Critique garantie sans spoilers de la saison 7 de Agents of SHIELD, diffusée en 2020.
Avec Clark Gregg, Ming-Na Wen, Chloe Bennet, Iain De Caestecker, Elizabeth Henstridge, Henry Simmons, Natalia Cordova-Buckley, Jeff Ward et Joel Stoffer.
Les agents du SHIELD explorent le temps pour sauver la Terre d’une menace sans précédent, en cherchant un moyen de revenir à leur époque.
Le dernier tour de piste des agents du SHIELD
Voilà, on y est : c’est la fin de Agents of SHIELD. La série, constamment sur la sellette du fait de ses débuts laborieux et de ses audiences pas toujours formidables, aura tenu sept saisons avant de tirer sa révérence. Et à cette occasion on met les petits plats dans les grands !
En plus d’une équipe de comédiens parfaitement rodés et connaissant leurs rôles sur le bout des doigts (mention spéciale à Joel Stoffer dont chaque apparition est marquante), nous avons droit à des audaces dans les intrigues qui offrent des moments de grand spectacle. Pour la saison finale de la série, tout le monde semble décidé à finir en beauté et même si le résultat n’est pas forcément tout le temps à la hauteur de ces ambitions – nous en reparlons plus bas – l’effort est louable et le téléspectateur est brossé dans le sens du poil.
Agents of pop culture
Tout au long de son existence, Agents of SHIELD a joué avec la pop culture, le plus souvent à travers des petites phrases bien senties de Phil Coulson. Pour cette ultime saison, les scénaristes se sont fait plaisir en passant la vitesse supérieure.
Le voyage dans le temps de l’équipe du SHIELD est en effet l’occasion de références très appuyées à des oeuvres bien connues, de Short Circuit à Terminator en passant par Battlestar Galactica ou même L’arme fatale et Sunset Boulevard ! De quoi alléger considérablement l’ambiance de cette saison avec des petites choses bien sympathiques promptes à faire sourire le télespectateur.
Agents of Coulson
La saison 7 de Agents of SHIELD est l’occasion de retrouver l’agent Coulson, sous une forme originale qui constitue en même temps un formidable pied de nez aux premiers épisodes de la série où les téléspectateurs se livraient à des théories plus ou moins fumeuses sur les circonstances de son retour d’entre les morts, à l’image de l’iconoclaste épisode sur les frères Koenig quelques années auparavant.
Une fois encore le personnage est au coeur de l’intrigue de la saison tout en n’étant pas forcément celui qui a le plus de temps à l’écran et nous ne pouvons qu’adresser des louanges à la formidable prestation de Clark Gregg. La toute fin du dernier épisode est d’ailleurs l’occasion de rappeler une fois encore que Coulson, sous ses différentes incarnations, est et reste l’âme et la caution morale de la série depuis son premier épisode. Après tout, la série a été mise en chantier grâce à son capital sympathie et le tollé face à son destin funeste dans Avengers !
Des très bonnes choses dans cette saison…
D’entrée de jeu, cette saison de Agents of SHIELD place la barre très haut, avec la thématique du voyage dans le temps qui place les personnages dans des situations complexes mais contrebalancées par un ton léger et des dialogues percutants. Certes, on n’est pas au même niveau de parodie que dans Legends of tomorrow, mais on appréciera par exemple le générique seventies d’un des épisodes de la saison, une des meilleures exploitations du concept de boucle temporelle depuis Un jour sans fin ou encore une réécriture insolite de l’histoire de la musique.
Ce qui est tout aussi sympathique, c’est cette atmosphère d’hommage aux saisons précédentes et à la mythologie de la série avec des allusion meta, des comédiens des anciennes saisons qui reviennent (les plus attendus n’ont par contre pas fait le déplacement, sûrement à cause des mésententes entre les différentes entités et des plannings de chacun) et l’intégration à l’intrigue des hauts faits de la série. Cela donne une patine nostalgique très agréable à la saison 7, donnant même envie de refaire un tour du côté des saisons précédentes.
… mais aussi des choses qui coincent
Malheureusement, cette saison finale n’est pas exempte de défauts. Outre les motivations obscures des Chromicons (que l’on pourrait presque assimiler à une allégorie des confits Marvel Studios / Marvel Television), nous avons droit en plus à d’autres adversaires mal écrits, totalement dénués de la moindre trace de charisme et interprétés de façon poussive. Il est aussi dommage que les scénaristes décident en pleine saison de passer d’une ambiance d’auto-dérision à quelque chose de soudainement plus solennel et davantage premier degré, ce qui casse l’ambiance fun de la saison.
Côté budget, ce n’est pas non plus tout le temps la fête, même si des efforts ont été faits dès le début de la saison sur les décors et les costumes : chaque moment de bravoure se paie par la suite avec des économies visibles, qui sont d’ailleurs raillées au détour d’un dialogue. Enfin la saison n’est pas forcément aussi conclusive qu’on nous l’a martelé, on a davantage l’impression que ce sont les comédiens qui nous disent au revoir que leurs interprètes, même si l’émotion est au rendez-vous pour les téléspectateurs qui se sont attachés à la fine équipe de l’agent Coulson au long de ces sept ans.
Et le MCU alors ?
Souvenez-vous de cette époque lointaine où le mot d’ordre était « tout est connecté »… au fil des années et des disputes entres Marvel Studios et Marvel Television, nous avons vu s’étioler cette relation qui était d’entrée de jeu à sens unique : aucune allusion à l’univers de la série dans les films, aucun premier rôle du Marvel Cinematic Universe dans la série – à l’exception notable de Samuel L Jackson – puis aucun interprète tout court, tout ceci entrainant ensuite la raréfaction du name dropping omniprésent dans les premiers épisodes. Même les intrigues de la série, fortement liées aux films dans les premières saisons, ont fini par diverger.
Pour cette ultime saison, à l’heure où Marvel Television n’existe plus et où l’univers télévisé est également sous la casquette de Kevin Feige, pas de réconciliation. Au mieux il y a une allusion à un élément clef de Avengers Endgame qui est employé de façon fort pratique, mais qui du « snap » de Thanos ? Rien, nada, que dalle. On peut alors raisonnablement penser que toute la série se déroule dans un recoin du multivers Marvel ou alors que la magie du voyage dans le temps induit un emboitement des intrigues entre deux aspérités de l’histoire de Infinty War et Endgame. Au téléspectateur de se faire sa propre idée, même si les showrunners préfèrent indiquer diplomatiquement qu’ils n’avaient en fait pas le temps de traiter ces événements.
En conclusion
Une page se tourne avec cette ultime saison de Agents of SHIELD, très agréable à regarder malgré quelques couacs. Il est peut être dommage que cette saison ne soit pas aussi conclusive qu’on aurait pu l’attendre, mais ne boudons pas notre plaisir face à ce dernier tour de piste avec Coulson et sa bande, et qui sait de quoi demain sera fait ?
Watchtower Comics a besoin de vous !
Watchtower Comics est un site autofinancé et indépendant, qui vous offre depuis 2006 des contenus quotidiens sans publicité et des services gratuits.
Tout ceci coûte cher et nous avons besoin d'aide pour poursuivre notre activité.
Vous appréciez notre travail et vous voulez nous soutenir ? Faites un don sur notre page Tipeee !
Derniers commentaires