Pour les fiches de lecture, je sépare en deux parties : un petit résumé de ce que je pense du livre, sans aucune révélation. Pour l’article plus détaillé, donc susceptible de contenir des révélations sur l’épisode, il faudra cliquer sur le lien en bas de ce résumé.
Avengers Forever est une mini-série écrite par Kurt Busiek. C’est à la fois une énorme rustine pour la continuité qui avait été sérieusement mise à mal dans les années 90 (notamment à cause de The Crossing) et une conclusion aux évènements relatés lors du run de John Byrne sur les Vengeurs de la Côte Ouest, de la guerre Kree/Skrulls et de l’Opération Galactic Storm. C’est également une histoire intéressante, avec de nombreuses implications sur l’univers Marvel.
J’avais acheté ce TPB plutôt que de me lancer dans la collection des Thor de Marvel France, et je n’ai pas regretté mon achat. L’histoire est cohérente – ce qui est loin d’être évident car les prédécesseurs de Busiek avaient sérieusement maltraité la continuité – et fort plaisante à lire, même si elle est un peu hermétique pour les néophytes. Quant au dessin, il est très bon.
Lorsque la structure même du Temps est en péril, qui mieux que les Vengeurs pourrait rétablir l’ordre ? Et quitte à faire intervenir les Vengeurs pour agir sur le Temps, autant les chercher dans plusieurs époques…
Les années 90 n’ont pas été très glorieuses pour Marvel. Outre la Saga du Clone, qui a fait le bonheur des pharmaciens des lecteurs de Spiderman, il y a eu de nombreuses occasions pour les scénaristes de Tonton Stan de malmener la continuité en produisant des histoires à dormir debout – The Crossing étant la pire de toutes.
Avengers Forever est une mini-série écrite par Kurt Busiek dans le but de corriger tout cela et d’offrir à l’univers des Vengeurs des bases plus saines. Mais il serait réducteur de cantonner Avengers Forever au simple rang de rustine. Cette histoire intègre les éléments venant de la Guerre Kree/Skrulls, de Galactic Storm et du run de John Byrne pour conclure les aventures d’Immortus. De plus c’est ici que Genis-Vell devient Captain Marvel, et est lié à Rick Jones.
La plupart des histoires des Vengeurs sont compliquées. Et lorsque Kang et Immortus sont de la partie, c’est encore plus complexe. Dans Avengers Forever, nous en apprenons davantage sur les motivations d’Immortus et ses nombreuses implications dans tous les évènements majeurs qui ont touché les Vengeurs. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas chômé ! De Galactic Storm à The Crossing, Immortus a tout orchestré pour que la réalité suive le cours que ses maîtres avaient décidé et qu’il devienne maître du temps en échange. Pour que tout cela soit cohérent, les évènements en questions sont fortement soumis à la magie du retcon. Le plus touché est l’infâme crossover The Crossing, qui avait fait d’Iron Man un assassin et la marionnette de Kang depuis des années. Il est maintenant établi qu’Immortus était derrière tout ça, et qu’Iron Man n’avait été manipulé que pendant sa maladie nerveuse. De plus, tous les évènements farfelus de ce crossover ont été corrigés, même si la ficelle employée est un peu grosse (des métamorphes).
Pendant qu’il y est, Kurt s’amuse à rectifier le tir sur les origines de Vision – qui est maintenant vraiment la Torche Humain via une duplication temporelle. Il est vrai que John Byrne s’était un peu embrouillé sur ce plan, et la remise en selle du personnage est à la fois bienvenue et cohérente, tout en étant respectueuse du travail effectué (on garde la Sorcière Rouge comme nexus par exemple).
Mais comme je l’ai dit plus haut, il serait réducteur de ne considérer Avengers Forever que comme le nettoyage des bétises des petits camarades de Kurt Busiek. L’idée de former une équipe avec des Vengeurs de différentes périodes temporelles (passé, présent et futur possible) est excellente et permet de disposer de personnages très différents – le summum étant atteint avec l’utilisation d’un Pourpoint Jaune qui est encore soumis à sa personalité altérée et refuse de reconnaître sa véritable identité. Ces Vengeurs sont ensuite envoyés dans divers quadrans temporels, ce qui offre des aventures divertissantes le temps que la continuité soit réparée. Quant au final, il est franchement pas mal du tout. Du point de vue de la narration, le seul reproche que je ferai concerne la transition entre les différents épisodes : au bout de 3 fois, on en a un peu marre de se faire re-re-re-re-raconter de quelle époque vient tel ou tel personnage.
Le grand apport de cette mini-série est la transformation de Genis en Captain Marvel. C’est à la suite de ce récit que l’excellente série de Peter David voit le jour, et le sujet est très bien traité. Brutalement lié à un humain qu’il méprise, Genis n’est pas encore devenu le héros qu’il sera un jour – et qui est présent tout au long du récit. On a aussi une très forte cohérence avec la future série, car on voit ici le Rick Jones « vieux » (évènements décrits dans la série) bien avant les épisodes en question.
Le dessin n’est pas en reste, avec un Carlos Pacheo très en forme qui met très bien en images ce récit.
Une excellente lecture, mais quand même un peu réservée aux lecteurs qui maitrisent bien les Vengeurs car malgré les explications entre chaque épisode ça peut rester un peu hermétique pour les nouveaux venus.
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