Flashback vous propose chaque semaine la chronique d’un titre ancien, paru à une période plus ou moins reculée.

Au programme cette semaine : Strange 228  (décembre 1988, Editions Lug)

La semaine dernière, Flashback avait proposé la chronique d’un numéro de Strange qui préparait le terrain pour un événement de taille. Cette semaine, voici justement le numéro de la revue avec l’événement en question : Strange 228.

L’Homme Araignée – Je suis… l’Araignée ! (Nocenti / Martin)

Episode VO : Spectacular Spider-Man #133 (1987)

Voici le temps de la conclusion de l’histoire montrant Spider-Man prisonnier d’un établissement psychiatrique douteux.

Ann Nocenti continue d’enrichir son récit sur les conditions difficiles de traitement des patients de ces établissements, avec une conclusion tout à fait glaçante mais très vraie, il suffit de lire les journaux à chaque scandale dans un hôpital psychiatrique pour s’en convaincre.

L’épisode est un peu moins poussif que les deux premiers, ça reste bavard mais c’est mieux géré. La conclusion de l’histoire de la famille à l’origine de tout ceci est de son côté tout à fait satisfaisante.

Côté dessin, Cynthia Martin (encrée cette fois par Joe Rubinstein) livre des planches correctes, mais dont le style est tout de même assez déroutant par moments.

L’invincible Iron-Man – Coup de Force ! (Michelinie, Layton / Bright)

Episode VO : Iron Man #223 (1987)

Un nouvel arc narratif débute dans cet épisode, faisant se rencontrer Iron Man et un vilain repenti appelé Force.

David Michelinie et Bob Layton plantent l’air de rien le décor de leur grande saga à venir en mettant en scène un vilain au service de Justin Hammer décidant de changer de camp.

L’épisode est classique mais agréable à lire, avec des rebondissements imprévus et un tout petit souci de cohérence temporelle à moins que les vilains à la solde de Hammer ne soient particulièrement rapide (ou alors c’est la paperasse policière américaine qui prend un temps infini). Et bien sûr c’est le début de la permanente de Tony Stark, et après toutes ces années on peut encore se demander pourquoi ils ont eu cette idée saugrenue.

Le dessin de Mark Bright et Bob Layton est de son côté très réussi, même si on se serait bien passés de l’horreur capillaire mentionnée ci-dessus.

Les Vengeurs – …Qui de ses cendres naîtra ! (Byrne)

Episode VO : Fantastic Four #286 (1986)

Il y a fort à parier que vu la couverture de ce numéro de Strange la plupart des lecteurs ont sauté les deux séries précédentes pour se ruer sur cet épisode !

C’est donc le fameux épisode marquant le retour de Jean Grey, plusieurs années après sa mort sous la plume du duo Claremont / Byrne… et c’est justement ce dernier qui écrit ce retour, sur une idée couramment attribuée à un jeune Kurt Busiek. Cette idée, qui contourne l’interdit édicté par Jim Shooter, est clairement astucieuse : on ne dédouane absolument pas le Phénix des atrocités commises lors de sa transformation en Phénix noir mais on retrouve Jean Grey en la séparant de cette identité.

L’épisode est très bien ficelé, avec l’idée de jouer sur l’ambiguïté à propos de Jean : est-elle la vraie, ou la copie ? C’est aussi l’occasion de se livrer à un flashback sur les circonstances de sa transformation, orchestré d’une façon originale avec le fameux cristal holempathique offert à ses parents par Lilandra. On remarquera une envie de revenir aux sources du personnages en lui ôtant son pouvoir télépathique, ce qui est probablement également fait pour ne pas plomber les épisodes de X-Factor car sinon le vilain petit secret de Scott Summers n’aurait pas tenu longtemps !

Il est juste dommage que les lecteurs français n’aient guère été surpris par les événements de cet épisode, car le premier épisode de X-Factor avait déjà été publié depuis un moment dans Spidey et il comportait un résumé de cette histoire… mais comme souvent à cette épisode c’était tout de même agréable de retrouver le récit original après en avoir lu le résumé, à défaut d’avoir pu suivre un autre ordre de lecture.

Le dessin est quant à lui assurée par John Byrne, et est tout à fait réussi. On retrouve bien sûr le même contexte graphique que sur Fantastic Four, et il montre également qu’il est toujours à l’aise pour dessiner Jean Grey !

L’intrépide Daredevil – Bénis soient les innocents (Mantlo / Freeman)

Episode VO : Marvel Fanfare #7 (2) (1983)

La revue se termine par un petit épisode mettant en scène Daredevil sous la plume de Bill Mantlo. Bien évidemment, il s’agit d’un épisode plus ancien que Born again et plus un bouche-trou qu’un retour de l’Homme sans peur toujours puni de publication française.

L’histoire est simple, sans pourtant être simpliste : Daredevil se lance en quête pour retrouver le chien d’un jeune aveugle, perdu suite à un accident de la circulation. Il est assez évident que Matt Murdock ressent une empathie immédiate pour le jeune garçon, qui souffre du même handicap que lui.

L’histoire permet à Bill Mantlo d’attirer l’attention du lecteur sur les réalités des animaux perdus ou abandonnés dans une grande ville, gérés par des structures au bord de l’implosion permanente qui font de leur mieux. Le récit est dur, avec une conclusion implacable et très bien écrite sur le fait que le super-héros ne gagne pas tous ses combats. Ce court épisode est à ranger parmi les épisodes qui donne un coup de poing au lecteur comme Le garçon qui collectionnait l’Araignée (qui est encore pire).

Côté dessin, la prestation de George Freeman est très soignée et on appréciera la sobriété de son trait pour les dessins les plus compliqués à supporter.

La couverture et les informations sur ce titre proviennent du site ComicsVF.

Flashback vous donne rendez-vous la semaine prochaine avec un autre livre extrait des profondeurs des bibliothèques de la Watchtower ! 😉