Après une édition consacrée à Aldebaran, Autres bulles continue son exploration des Mondes d’Aldebaran avec le second cycle : Betelgeuse.
En plein désert, une jeune fille traquée par les militaires leur échappe grâce aux relations particulières qu’elle entretient avec les Iums – de jolies bestioles mi-phoques mi-pingouins (un petit côté « smoking ») qui, Dieu sait pourquoi, la protègent. Par ailleurs, les Iums intéressent énormément Leilah Nakad, qui étudie discrètement leurs us et coutumes. Mais Leilah est rongée par un terrible remords : sept ans plus tôt, elle commandait un vaisseau qui, transportant trois mille jeunes gens venus vivre sur Bételgeuse, continue de tourner vainement dans le ciel.
Après un premier cycle qui avait posé les bases de son univers d’outre espace, Leo plante le décor sur une autre planète lointaine où se sont installés des colons humains : Betelgeuse. Là aussi, l’auteur commence par montrer une société qui n’est guère fréquentable et il ne fait pas les choses à moitié en montrant des humains particulièrement méprisables qui se rendent coupables de choses condamnables. Une nouvelle intrigue se met en place, avec également sa part de mystères et de surprises.
Betelgeuse est l’occasion de retrouver des personnages du premier cycle, notamment Kim Keller… et c’est là justement un point faible du cycle. Leo semble en effet fasciné par son personnage et fait partager cette fascination à toutes les personnes qui passent dans l’histoire : en fait les personnages sont soit en admiration devant Kim (ce qui pourrait se comprendre vu les événements du premier cycle, mais là l’auteur en fait vraiment de trop) soit sont amoureux d’elle (ou ont juste envie de coucher avec), voire les deux ! L’aspect sentimental de l’histoire manque également pas mal de maturité, on oscille par moments entre la telenovela et les romances pour adolescents.
Mais en dehors de ce défaut – déjà présent dans le premier tome mais plus marqué ici – Betelgeuse est encore une fois une histoire fascinante. Leo redouble d’imagination pour nous présenter un monde hors du commun, peuplé d’êtres tous plus étranges les uns que les autres. Betelgeuse est une planète hostile pour les humains, qui ne comprennent pas son écosystème complexe et c’est l’occasion pour l’auteur de faire un petit crochet du côté de l’écologie car si on remet le comportement des colons dans un contexte plus terrien il n’est guère différent de ce que l’on peut observer dans la vie de tous les jours vu que l’être humain est particulièrement doué pour scier la branche sur laquelle il est assis !
Ce nouveau cycle enrichit Les Mondes d’Aldebaran en apportant des explications sur quelques mystères laissés lors du précédent, et les nouveaux éléments sont intéressants. C’est juste dommage que l’aspect romance évoqué plus haut soit agaçant, même si cela n’empêche pas de profiter d’une histoire de science-fiction bien pensée et riches en péripéties.
La partie graphique, également assurée par Leo, est tout aussi réussie que dans le premier tome. Les paysages sont magnifiques, et l’artiste a décidément beaucoup d’imagination pour les représenter, ainsi que la faune toujours plus insolite. Par contre toujours le même défaut que dans ses autres histoires : les sourires grimaçants des personnages sur certains dessins.
Ce second cycle est une suite tout à fait réussie du premier, même si on aurait apprécié un côté romance plus mature. L’univers des mondes d’Aldebaran est toujours aussi fascinant !
Betelgeuse, écrit et dessiné par Leo et édité par Dargaud. 5 tomes disponibles (12 euros le tome de 52 pages), l’intégrale de ce cycle est par contre épuisée.
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