Des Bulles et des Pixels vous parle aujourd’hui du jeu vidéo Robocop – Rogue City, édité par Nacon.
Des Bulles et des Pixels est une nouvelle rubrique que nous mettons en place pour vous parler de jeux vidéo mettant en scène des personnages de comics. Nous ne serons pas forcément dans l’actualité, abordant tout aussi bien des jeux récents que des jeux sortis à une époque plus lointaine et on pourra même parler de retrogaming !
Robocop - Rogue City
- Éditeur : Nacon
- Catégorie : FPS
- Classification : PEGI 18
- Prix : 60€
- Date de sortie : 21/10/2023
- Multijoueur local : Non
- Multijoueur en ligne : Non
- Plate-formes : PC, PS5, XBox Series
- Testé sur : XBox Series X
A la base, Robocop n’est pas un personnage de comics mais une création originale au cinéma (même s’il est fortement inspiré de Deathlok). Mais comme le personnage est tout de même largement présent dans les comics – la série de Marvel, la mini-série Robocop vs Terminator et le travail de Frank Miller – il nous apparait tout à fait pertinent de vous en parler dans le cadre de notre rubrique… et puis on avait très envie de vous en parler ! 😉
Robocop : 50% homme, 50% machine, 100% de retour !
Dans Robocop – Rogue City, nous retrouvons le personnage d’Alex Murphy alias Robocop qui est un policier transformé en cyborg dans le film Robocop. L’action se déroule donc entre Robocop 2 et Robocop 3, en laissant donc totalement de côté la série TV, les téléfilms et le remake de 2014. Les événements des deux premiers films sont largement utilisés comme base pour construire l’univers du jeu vidéo, on est donc en terrain connu. L’histoire est plutôt classique quand on connait bien les films, mais est tout de même intéressante et explore une nouvelle fois la personnalité de Murphy.
Nous avons donc droit au Robocop « classique », tout à fait semblable à ce qu’il était à l’écran (mais il a déjà récupéré une armure grise alors qu’elle avait viré au bleu dans Robocop 2) et cerise sur le gâteau le doublage du personnage est assuré par le seul vrai Robocop, à savoir Peter Weller en personne. Le comédien livre une performance de qualité (le jeu est en VOST), retrouvant sans mal ses marques pour nous livrer ses répliques cultes ainsi que des dialogues originaux.
La ville de Detroit est rongée par un cancer, ce cancer c’est le crime
Le cadre de Robocop – Rogue City est la ville de Detroit et particulièrement le vieux Detroit. On est donc toujours dans une représentation particulièrement sombre issue des deux premiers films : crime omniprésent dans une ville sale qui ferait passer Gotham City pour une station balnéaire peuplée de bisounours, présence marquée de la drogue Nuke apparue dans le second film, contexte sociétal sinistre avec des pauvres chassés par l’OCP pour construire Delta City.
On notera d’ailleurs avec amusement que ce « futur proche » reste dans les codes de la période où les premiers films ont été réalisés, en se basant sur la société américaine de la fin des années 1980/début des années 1990. Il n’est donc pas surprenant par exemple de se retrouver dans une salle d’arcade « à l’ancienne » ou encore dans un vidéoclub, et on retrouve globalement une esthétique très caractéristique de cette période.
Murphy, c’est vous !
L’univers de Robocop est peuplé de personnages emblématiques, dont la présence était obligatoire. On retrouve donc Anne Lewis (la partenaire de Robocop), le sergent Reed (son chef), Cecil (comme d’habitude), le maire Kuzak (toujours en campagne) et le boss de l’OCP (the Old Man en VO), sans oublier le toujours bavard Casey Wong. Contrairement à Peter Weller, les comédiens originaux ne sont pas de retour pour doubler ces personnages.
A leurs côtés, le jeu propose toute une galerie de personnages originaux qui ont leur importance. Il convient en effet de ne pas négliger les interactions avec ses derniers, qui peuvent avoir une incidence sur la suite, permettant à Robocop d’accomplir certaines actions.
