qui n’avait pas publié la fin de Brightest Day, 2013 comblera cette lacune pour de nombreux lecteurs. Même si cette saga n’est liée que de très (très) loin à la nouvelle continuité des titres Renaissance, elle reste une lecture de qualité, au même titre que l’ensemble des autres récits passés de DC. Chaque récit, qu’il soit « validé » ou non par la nouvelle ligne éditoriale, n’en garde par moins tout son intérêt en tant que tel, pour peu que les choses soient bien remises en contexte pour les lecteurs qui ne posséderaient par toutes les clés. Aussi – et c’est la raison pour laquelle nous avons « pris notre temps » – nous publierons Brightest Day comme la conclusion d’une chronologie qui débutera dès janvier avec Justice League – Crise d’identité, pour se poursuivre les deux tomes de Blackest Night. Seront ensuite publiés les trois tomes de Brightest Day lors du second semestre.
Si la saga Blackest Night/Brightest Day n’est pas en lien direct avec Identity Crisis, ses personnages restent quant à eux particulièrement marqués par les conséquences par la tragédie d’Elongated Man et de son épouse Sue Dibny. Étant donné le nombre de références faites à ce sujet dans Blackest Night, il nous a semblé intéressant de publier, dans une édition augmentée, ce récit comme point de départ.
Nous prenons le temps, mais nous veillons à faire les choses dans l’ordre, afin qu’un maximum de lecteurs puissent profiter, après avoir lu Identity Crisis, des nombreuses références faites dans Blackest Night. Et c’est naturellement la collection DC CLASSIQUES qui accueillera ces albums. Articuler et structurer, nos mots d’ordre n’ont pas changé.
Merci François de nous avoir consacré votre temps pour cette interview.
Excellente nouvelle !! Merci pour cette interview !
Je me doutais que la nouvelle allait faire des heureux 🙂
Oui merci pour cette itw, c’est très instructif.
Je suis content que ça plaise 🙂
Bon boulot!
Merci 🙂
Très belle interview, et cela fait vraiment plaisir que Urban rencontre son public. Franchement DC a maintenant un bien plus bel ambassadeur en France que Panini, ce qu’exigeait l’actualité des New 52.
Par contre je ne suis pas tout à fait d’accord avec Hercouet sur Brigtest Day. Certes il y a moins d’impact que Flash Forward, mais il y a quelques incidences, notamment sur le sous-univers « Dark » des New 52. Swamp Thing, Justice League Dark, Deadman sont ainsi un peu liés à la conclusion de l’event. Urban a fait le choix de ne publier que le premier, mais ne serait-ce que pour ça, mais aussi pour le respect des anciens lecteurs, la conclusion de l’event aurait pu arriver dès cette année. Mais bon, ce ne sont que des broutilles dans un bilan plus que positif.
Il est clair que cela ne doit pas être évident de non seulement passer derrière un éditeur précédent mais en plus d’essayer de faire plaisir au plus grand nombre.
Bravo à mdata pour cette interview et à Urban pour son travail !
Merci 🙂 Je tiens aussi à remercier François Hercouët pour sa grande disponibilité, car il a pris le temps de répondre de manière fort détaillée aux questions et en plus en très peu de temps.
Excellent !
Très instructive ton interview B-4.
C’est pour faire plaisir à Large que tu as choisi une photo où François Hercouët pose devant les Donald de Rosa ? 😉
Merci 🙂
C’est surtout la seule photo que j’ai pu prendre de lui lors du FIBD 🙂
Merci pour cet interview c’est très interessant et c’est du beau boulot!
Très content que l’aventure DC en France prenne la route d’un succès mérité . Leur travail éditorial devrait servir d’exemple à ceux d’en face mdr.
Bravo à François et l’équipe d’Urban.
Merci 🙂 C’est clair que ça fait plaisir de voir Urban décoller ainsi 🙂
Interview sympa mais ça manque de news Vertigo/Wildstorm ;p.
En tous cas, bonne nouvelle pour Brightest Day! Au moins ça , j’ai bien fait de pas les acheter en VO.
Par contre en 3 volumes o__O,j’aurai cru que 2 auraient suffi
Je pense qu’ils vont tout relancer … en VO c’est sorti en 3 volumes .
Je les ai vus hier d’ailleurs 🙂
L’interview était déjà bouclée quand on en a discuté sur le site en début de semaine 😉 Mais je vais en parler de vive voix 🙂