Retour garanti sans spoilers sur Elseworlds, le crossover réunissant les séries Flash, Arrow et Supergirl.
Oliver Queen, alias Green Arrow, et Barry Allen, alias Flash, se retrouvent un jour chacun dans la vie de l’autre et sont les seuls à en avoir conscience. Ils auront besoin de l’aide de Supergirl pour essayer de comprendre ce qui se passe…
Rencontre au sommet
Comme chaque année, les séries DC de CW convergent vers une histoire commune, enfin pas toutes : Black lightning ne se passant pas dans cet univers, le super-héros électrique n’est pas invité mais cette année les zinzins qui bousillent le temps autant qu’ils le réparent – les héros de Legends of tomorrow – ne sont pas non plus de la fête. Tout et son contraire a été dit sur les raisons de leur absence, mais on peut raisonnablement penser que leur univers est devenu beaucoup trop barré pour que les personnages puissent interagir avec leurs petits camarades. On s’amusera de voir d’un côté le nom de Marc Guggenheim (producteur de Legends of tomorrow et ancien producteur d’Arrow) sur une cellule de l’asile d’Arkham tandis que de l’autre les Legends ironisent sur la survenue probable d’un crossover et ses conséquences !
Mais en dehors de ça, les personnages des trois séries sont bel et bien au rendez-vous, même si c’est un peu plus compliqué pour Supergirl vu que ce n’est pas la même Terre. On notera quelques absents notables, comme Joe West (en fait l’acteur est blessé depuis un petit moment et n’apparait plus dans Flash) ou encore un nouveau personnage apparu dans Flash et qui aurait été très drôle aux côtés de Stephen Amell. Mais sinon on a cette année droit au retour de Superman, toujours campé avec énormément de justesse par Tyler Hoechlin.
Rendez-moi ma peau !
Le crossover débute par une situation complètement insolite : Oliver Queen (Stephen Amell) et Barry Allen (Grant Gustin) sont chacun dans la vie de l’autre : c’est à dire qu’on les voit à l’écran avec leur vrai visage mais ils ont en fait le physique et surtout les capacités de l’autre. Ce qui amène à des scènes hilarantes où Oliver peine à maîtriser la vitesse de Barry ou ce dernier qui est ravi de pouvoir faire les exercices physiques du premier.
L’échange des deux personnages est le point de départ de l’intrigue, mais au final ça va plus loin. Beaucoup plus loin même. Certes, les espoirs de certains sont un peu déçus en ne voyant au départ qu’une sorte de Freaky friday en mode super slip (c’est d’ailleurs une vanne récurrente du crossover), mais progressivement on va plus loin et il y a une belle utilisation du potentiel du pitch du crossover. On appréciera d’ailleurs la présence du Monitor, incarné avec prestance par LaMonica Garrett.
Spectaculaire, drôle et généreux
Le but du crossover Elseworlds semble bel et bien d’en mettre plein la vue au téléspectateur : outre une réunion des héros et de leurs équipes respectives, il y a des combats spectaculaires qui rendent justice aux différents personnages. Après, il est clair que les séries télévisées n’ont pas le budget d’un film sur grand écran et cela se ressent avec des astuces pour limiter la casse sur le plan visuel. Mais au final, on reste dans une mission de grand spectacle parfaitement accomplie. Il est clair en tout cas qu’avec ces trois épisodes on ne s’ennuie absolument pas, et même si les petits travers habituels de l’Arrowverse sont présents (quelques facilités et des bons sentiments) nous avons droit à un très bon divertissement à base de super-héros. Les passages humoristiques sont également bienvenus pour alléger l’ambiance, et rien que de voir Stephen Amell dans la combinaison de Flash cela donne envie de rire.