Servir le bien public, protéger les innocents, appliquer la loi
Robocop – Rogue City est un FPS, et un bien bourrin lorsqu’il faut sortir les armes, mais pas seulement et ce pour une raison bien simple : Robocop est un flic, pas un vigilante. Il doit donc respecter la loi (et la faire appliquer), ce qui implique par exemple qu’il ne défoncera pas une porte s’il n’a pas de mandat et/ou une bonne raison de le faire. De même, ses fameuses directives prioritaires impliquent qu’il doit s’assurer que des civils ne sont pas en danger. Enfin il est au service de la population, et doit donc accomplir certaines actions dans cette logique.
Le statut de policier de Robocop ajoute donc une dimension supplémentaire à la partie FPS : il peut être amené à faire du travail de police tout à fait standard (mettre des contraventions, aider ses collègues…), il doit respecter les procédures et utilise même ses étonnantes capacités pour mener des enquêtes de police en bonne et due forme. Cela nuance quelque peu le jeu, en ajoutant une dimension supplémentaire par rapport à un simple jeu de massacre.
Je suis maintenant autorisé à utiliser la force
Quand on dit que Robocop – Rogue City se situe dans la même ambiance que les deux premiers films, cela se matérialise également en reprenant le même climat de violence débridée. La classification PEGI18 n’est pas là pour faire joli mais reflète bien ce qui se passe à l’écran avec des hectolitres de sang qui giclent de partout ! En fait, il suffit de tirer sur deux ou trois personnes pour littéralement repeindre les murs en rouge, et à force l’arme de Robocop est tellement puissante que vous coupez quasiment les criminels en deux en tirant dessus. Et encore, on ne parle pas de ce qui se passe quand Robocop donne un coup de poing à quelqu’un !
Le jeu est donc particulièrement violent, ce qui ne choquera pas les amateurs des films, mais prudence pour l’âge des joueurs qui se risqueront à endosser la carapace de métal de Murphy. Les passages les plus choquants des deux films ne sont pas dans le jeu, mais c’est tout de même très violent et sanguinolent.
D’accord pour une prothèse organique totale
Robocop – Rogue City permet de se livrer à de la personnalisation histoire de faire progresser le personnage et son armement au cours du jeu. La première couche de personnalisation est la plus visible : il est possible de récolter des points d’expérience, qui peuvent ensuite servir à booster les capacités du flic cyborg. Dans chaque catégorie, des paliers permettent de doter Robocop de nouvelles capacités (ouvrir des coffres, faire des ricochets en tirant, se propulser…), vous êtes libres de dépenser votre expérience comme vous le souhaitez en fonction de votre style de jeu.
L’Auto-9, la redoutable arme de poing de Robocop, est aussi personnalisable à travers un mécanisme très bien pensé : tout au long du jeu, en fouillant les lieux secrets, vous pouvez récupérer un circuit électronique qui permet de customiser l’arme. Vous avez le choix entre plusieurs circuits, et sur celui que vous choisissez vous disposez ensuite des composants électroniques (obtenus avec des coffres OCP disséminés dans les niveaux) sous la forme d’un petit jeu de réflexion consistant à choisir les bons composants pour activer les fonctionnalités sans pour autant déclencher des malus (le principe de cette étape fait à la fois penser au vieux jeu Pipe Mania et au jeu vidéo Robocop 2). Cette étape mérite d’y passer du temps, car en équipant convenablement votre arme elle deviendra progressivement d’une efficacité redoutable et à un moment rendra même inutile l’utilisation de la plupart des armes que l’on peut ramasser par terre dans les niveaux. A noter que si la capacité des chargeurs de l’Auto-9 n’est pas infinie (là aussi conditionnée par la personnalisation, ainsi que la vitesse de recharge), cette arme a tout de même une réserve de balles infinie contrairement à ce que vous ramassez.
Quelque part un crime se commet
Robocop – Rogue City est un FPS, c’est à dire un jeu de tir à la première personne : on voit donc le monde à travers les yeux – cybernétiques – du flic robotisé, avec une mire de visée lorsqu’il tient une arme (la sienne ou une autre qu’il pourra ramasser). Il est possible d’activer une Robovision, qui permet de distinguer les cibles, de mettre en évidence des éléments importants ou tout simplement de déclencher le scan des objets par les systèmes de Robocop.
