Iron Man : Extremis est le début d’une nouvelle ère pour Iron Man. Avec Warren Ellis aux commandes, la nouvelle série Iron Man (volume 4) démarre sur les chapeaux de roue.
Cet album contient donc les 6 premiers épisodes de cette nouvelle série, constituant l’arc Extremis. Le scénario et le dessin sont excellents, cet album est incontournable pour les fans de l’homme de fer qui y trouveront tous les ingrédients habituels des aventures de leur héros préféré.
Comme d’habitude, si vous ne voulez aucune révélation sur le contenu de cette histoire, n’allez pas plus loin.
Un problème d’Iron Man vient directement de ses origines : en les ancrant trop précisemment dans l’Histoire (Tony Stark a été blessé au Viet Nam), Marvel pose un réel problème de cohérence au fur et à mesure que le temps passe. Malgré le fait qu’il est établi que le temps passe beaucoup moins vite au pays de tonton Stan, cela devient de plus en plus difficile de faire passer Tony Stark pour un playboy d’une petite trentaine d’années alors qu’il est censé avoir participé à la guerre du Vietnam il y a bien longtemps. Warren Ellis a donc pris le taureau par les cornes et décalé les origines d’Iron Man : dans Extremis, Tony Stark a été blessé pendant la Guerre du Golfe (et du coup le méchant n’est plus un vietcong sadique). Même si le fan pur et dur pourra hurler à la trahison du personnage, il faut être réaliste et se dire que ce coup de jeune est tout à fait bénéfique à la cohérence du personnage. De plus, les petits trucs un peu idiots de l’ancienne série comme le « coeur ultronique » passent à la trappe du même coup, et ce n’est pas un mal !
Extremis est une substance qui permet de transformer la personne qui l’ingère en véritable machine de guerre biologique. Le cobaye de l’expérience, devenu surpuissant, sème la panique en dévastant tout sur son passage. Une chercheuse à l’origine du projet demande à Tony Stark de l’aider grâce à son « garde du corps » (Stark vient de faire gober à l’opinion que finalement il n’est plus Iron Man). Après avoir pris une bonne raclée, Tony s’injecte une version modifiée d’Extremis pour fusionner avec son armure et finit par battre le « méchant ». La chercheuse en question sera même arrêtée, vu que tout cela avait été causé par elle à cause de la coupure de ses crédits de recherche sur Extremis.
Cette histoire reprend la trame classique d’un changement d’armure d’Iron Man. En effet, comment cela se passe-t-il à chaque fois ? Iron Man a une super armure top moumoute, pendant plein d’épisodes on nous montre qu’elle est tellement puissante qu’il peut botter le train à n’importe quel adversaire. Puis un jour il tombe sur plus fort que lui, se prend une énorme raclée (généralement l’armure est détruite et Tony ressemble à un steak haché), et hop l’ami Tony nous sort alors une nouvelle armure d’un chapeau, bien mieux que la précédente, il écrabouille l’adversaire qui vient de le dérouiller et c’est reparti pour un tour…Ce qui est amusant, c’est que du coup on peut imaginer qu’il lui suffirait d’éternuer avec sa nouvelle armure pour littéralement désintégrer un adversaire qu’il pouvait battre avec une vieille armure 🙂
Plus sérieusement, le changement est assez radical dans cette histoire, vu que Tony devient l’armure (via Extremis, la couche interne de son armure est stockée dans le creux de ses os, et son cerveau est directement relié à l’armure). Il y a déjà eu des précédents dans cette direction (le système nerveux artificiel ou alors le « coeur ultronique« ), mais jamais on avait été aussi loin dans la fusion entre Tony Stark et son armure. Le concept est audacieux, et ouvre pas mal de perspectives (maintenant qu’il n’est plus humain, Tony restera t-il le même ? Où se situe maintenant la frontière entre l’homme et la machine au sein de Tony ?).
Un thème récurrent d’Iron Man sert également de trame à ce récit : la bonne ou mauvaise utilisation de la science. On voit ici que la même substance (à part quelques petites modifications) sert à donner naissance à une machine à tuer et à un héros. Ce thème n’est certes pas nouveau, on se souvient notamment de la guerre des armures, où Tony se battait pour empêcher les super vilains d’utiliser sa technologie. Sans appuyer le propos de façon lourdingue, Ellis nous fait réfléchir sur l’utilisation de la science.
Côté graphisme, cet album est une véritable merveille. Les dessins de Granov sont très réussis, et même si j’avoue avoir râlé initialement en apprenant que cette histoire paraitrait en « Graphic Novel » (c’est quand même pas donné !), je me dis après coup que ce format géant fait ressortir le graphisme d’une fort belle manière.
Mon seul regret est la parution un peu tardive de cet album : le Marvel Mega 29, sorti un mois avant, fait déjà allusion aux évènements de cette histoire, et certains passages sont même un peu difficiles à comprendre si on lit dans l’ordre de parution français (un conseil, une fois fini Extremis, relisez le Marvel Mega !)
Bref, cet album est une réussite totale et je ne regrette absolument pas mon achat 🙂
(mention spéciale au vendeur du magasin La Marque Jaune à Evry pour sa patience, car vu que l’album est sorti en retard j’allais voir tous les midis s’il l’avait reçu ;))
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