C’est la semaine dernière que s’est achevée la première saison de Agents of SHIELD, après 22 épisodes diffusés aux Etats Unis sur la chaîne ABC. J’avais été plus qu’emballé par l’épisode pilote, mais encore fallait-il que la série continue sur sa lancée.
Pour être parfaitement honnête, ce n’est pas exactement le cas. Le pilote partait en effet sur les chapeaux de roues, mais la série a connu quelques défauts de rythme. Il a certes fallu un temps nécessaire pour mettre en place les personnages et leurs relations, mais il y a eu une période de creux qui s’est heureusement dissipée lorsque Agents of SHIELD a connu un second souffle avec son crossover avec Captain America 2. Cependant cela ne m’a pas empêché de passer de très bons moments en compagnie des agents du SHIELD ! 🙂
Agents of SHIELD remplit cependant son contrat en étant parfaitement intégrée dans l’univers Marvel cinématographique, que ce soit avec des (trop rares) apparitions de personnages ou encore en utilisant ici et là des éléments des films. Et malgré ses défauts, nous avons là une série attachante avec des personnages intéressants et surtout un gros potentiel qui commence à pleinement se dévoiler vers la fin de la saison 1.
Côté effets spéciaux, on voit assez rapidement que le budget n’est pas le même que dans les films et du coup c’est souvent assez limité (on ne voit pas beaucoup voler Lola par exemple) sans que cela ne soit honteux tout de même.
Je dirais donc que Agents of SHIELD a nécessité un peu de temps pour trouver son rythme de croisière tout en étant un divertissement allant de agréable à génial suivant les épisodes et que maintenant que les bases sont posées tout est prêt pour une seconde saison explosive.
Sous la direction de Phil Coulson, une petite équipe du SHIELD (Strategic Homeland Intervention, Enforcement and Logistics Division) a pour mission d’enquêter sur des affaires étranges dans un monde où les super héros et leurs ennemis ont changé la donne.
LA SUITE DE L’ARTICLE CONTIENT DES REVELATIONS SUR L’INTRIGUE (SPOILERS)
LA SUITE DE L’ARTICLE CONTIENT DES REVELATIONS SUR L’INTRIGUE (SPOILERS)
La série en général
Au vu du pilote, on pouvait penser que la série s’orienterait vers une atmosphère très X-Files, avec le « freak of the week » pour nous occuper pendant que se construit la mythologie. Cependant, ce n’est pas exactement ce qui s’est passé. Il y a en effet eu construction de la mythologie de la série (basée sur celle des films) notamment avec tout ce qui est lié au Clarvoyant mais également des épisodes « one shot » qui ont servi à poser les personnages et leur relations.
Du coup les différents fils rouges sont :
- Le mystère de la résurrection de Phil Coulson
- Les origines de Skye
- Le Clarvoyant et le projet Centipede
- HYDRA
Tout n’est pas résolu, notamment les origines de Skye qui sont toujours aussi mystérieuses, mais nous avons eu droit à une exploration plus que correcte de la plupart des intrigues de cette première saison et pas mal de rebondissements. La série connait même un grand coup d’accélérateur lorsqu’elle est reliée à Captain America 2 (en fait le film est pris en sandwich entre deux épisodes avec les dates de diffusion sur ABC et la sortie Américaine du film), les évènements s’enchainant à un rythme effréné ensuite.
Concernant le ton de la série, il oscille entre les moments sérieux et d’autres plus légers. Certains gags sont de trop (les blagues issues du bizutage par exemple) mais d’autres sont bien amenés et en général il y a de quoi s’amuser un peu pour détendre l’atmosphère. A ce titre, le dernier épisode de la saison avec le dialogue improbable entre Coulson et Fury en pleine bagarre contre Garrett ou encore la mort brutale de ce dernier à un moment tout à fait inattendu fait partie des épisodes les plus réussis sur ce point.