Quand on connait un peu Robocop, on sait que sa caractéristique première est d’être particulièrement massif et donc il ne se déplace pas très vite : Robocop est un tank, pas une jeep ! Le jeu est fidèle à cet aspect du personnage, dont on ressent le côté massif en le déplaçant. En contrepartie, Robocop a une armure solide, ne subit pas de dégâts quand il chute d’un étage et peut encaisser pas mal de dommages mais il faudra être un peu tactique pour éviter la mort vu que la jauge d’énergie peut baisser assez vite suivant l’armement des adversaires. Pour y remédier, il est possible de ramasser des boost d’énergie qui font remonter la jauge (le nombre maximum est conditionné par les capacités mentionnées ci-dessus) ou même de faire le plein en utilisant un tableau électrique (là aussi la recharge dépend des capacités). A noter que lorsque Robocop défonce une porte, l’action passe au ralenti pendant quelques secondes pour matérialiser l’effet de surprise, ce qui est pratique pour gérer les prises d’otages.
Outre la partie FPS proprement dite, il y a des missions annexes qui se déroulent en complément de l’histoire principale. Elles ont pour but principal de gagner des points d’expérience (et donc permettent de personnaliser Robocop), mais font aussi évoluer différentes parties de l’histoire à travers des dialogues où il faut choisir entre plusieurs propositions. Ces dialogues permettent d’orienter les interactions entre Robocop et les différents personnages, ainsi que sa perception par le public. Et des fois, un peu de souplesse aide grandement !
J’en prendrai pour un dollar !
Le gros point fort de Robocop – Rogue City, c’est l’ambiance : l’immersion dans l’univers de Robocop est immédiate, on retrouve immédiatement ses marques. Il faut dire aussi que la prestation de Peter Weller est un gros plus, mais l’équipe de développement a aussi très bien fait ses devoirs et le jeu référence abondamment l’univers des films pour permettre de s’y retrouver. Pour contribuer à l’ambiance, nous avons droit à une reconstitution fidèle sur le plan visuel (notamment le poste de police, ainsi que le côté crado du vieux Detroit) ainsi qu’à une utilisation judicieuse du superbe thème de Basil Poledouris qui fait toujours son petit effet avant une bonne scène de combat bien intense.
La jouabilité est bien étudiée, non seulement avec les quêtes secondaires pour allonger la durée de vie mais aussi avec un mode de contrôle et une représentation visuelle qui emmènent le joueur dans l’armure du flic de choc. D’ailleurs le rendu de Robocop est très soigné, avec une armure rutilante et fidèle en tous points à son modèle cinématographique.
Tu vas venir avec moi mort ou vif
Robocop – Rogue City n’est pas exempt de défauts, qui sont assez révélateurs d’un développement effectué par une petite structure. Il y a en effet des bugs de déplacement qui peuvent survenir, pouvant même obliger à redémarrer d’un point de contrôle quand Robocop se retrouve coincé derrière un obstacle (c’est rare mais ça arrive). Et justement, les points de contrôle ne sont pas forcément clairement indiqués, et en mourant on peut avoir une drôle de surprise.
Graphiquement, si comme indiqué plus haut le rendu de Robocop est impeccable c’est toutefois un peu moins le cas quand il n’a pas son casque car le rendu du visage de Murphy est parfois un peu étrange. Les visages des autres personnages sont plutôt figés, ce qui n’est pas choquant mais fait davantage penser à un jeu pensé pour une génération antérieure de consoles. A noter aussi une surabondance de lunettes « années 80 » sur les personnages, les graphistes ont peut être un peu forcé sur ce point.
En ce qui concerne le mécanisme de jeu, certaines quêtes secondaires ne sont pas forcément super claires (identifier les crimes en cours est plus ardu jusqu’à ce qu’on active la capacité de les indiquer sur la carte), et peuvent être un peu moins passionnantes (voire un peu longues lorsqu’il faut écumer un quartier à pieds vu la vitesse du personnage) mais d’un autre côté elles reflètent bien le métier de policier.
En conclusion
Le jeu est un peu court et la réalisation technique montre parfois ses limites, mais Robocop – Rogue City n’en demeure pas moins un très bon jeu qui séduira à coup sûr les amateurs des films Robocop et Robocop 2.
NB : Le prix indiqué pour ce jeu est un prix moyen constaté au moment de la rédaction de l’article.
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