Flashback vous propose chaque semaine la chronique d’un titre ancien, paru à une période plus ou moins reculée.
Au programme cette semaine : Nick Fury vs SHIELD (avril 1991, Semic)
Après avoir parlé d’un album de Spider-Man puis marqué une petite pause, Flashback revient en 1991 pour parler d’un album paru à l’époque en souscription chez Semic : Nick Fury vs SHIELD.
Avril 1991 – Semic
Nick Fury vs SHIELD (Harras / Neary)
Episodes VO : Nick Fury vs SHIELD #1-6 (1988)
Nick Fury vs SHIELD s’ouvre sur une mission périlleuse de Nick Fury et son équipe : explorer l’épave de leur héliporteur dont la source d’énergie risque d’exploser, ce qui débouche ensuite par le vol du réacteur en question. De quoi éveiller les soupçons de Nick Fury, qui se posait déjà des questions sur des événements inquiétants au SHIELD. Par la suite il va découvrir des choses de plus en plus inquiétantes, indiquant que le SHIELD est gangréné par une autre organisation, mais tout ceci l’entraîne bien au-delà de ce qu’il aurait pu imaginer.
Dans Nick Fury vs SHIELD, Bob Harras joue à fond la carte de l’ambiance paranoïaque : tout comme Nick Fury, le lecteur ne peut se fier à personne dans ces pages. En effet, même si on voit plus de choses que le personnage principal de l’histoire, on reste quand même pas mal dans le brouillard et les quelques allusions qui sont faites permettent à peine de deviner deux ou trois choses.
C’est d’ailleurs le principal reproche que l’on peut faire à cette mini-série : la trame de fond semble vraiment étirée tout au long des six épisodes, et si on peut comprendre que l’auteur ne veuille pas brûler toutes ses cartouches trop tôt on a par moment l’impression que l’auteur joue un peu la montre en faisant tourner le lecteur en bourrique en mode « et maintenant on va t’expliquer… heu… finalement on va juste te dire un truc ».
En dehors de cette impression peut être subjective, l’histoire est intéressante et exploite pleinement la mythologie du SHIELD. On retrouve donc les personnages associés à l’univers de l’organisation d’espionnage, chacun jouant un rôle pour la construction de ce vaste puzzle narratif. Il y a pas mal de rebondissements, et on se demande vraiment jusqu’où tout ceci va aller. La dernière partie notamment est par moments un peu étrange, Bob Harras va très loin dans son histoire et c’est parfois assez surprenant. Mais cette entreprise de déconstruction du SHIELD et de sa mythologie est bien pensée, avec au passage quelques rustines narratives pour justifier des petits soucis de continuité lors de l’utilisation de Nick Fury et de son équipe dans d’autres séries.
Proposant à la fois pas mal d’action et une ambiance d’espionnage avec un personnage qui enquête contre sa propre organisation, Nick Fury vs SHIELD est une mini-série captivante malgré le petit défaut exposé plus haut.
Il est tout aussi intéressant de voir que Nick Fury vs SHIELD a pas mal inspiré le film Captain America – Le Soldat de l’hiver mais surtout la série Agents of SHIELD dont une saison est plus ou moins une adaptation de la mini-série.
Du côté du dessin, les planches de Paul Neary sont dessinées avec beaucoup d’efficacité et sont très joliment mises en valeur par Kim DeMulder (encrage) et Bernie Jaye (colorisation). L’ambiance sombre et paranoïaque est très bien rendue dans ces pages, notamment au niveau de la colorisation.
Si vous souhaitez vous procurer cette histoire, sachez qu’outre les deux éditions de l’album de Semic (dont le collage ne vieillit vraiment pas bien) vous pouvez aussi la lire sous la forme d’une intégrale : Nick Fury, l’Intégrale 1988 parue chez Panini Comics.
La couverture et les informations sur ce titre proviennent du site ComicsVF.
Flashback vous donne rendez-vous la semaine prochaine avec un autre livre extrait des profondeurs des bibliothèques de la Watchtower ! 😉
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belle prise de risque à l’époque de la part de semic pour un album qui s’est révélé excellent.
la série qui en a découlé était du même cru même si vite arrêtée en France (vi) et publiée dans le désordre.
C’était en effet bien joué de la part de Semic !
Je n’ai pas suivi la série qui a fait suite mais je suis tenté de prendre une intégrale pour y remédier (je viserai un mois plus calme ;)), merci pour le conseil ! J’avais par contre suivi une série Fury ultérieure dans Strange (à peu près à l’époque de Deadpool) mais je n’avais pas été hyper emballé.