Critique garantie sans spoilers de la mini-série Good Omens, écrite par Neil Gaiman d’après son roman co-écrit avec Terry Pratchett et diffusée en 2019.
Avec David Tennant, Michael Sheen, Sam Taylor Buck, Adria Arjona, Frances McDormand, Jack Whitehall, Jon Hamm, Ned Dennehy et Michael McKean.
Un ange tatillon et un démon déjanté, tous deux amoureux de la vie sur Terre depuis 6 000 ans, s’allient pour empêcher l’Apocalypse. Mais ils ont perdu la trace de l’Antéchrist, un garçon de onze ans qui ignore tout de son funeste destin : provoquer la fin des temps ! Ils se lancent à sa recherche pour sauver la Terre avant qu’il ne soit trop tard…
Apocalypse mode d’emploi
Good Omens raconte l’histoire de la mise en route de l’Apocalypse, à savoir la fin du monde et l’ultime combat entre le Ciel et l’Enfer suite à la venue de l’Antechrist… et à ce titre montre toutes les étapes nécessaires pour y parvenir. Tout est raconté avec un soin particulier par la voix de Dieu en personne qui fait office de narrateur, mais en glissant quelques petits grains de sable dans cette machine en apparence bien huilée.
En fin de compte, on assiste surtout aux conséquences des agissements d’un ange et d’un démon – qui ne sont pas du tout d’accord pour mettre un terme à l’existence du monde – et des multiples loupés dans la mise en route de l’Apocalypse qui ont des répercussions de plus en plus grandes au fil des épisodes. Outre le côté comique de certaines situation – avec un humour noir souvent présent – il y a beaucoup d’humanité dans l’écriture de Good Omens. On pourra relever au passage une savoureuse parodie du film La malédiction (qui d’ailleurs s’appelle The Omen en VO), qui se retrouve ainsi tourné en dérision.
C’est l’histoire d’un ange et un démon…
Good Omens repose sur l’alliance et même l’amitié pour le moins incongrue d’Aziraphale l’ange (Michael Sheen) et Rampa le démon – Crowley en VO – qui était autrefois un serpent (David Tennant). Modestes pions des plans du Ciel et de l’Enfer (eux mêmes supplantés par le plan ineffable de Dieu, dont justement personne ne sait rien vu qu’il est ineffable), les deux personnages tirent parti de leur condition et apprécient de vivre au milieu des humains… et ne sont pas les derniers quant il s’agit de faire des boulettes !
Le duo formé par les deux personnages fonctionne à merveille, les deux comédiens donnant vie avec talent à ces deux amis improbables. Qu’il s’agisse du côté précieux d’Aziraphale ou de l’attitude badass de Rampa, Michael Sheen et David Tennant sont impeccables d’un bout à l’autre de la mini-série sans jamais en faire de trop.
Good Omens : Une comédie ou un drame ? Les deux !
Il ne serait pas facile de classer Good Omens en tant que comédie ou drame, et cela serait même réducteur : la mini-série est écrite avec intelligence, sans jamais sombrer dans la facilité. On s’amuse beaucoup grâce aux passages humoristiques qui surviennent toujours au bon moment et sont écrits avec beaucoup de finesse mais il y a aussi des choses très sérieuses dans ces épisodes. Good Omens est donc bel et bien une comédie dramatique (ou un drame humoristique), avec un équilibre délicat mais finement calculé entre ses deux aspects.
Dans cette mini-série, le concept de religion, le Ciel et l’Enfer en prennent pour leur grade – l’archange Gabriel incarné par Jon Hamm est hilarant tant ses travers sont mis en avant – et parmi les humains on compte pas mal d’imbéciles qui pensent avant tout à eux et se révèlent ainsi les instruments de leur propre perte à leur insu (mais pas seulement, heureusement). Mais la plupart des rebondissements est enrobée d’un humour subtil, le côté sombre de l’histoire étant ainsi équilibré par une touche plus lumineuse. Un équilibre délicat, et qui fonctionne parfaitement !
Sur le plan visuel
Qui dit anges, démons et apocalypse dit aussi effets spéciaux… et cela peut être un sujet de crainte lorsqu’il s’agit d’une série télévisée dont le budget n’est pas forcément aussi élevé que les besoins du scénario. Aucune crainte à avoir pour Good Omens, car il n’y a rien à redire sur le plan visuel même si quelques petites ruses ont permis de maîtriser le budget.
Qu’il s’agisse de reconstituer une rue de Londres, de faire voyager le téléspectateur aux quatres coins du globe, de montrer un véhicule en feu en pleine course ou de mettre en scène un personnage avec des yeux de reptile, les effets spéciaux sont tout à fait à la hauteur des attentes. Le visuel de cette mini-série est très soigné, et par la même occasion bénéficie d’une image soignée sur l’édition Blu-Ray.
Les bonus de Good Omens
A l’occasion de sa sortie en DVD et Blu-Ray, Good Omens est accompagnée de nombreux bonus. Répartis sur les deux disques de l’édition Blu-Ray (qui est l’édition testée), ils nous apprennent beaucoup de chose sur la mini-série, ses origines et ses coulisses. Les bonus mettant en scène Neil Gaiman (co-auteur du roman original avec Terry Pratchett et showrunner de la mini-série) sont particulièrement intéressants, le talent de conteur de l’auteur de Sandman rendant passionnantes toutes ses confidences.
On appréciera également de retrouver les interprètes des différents personnages qui viennent parler de tel ou tel aspect de Good Omens, ce qui est toujours intéressant pour appréhender leur travail. Le bonus relatif aux effets spéciaux est surprenant car on ne soupçonne pas forcément l’ampleur de leur présence tout au long des six épisodes ! A noter que la musique de Queen, très présente pendant ces six épisodes, fait l’objet d’un bonus compilant les scènes où elle retentit. Et franchement, l’une d’elles mettant en scène un certain véhicule enflammé vaut le détour !
Good Omens : du roman au petit écran
Good Omens est l’adaptation du roman du même nom (De bons présages en VF) écrit par Terry Pratchett et Neil Gaiman en 1990. J’avoue ne pas l’avoir lu – tout en ayant envie d’y remédier – mais la présence de Neil Gaiman en tant que scénariste et showrunner est un gage de qualité de cette adaptation. Même sans avoir lu le roman, on ressent tout au long de ces épisodes des traits caractéristiques de l’écriture de ces deux fabuleux auteurs qui sont arrivés jusqu’au petit écran. L’ombre du regretté Terry Pratchett plane sur Good Omens, et pas seulement avec la présence de son chapeau et de son écharpe dans la librairie d’Aziraphale.
En conclusion
Good Omens est une excellente mini-série, écrite avec intelligence et humour et bénéficiant d’une identité visuelle très soignée. Mention spéciale pour le duo Michael Sheen / David Tennant qui fonctionne parfaitement.
Good Omens : disponible en DVD (3 disques) et Blu-Ray (2 disques)
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