Le mystère de l’Agent Coulson
Répétant comme un mantra la phrase « Tahiti est un endroit magique », Coulson éveille dès le départ l’attention du spectateur un peu attentif et curieux de savoir comment le sympathique agent est revenu d’entre les morts. Alors LMD ? Clone ? Cyborg ? Magie ? En fait rien de tout cela, et finalement la solution retenue est très bien pensée : un sérum concocté à partir du sang d’un extra-terrestre dans le cadre d’un projet visant à ressusciter un Avenger tombé au combat si le besoin s’en faisait sentir.. Il aurait en effet été facile de céder à la tentation de se servir d’une astuce de résurrection éprouvée dans les comics, mais finalement la technique employée est astucieuse et ouvre des perspectives nouvelles pour la suite de la série. Et le fait que Tahiti soit en fait un nom de code, à savoir TAHITI, est plutôt bien vu. La quête de l’Agent Coulson sur ce qui lui est arrivé aura été un peu longue, mais elle aura permis au talent de Clark Gregg de s’exprimer, notamment dans la très éprouvante scène où il se souvient de ce qu’on a fait à son cerveau alors qu’il suppliait les médecins de le laisser mourir.
Il reste maintenant encore quelques questions : de quelle espèce est la créature qui a servi à concocter le fameux sérum ? Quelles seront les conséquences exactes sur Coulson et Skye ? Apparemment le souvenir « spatial » de Coulson n’était pas gratuit puisqu’à l’instar de Garrett il se met à dessiner des symboles bizarres. Autant de choses qui sont intriguantes et serviront peut être de lien avec les Gardiens de la galaxie, qui sait ?
Les personnages
Agents of SHIELD prend pas mal de temps pour mettre en place ses personnages, et les relations entre eux. Cela peut sembler un peu long, mais finalement cela a du sens, car pour mettre ensuite en place des situations périlleuses où les agents sont affectés par le sort de l’un d’entre eux (le sacrifice de Simmons puis celui de Fitz, la quasi-mort de Skye, la trahison de Ward) il faut bien montrer que des liens se nouent entre eux.
L’utilisation des personnages a en tout cas de quoi surprendre, pour une série d’espionnage comme on pouvait l’attendre ce ne sont finalement pas toujours les espions qui tirent leur épingle du jeu. En effet, bien souvent ce sont les « geeks » de l’équipe (Fitz, Simmons et Skye) qui sauvent la mise à tout le monde, avec une surexposition d’ailleurs assez agaçante de Skye dans la première partie de la série. La situation tend ensuite à se normaliser, et l’équipe formera un tout homogène équilibré entre la tête et les muscles.
Parmi les personnages, les principaux sont très vite identifiés : Phil Coulson et Skye. Il se noue en effet une relation père/fille entre les deux, mise à rude épreuve lorsque la jeune hackeuse trahit la confiance de son équipe, mais un lien très profond unit les personnages qui ont en plus comme point commun d’être revenus à la vie. Le fil rouge de la série, à savoir l’évolution de Skye de jeune hackeuse idéaliste à agent du SHIELD, montre bien l’importance du personnage qui a toutefois par moments des côtés plutôt agaçants. Par contre j’avoue que je n’ai pas la queue d’une idée sur le mystère de ses origines !
Concernant Phil Coulson, la série permet de confirmer ce qu’on pouvait voir du personnage dans les films, à savoir un brave type qui croit en sa mission (mais il vaut mieux ne pas l’énerver). C’est assez bien pensé d’avoir joué avec le spectateur en montrant un personnage finalement moins top espion qu’on pouvait le croire dans les premiers épisodes puisqu’en fait il est surveillé de près et même la création de son équipe ne vient pas de lui en fait. D’ailleurs son désespoir à l’annonce de la fin du SHIELD et de la « mort » de Fury est très bien traité. Enfin les révélations finales de Fury, qui fait de lui son seul homme de confiance et le traite comme un véritable Avenger sont touchantes.
Les deux agents les plus redoutables sur le terrain, à savoir Ward et May, ne sont cependant pas traités à la même enseigne niveau caractérisation. Alors que cette dernière s’avère de plus en plus intéressante au fil des épisodes, Ward reste assez transparent tout du long (à tel point que j’ai même cru que c’était lui le LMD) et une fois qu’il a tourné sa veste il devient flippant mais au final il apparait comme quelqu’un de faible et influençable.
Enfin nous pouvons terminer ce tour d’horizon des « gentils » par nos deux scientifiques de service, à savoir Fitz et Simmons. Les deux personnages forment un très bon duo (et les acteurs sont très à l’aise ensemble), et ils sont tour à tour drôles et touchants. Le sort de Fitz reste cependant incertain suite aux blessures reçues dans le dernier épisode, j’espère en tout cas que l’on le reverra.
