Critique sans spoilers du film Wonder Woman 1984, réalisé par Patty Jenkins et sorti en 2021.
Avec Gal Gadot, Chris Pine, Kristen Wiig, Pedro Pascal, Robin Wright et Connie Nielsen.
En 1984, l’amazone Diana Prince est toujours cachée aux yeux du public mais intervient de temps en temps discrètement en tant que Wonder Woman. La découverte d’une pierre mystérieuse lui fera croiser le chemin de nouveaux adversaires et réaliser son voeu le plus cher… mais est-elle prête à en payer le prix ?
Wonder Woman 84, un film aussi long que l’attente
On l’a attendu longtemps, très longtemps même mais Wonder Woman 84 est enfin disponible en France de façon légale en VOD et en support physique. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que si on a trouvé le temps long en attendant le film… on trouve aussi le temps long en le regardant !
Durant 2h30, Wonder Woman 84 souffre de longueurs récurrentes et on peut raisonnablement penser qu’il y a des scènes qui auraient pu rester sur le sol de la salle de montage pour le rendre plus fluide. Le film souffre de soucis de rythme, ce qui fait qu’on s’ennuie pas mal en le regardant et les comédiens ne nous aident guère à rester dans le film.
Un casting guère inspiré…
Le film ne nous gâte guère en effet du côté de l’interprétation des personnages. Gal Gadot retrouve le rôle de Diana/Wonder Woman mais question jeu… disons que c’est pas trop ça et les scènes d’émotion où elle se trouve tombent complètement à plat. Son personnage n’est d’ailleurs pas super bien écrit, et on pourrait s’étonner de son manque d’évolution entre les deux films séparés de près de 70 ans !
Les autres comédiens ne sont malheureusement pas mieux lotis : alors certes Chris Pine s’en sort plutôt bien en Steve Trevor, mais son personnage est globalement réduit au stade de running gag sur pattes. Pedro Pascal grimace et gesticule beaucoup en Maxwell Lord tandis que Barbara Minerva / Cheetah ne rend pas hommage au talent de Kristen Wiig avec son attitude complètement caricaturale. En fait, outre la direction d’acteurs qui semble aux abonnés absents le problème consiste surtout dans l’écriture des personnages, Maxwell Lord et Barbara Minerva étant complètement à côté de la plaque (surtout par rapport aux comics) comme la plupart des personnages qui sont très caricaturaux.
Ce qui fonctionne dans Wonder Woman 84…
Si on doit résumer ce qui fonctionne parfaitement dans le film, ça va aller vite : la scène du début sur Themyscira et le cameo de Lynda Carter. Bon certes, ça fait peu et on peut aussi reconnaître que tout n’est pas à jeter dans le film. On pourra apprécier quelques scènes d’action plutôt réussies, et la prestation de Chris Pine en Steve Trevor est plutôt sympa : certes on ne le fait pas jouer le rôle du génie de la famille, mais ça lui va très bien.
Il y a aussi quelques fulgurances dans le jeu de Pedro Pascal en Maxwell Lord, entre deux grimaces, et on pourra apprécier quelques petits clins d’oeil ici et là. Enfin certaines séquences ont un petit côté iconique pas désagréable, mais malheureusement elles sont rares.
… et ce qui ne fonctionne pas !
Là par contre, la liste est longue ! Outre les défaut cités plus haut, on pourra regretter qu’un film à la gestation aussi longue ait autant de scènes à effets spéciaux loupés et de fautes de raccord grossières (dont une qui saute aux yeux, la couleur de ceux d’Asteria). Alors que le monde entier se mettait sur pause pour cause de pandémie, il y aurait eu l’occasion de revoir des petites choses ici et là.
Le scénario est blindé de facilités scénaristiques et de coïncidences bien pratiques en malmenant en permanence la suspension d’incrédulité du spectateur, sans oublier le final tout de même assez niais. Enfin, un point beaucoup plus dérangeant : les conditions du retour de Steve Trevor, particulièrement malsaines et choquantes car reposant sur quelque chose de très discutable et totalement banalisé. On se retrouve donc au final avec un film long et ennuyeux qui ferait plus penser à une fanfic peu inspirée qu’à un film à gros budget.
En conclusion
On a attendu très longtemps ce Wonder Woman 1984, mais l’attente en valait-elle la peine ? Clairement non, le film est largement moins bon que le précédent avec trop de défauts gênants pour bénéficier du même capital sympathie que son prédécesseur.
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