Critique garantie sans spoilers de la saison 2 de Doom Patrol, diffusée en 2020.
Avec Diane Guerrero, April Bowlby, Joivan Wade, Matt Bomer, Brendan Fraser, Timothy Dalton et Abigail Shapiro.
La Doom Patrol est de retour, et tout en apprenant à guérir de leur traumatismes ses membres doivent gérer les étranges pouvoirs de Dorothy, la fille de leur chef.
Le retour de la Doom Patrol… qui ne s’est pas calmée !
Après une très bonne première saison, voici donc la suite des aventures insolites de la non-moins insolite équipe dysfonctionnelle. Si vous avez pensé que la saison 1 de Doom Patrol était barrée, dites-vous bien que la saison 2 l’est également !
Suivant deux fils rouges savamment entremêlés, l’intrigue de la saison 2 de la série enchaîne les situations étranges où on croise des personnages parfois très bizarres. L’ambiance est toujours aussi débridée, avec toujours cette folie maîtrisée comme mot d’ordre et un humour souvent décapant.
Pleins feux sur Dorothy et Jane…
L’intrigue de la saison 2 de Doom Patrol met particulièrement en avant deux personnages : Dorothy (Abigail Shapiro), la fille du « Chief » (Timothy Dalton) et Jane (Diane Guerrero) dont les mystérieuses personnalités contrôlant ses pouvoirs sont une fois encore très importantes. Le personnage de Dorothy, qui apparait dans cette saison « pour de vrai » (on l’apercevait juste dans la saison 1), s’avère attachant et parfaitement interprété.
Jane, de son côté, est nettement plus intéressante que dans la saison 1. Son interprétation, qui était un point faible de la saison précédente, est nettement meilleure et toute l’intrigue autour d’elle et de ses différentes personnalités est très intéressante. Jane devient elle aussi un personnage attachant, ne serait-ce que par ses blessures qui la rendent touchante une fois passé l’écran de son comportement parfois agaçant.
… mais le reste de l’équipe n’est pas en reste
Outre les deux personnages précédents, le casting de Doom Patrol revient en grande forme pour cette saison 2. Larry Trainor (Matt Bomer), Rita Farr (April Bowbly), Cliff Steele (Brendan Fraser) et Victor Stone (Joivan Wade) interprètent parfaitement leurs rôles, qu’il s’agisse de situations d’action ou de moments plus calmes et propices à l’émotion.
Le personnage du « Chief » Niles Caulder prend de son côté de l’épaisseur et de la consistance, ne serait-ce que parce qu’on le voit davantage dans cette saison et qu’il est plus qu’impliqué dans un des deux fils rouges. Timothy Dalton campe à merveille ce personnage ambigu et mystérieux, qui s’avère finalement moins détestable que sa version comics.
Evolution Patrol
L’un des points forts de Doom Patrol est son traitement des personnages et de leur psychologie. Alors que d’autres séries misent sur des personnages figés (comme Umbrella Academy par exemple), les personnages de Doom Patrol évoluent tout au long des saisons. Confrontés à des situations qui font écho à leur vécu, les membres de cette équipe d’accidentés de la vie apprennent à guérir de leurs traumatismes et à aller de l’avant.
Alors certes les personnages conservent leurs caractéristiques – Robotman est et reste un spécialiste des déclinaisons de « fuck » de toutes les façons possibles et imaginables – mais chacun d’entre eux se nourrit des aventures traversées et évolue à sa manière. Il suffit de revoir les premiers épisodes pour voir le chemin qu’ils ont parcouru, et il est plus que probable que ce n’est pas encore fini !
Covid Patrol
Comme la plupart des séries en cours de production au moment du confinement, Doom Patrol a été touchée par la pandémie de covid-19. La saison 2, déjà plus courte que la précédente, se voit donc amputée de son dixième et dernier épisode. On ne sait pas vraiment comment la production a géré la situation, en utilisant ou pas des éléments déjà tournés du dixième épisode, mais en tout cas bien qu’abrupte la coupure fonctionne bien.
Nous avons en effet droit à un cliffhanger efficace, avec une situation saisissante qui va faire tourner à plein régime l’imagination des téléspectateurs en attendant la prochaine saison. Nous nous retrouvons donc probablement dans une situation analogue à celle de Flash, où le début de saison va déjà résoudre ce qui n’a pas eu le temps de l’être. Après, il est vrai que c’est un peu frustrant de voir une coupure aussi brutale, mais c’est un procédé qui fonctionne bien dans le monde des séries télévisées… pour peu que la suite arrive un jour !
Réussite Patrol
Captivante d’un bout à l’autre avec des excellentes idées pour ses intrigues (comme l’épisode Dumb Patrol), cette saison 2 de Doom Patrol propose des effets visuels souvent réussis pour mettre en images son univers étrange. Il y a cependant quelques petits points qui coincent du côté des effets spéciaux, comme les prothèses de Cyborg qui peinent à convaincre alors qu’au contraire le maquillage de Dorothy est très soigné. Mais globalement, le rendu est tout de même efficace et ne donne pas l’impression d’avoir été tourné dans une carrière ou un bunker.
La mise en scène est soignée, avec un soin tout particulier apporté à l’ambiance qui est même particulièrement flamboyante lorsqu’il est question de Danny the street. On pourra apprécier au passage des petits hommages très bien ficelés aux séries télévisées, notamment celui à Chapeau melon et bottes de cuir dont le générique est reconstitué avec un sens du détail étonnant.
En conclusion
Malgré sa fin abrupte pour cause de pandémie, la saison 2 de Doom Patrol est d’un très bon niveau et est passionnante du premier au dernier épisode. Elle n’a pas encore été annoncée, mais vivement la saison 3 !
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