Du côté des vilains, nous avons droit avec John Garrett à un ennemi de taille qui était finalement sous le nez de notre fine équipe sans qu’ils ne soupçonnent qu’il était le Clairvoyant (et encore moins qu’il avait un membre de l’équipe dans sa poche). Bill Paxton a contribué à relancer la dynamique de la série, en étant tout simplement épatant une fois qu’il a montré son vrai visage (même s’il cabotine à mort dans le dernier épisode).
Mais Garrett n’est pas seul ennemi de Coulson et de sa fine équipe. Hormis les méchants « éphémères » et ce sale traitre de Ward, il y a aussi Ian Quinn et Raina (qui aime les robes à fleurs). Le premier m’a fait penser un moment qu’il pouvait devenir le Norman Osborn du MCU, tandis que la seconde n’a clairement pas joué toutes ses cartes vu qu’elle connait le père de Skye.
Du papier à l’écran
Budget oblige, on ne retrouve pas dans la série certains points de la mythologie du SHIELD déjà adaptés sur grand écran, comme l’héliporteur. Mais ce n’est pas pour ça que l’on perd totalement de vue le SHIELD en version papier : Mike Peterson, présent depuis le pilote, devient Deathlok même s’il ne ressemble pas beaucoup à son modèle (sauf via les rayons X, même astuce que pour Cyborg dans Smallville), Victoria Hand ressemble beaucoup au personnage découvert à l’époque du Dark Reign (même si contre toute attente elle n’est pas un membre de HYDRA) et John Garrett se rapproche de sa version robotisée dans les pages d’Elektra en étant le premier prototype de Deathlok.
Ce n’est donc pas avec Agents of SHIELD que les fans hardcore du Marvel Universe vont s’y retrouver, le fan service étant limité au minimum avec juste ce qu’il faut pour titiller le lecteur comme Graviton ou encore Blizzard même si on a le plaisir de retrouver les bases secrètes de Nick Fury ou encore le fameux siège de coiffeur !
L’exploitation du Marvel Cinematic Universe
Le point fort de Agents of SHIELD est de reposer sur un univers qui a été construit avec les films, tout en étant abordable pour les téléspectateurs qui ne les ont pas vus (qui du coup loupent des choses sans que cela ne devienne incompréhensible). Du coup, on s’épargne la mise en place de l’univers en question et la série peut se concentrer sur ses propres thématiques. La recette est plutôt payante, la série jouant alors le rôle de tie-in en approfondissant les thématiques abordées (Extremis, HYDRA et Asgard dans la saison 1). On peut même penser que vu le dénouement de l’épisode 22, avec Coulson qui reçoit l’aide de Nick Fury pour construire un nouveau SHIELD, que cela marchera dans les deux sens et que la série peut apporter des éléments qui seront réutilisés dans les films.
Du coup, nous avons eu droit à des apparitions de personnages issus des films. Pas les super héros eux-mêmes, mais tout de même Maria Hill, Sif et Nick Fury. Leurs apparitions ont été courtes, mais marquantes (mêmes si la première apparition de Fury dans la série tenait plus du gag lorsqu’il engueulait copieusement Coulson) et renforcent le sentiment de cohérence de l’univers construit entre les films et la série dont un personnage a même fini au casting de Captain America 2.
En route vers la saison 2 !
Desservie par des soucis de rythmes et des difficultés à tout mettre en place, Agents of SHIELD a maintenant toutes les cartes en mains pour devenir la série que l’on attendait depuis le départ. Le SHIELD à reconstruire, les origines de Skye à explorer ou encore les mystères de la « programmation » de Coulson sont autant de pistes séduisantes pour le fil rouge de cette nouvelle saison, il faudra juste espérer que la qualité ne baissera pas par rapport au niveau atteint en fin de saison 1.
Ça tombe bien que tu parles de cette série ! Je comptais en parler aussi. Je te trouve vraiment très indulgent avec cette première saison. La où on se rejoint c’est que la saison 2 ne peut être que meilleure !! Jolie review en tout cas !!
Bah en fait je suis client de séries comme Dollhouse avec mise en place très lente, donc je me suis senti en terrain connu avec Agents of SHIELD. Merci pour ton avis en tout cas 🙂
Super review, j’ai la flemme de faire la mienne, honnêtement.
Après, de manière générale, c’est un peu comme Arrow pour la CW : dès qu’ils développent l’univers issu des comics, c’est forcément motivant ; dès qu’ils misent sur leur public favori (ados pour CW, familial pour ABC), on s’ennuie ferme.
Merci 🙂 Agents of SHIELD a quelques moments bien goûtus pour le public familial en tout cas 😉