Pour ce quarante huitième numéro de la rubrique Autres bulles, nous allons nous intéresser à un thriller.

Au programme : Le cri par Nicolas Beuglet, Makyo et Laval Ng, édité par Philéas.

Après nous êtres promenés dans l’espace, nous voici de retour sur terre avec l’adaptation d’un thriller.

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Le Cri

L'inspectrice Sarah Geringën enquête sur la mort suspecte d'un patient d'un hôpital psychiatrique. La victime a gravé sur le front le chiffre 488 et les conclusions des légistes sont sans appel : l'homme est mort de peur !

• Éditeur : Philéas
• Prix : 21.90€
• Date de sortie : 07/09/2023
• Format : 152 pages 23.3 x 29cm
• Auteur(s) : Nicolas Beuglet, Makyo / Laval Ng
• EAN : 9782491467326

Un patient avec le nombre 488 gravé sur le front meurt de façon étrange dans un hôpital psychiatrique… c’est le point de départ d’une enquête qui va aller très loin !

Le cri est l’adaptation par Makyo du roman éponyme de Nicolas Beuglet, premier volet d’une trilogie. Nous voici plongés dans une atmosphère de thriller pour suivre l’enquête de l’inspectrice Sarah Gerigen qui va essayer de comprendre pourquoi le mystérieux patient « 488 » est mort et surtout de découvrir ce qui se cache derrière tout ceci.

D’entrée de jeu, l’histoire est marquée par une tension certaine : l’ambiance de l’hôpital psychiatrique, la découverte du corps par l’inspectrice, les conclusions surprenantes du légiste et surtout l’épaisse couche de mystère qui entoure cet étrange patient… tout ceci contribue à installer un climat inquiétant, avec des rebondissements qui semblent prêts à surgir du moindre recoin d’ombre.

L’intrigue progresse assez rapidement, avec des révélations en cascade qui s’enchainent au fil de l’avancée de l’histoire. Le rythme est bien dosé, le lecteur étant alimenté en explications de façon continue pour ne pas le laisser en plan sans toutefois dévoiler d’entrée de jeu le fin mot de l’histoire. En fait, on avance continuellement dans notre compréhension des événements mais les véritables explications arrivent très tard. Ce n’est pas un problème en soi, car la narration est suffisamment soignée pour ne pas développer de sentiment de frustration en laissant le lecteur faire du sur-place.

Si plusieurs personnages sont présents dans cette histoire, l’inspectrice Sarah Gerigen en reste le personnage principal. On apprend peu à peu à la connaitre, au fil de révélations savamment distillées et en pouvant constater qu’il s’agit de quelqu’un qui est particulièrement redoutable ! On suit son enquête avec intérêt, tandis qu’elle écarte peu à peu les obstacles sur le chemin de la vérité.

La lecture de cet album est tout à fait captivante, grâce à une intrigue bien construite et passionnante. Les thématiques explorées sont surprenantes, surfant à la fois sur certaines choses qui ont déjà été exploitées dans la littérature ou en images mais aussi des choses beaucoup plus étonnantes. Si vous aimez les histoires sur des machinations et l’emploi dévoyé de la science, vous allez vous régaler ! Mais si vous recherchez avant tout un thriller passionnant proposant du suspense et des rebondissements étonnants, là aussi vous allez trouver votre compte avec Le cri.

Concernant la qualité de l’adaptation, nous n’avons pas lu le roman de Nicolas Beuglet donc nous ne pouvons pas juger sur pièces. Toutefois, nous pouvons voir que la narration de Makyo fonctionne très bien en tant que BD sans sentiment qu’il manque des choses ou qu’au contraire il y en ait trop. C’est tout de même très bon signe pour se dire que l’adaptation est soignée !

La partie graphique de l’album a quant à elle été confiée à Laval NG, qui signe des planches très réussies. Son approche à base d’aquarelle surprend de prime abord, mais cela s’avère redoutablement efficace pour construire une ambiance éthérée qui correspond à merveille à la tension de l’histoire. Cela permet également d’atténuer quelques scènes qui auraient été plus dures avec un style plus classique.

Le cri est un thriller palpitant, qui entraine le lecteur bien plus loin qu’il ne pouvait l’imaginer de prime abord.