Ce qui est également très appréciable dans ce crossover, c’est sa générosité envers le fan : on ne compte pas les clins d’oeil plus ou moins cachés, les petites allusions bien sympathiques et cette exploitation de l’Arrowverse jusque dans ses derniers retranchements en montrant que tout ce qui s’y est passé à son importance. En fait, Elseworlds rend tout autant hommage à l’univers des séries qu’à ses téléspectateurs fidèles. Il y a aussi une volonté de rendre hommage aux pionniers des séries de super-héros : outre les références à Smallville (je vous laisse la surprise), on retrouve John Wesley Shipp dans le rôle du Barry Allen / Flash des années 90 et avec son costume d’époque. D’ailleurs, il y a fort à parier que le fait qu’il vienne de Terre 90 n’est pas une incohérence du scénario (il y a 52 univers dans le multivers DC, comme sur papier depuis Infinite crisis) mais plutôt un petit clin d’oeil qu’il faut interpréter non pas comme « la Terre numéro 90 » mais « la Terre des années 90 ».
Barry et Oliver, et Kara
Le trio formé par Green Arrow, Flash et Supergirl est depuis l’arrivée de cette dernière le ciment de l’Arrowverse et le point focal de toutes leurs rencontres. L’échange de corps de ses deux camarades permet donc une nouvelle fois à la Fille d’acier de revenir aider ses camarades, mais j’ai trouvé que cette fois elle est un peu en retrait. Ce n’est pas tant qu’elle n’ait pas son rôle à jouer, loin de là même (on sent même par moments une mise en avant pour qu’elle ne soit pas phagocytée par la présence de Superman), mais elle a du mal à trouver sa place face au duo Oliver/Barry.
Les deux personnages, encore rapprochés par leur déconvenue commune, sont en effet au centre de l’histoire et affichent une complicité à toute épreuve. Stephen Amell (qu’on voit même éclater de rire, ça fait bizarre !) et Grant Gustin sont vraiment totalement complémentaires dans cette histoire, et semblent beaucoup s’amuser. Les interactions des deux personnages sont savoureuses, avec des dialogues percutants et des plaisanteries nombreuses et très drôles. Alors que jusque là lors des rencontres entre les trois héros il y avait une mise en avant de la relation Barry / Kara (grâce notamment à l’alchimie entre Melissa Benoist et Grant Gustin), cette fois on peut vraiment voir une belle amitié entre Barry et Oliver et même s’ils ne perdent pas une occasion de se faire des vacheries c’est touchant de les voir ainsi.
Lois & Clark
Souvent nommée lorsque Superman est de passage dans la série Supergirl, Lois Lane est enfin présente en chair et en os dans l’Arrowverse. C’est Elizabeth Tuloch qui prête ses traits à l’intrépide reporter, et c’est avec plaisir qu’on découvre une femme au caractère bien trempé et très complice avec Clark.
Ce dernier est toujours aussi épatant, et je continue à penser qu’il s’agit d’une des meilleures versions de Superman. Même s’il n’est pas forcément une montagne de muscles, il dégage une autorité naturelle et respire la puissance, tout en conservant ce côté solaire et souriant. Bref, on retrouve tous les ingrédients de la recette d’un bon Superman !
Bienvenue à Gotham City
Autre nouveauté du crossover, l’arrivée de la mythologie de Batman dans l’Arrowverse. Une astuce plutôt bien trouvée permet de justifier le fait qu’on n’ait jamais entendu parler de Batman jusqu’ici, tout comme The Hood (premier surnom de Green Arrow) était présenté comme le premier justicier masqué de cet univers. On retrouve donc l’Asile d’Arkham, avec des pensionnaires illustres qui sont évoqués ou montrés, et surtout… Batwoman.
Cette dernière, incarnée par Ruby Rose, était attendue de pied ferme depuis l’annonce de sa présence dans le crossover. On retrouve un personnage plutôt conforme à sa version contemporaine dans les comics, à savoir une héroïne badass qu’il vaut mieux ne pas trop énerver. Cette rapide présentation permet d’apprécier le potentiel du personnage, et cela donne envie de la voir débarquer avec sa propre série ou au moins de la revoir.
En conclusion…
Le crossover DC cuvée 2018 est un grand cru, apportant du grand spectacle aux téléspectateurs. Mais ce n’est qu’une mis en bouche avant celui de 2019 : Crisis on Infinite Earths !
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