Critique de Captain Marvel, garantie sans spoilers.
Un film de Ana Boden et Ryan Fleck, avec Brie Larson, Samuel L. Jackson, Ben Mendelsohn, Jude Law, Lashana Lynch, Clark Gregg et Annette Benning.
Captain Marvel raconte l’histoire de Carol Danvers, qui va devenir l’une des super-héroïnes les plus puissantes de l’univers lorsque la Terre se révèle l’enjeu d’une guerre galactique opposant deux races extraterrestres.
Et voici… Captain Marvel !
Réponse de Marvel Studios au succès de Wonder Woman chez la concurrence, voici donc venu le temps de faire connaissance avec Carol Danvers. C’est à Brie Larson que revient le défi de devenir la nouvelle figure de proue du Marvel Cinematic Universe (si on ne l’avait pas saisi jusque là, le film se charge de nous le faire comprendre) et force est de constater que la comédienne remplit très bien son office. Le rôle lui va comme un gant, et dès les premiers instants où on la voit à l’écran on ne se pose aucune question, elle EST Carol Danvers. Personnellement j’avais au départ une préférence pour une autre prétendante au rôle, mais je ne vais pas en faire un fromage… 😉
A ses côtés on retrouve Samuel L. Jackson dans le rôle de Nick Fury, ou plutôt Fury tout court comme il se plait à le répéter. Le duo entre les deux personnages fonctionne très bien grâce à l’alchimie entre les deux comédiens, même si pour ma part cette version de Nick Fury (pardon de Fury) m’a surpris.
Jude Law, dans le rôle de /spoiler/ est une bonne surprise du film : le comédien est très à l’aise dans ce rôle, et même si on devine assez vite des choses à son sujet cela ne gâche pas le film. Là aussi, les interactions avec Brie Larson / Carol sont très réussies.
Toujours du côté des personnes habillées en vert (d’ailleurs ces uniformes sont une belle modernisation des uniformes version papier), nous avons droit à une équipe d’élite avec la Starforce : Korath (Djimon Hounsou) et Minn-Erva (Gemma Chan). A noter que le premier apparaît également dans Les gardiens de la galaxie, avec toujours autant d’humour…
Comme cela avait été annoncé lors de la campagne de promotion du film, Phil Coulson est bel et bien présent dans le film : Clark Gregg, rajeuni numériquement (j’en reparle plus bas), campe donc un agent Coulson débutant. Le personnage n’est cependant pas aussi important qu’on pouvait le supposer, et malheureusement il n’y a pas de tentative de raccrocher les wagons avec l’univers de Agents of SHIELD (ce qui est une belle occasion manquée à un moment du film).
Interprétée par Lashana Lynch, Maria Rambeau a de quoi titiller les fans : non seulement sa fille s’appelle Monica (et a la même coupe de cheveux que cette dernière dans les comics même si elle est beaucoup plus jeune), mais son indicatif de vol est Photon ! (autre nom de Monica après qu’elle ait renoncé au titre de Captain Marvel).
Enfin nous pouvons également parler de la prestation de Ben Mendelsohn en Talos, le chef des Skrull présents à l’écran. Le personnage est surprenant par rapport à ce qu’on pouvait attendre, et le comédien le campe avec beaucoup d’efficacité.
Petite mention pour le personnage de Goose, le chat déjà omniprésent dans la campagne de promo du film. Probablement voué à une belle carrière dans les produits dérivés aux côtés de Groot, le félin est au cœur de plusieurs scènes particulièrement drôles.
Retour dans les années 90
L’action de Captain Marvel se situe en 1995, et fait donc intervenir des personnages du MCU avec pas mal d’années en moins. A ce titre, Samuel L. Jackson (Nick Fury) et Clark Gregg (Phil Coulson) passent dans la machine magique de Marvel Studios pour gommer les années, pour une durée plus longue que ce qui est pratiqué dans les films précédents où le truquage se limitait souvent à une scène ou deux. Le résultat est plutôt inégal (surtout pour Clark Gregg), probablement parce que justement on a plus de temps pour voir les limites de cette technique.
C’est l’occasion également de replonger le spectateur dans les années 90 au niveau du cadre, qu’il s’agisse de la musique ou de quelques plaisanteries légères sur les petits tracas de l’époque. Les plus jeunes spectateurs ne comprendront certainement pas certains gags, mais leurs aînés ont de quoi sourire. Mais en tout cas on peut apprécier que l’ambiance 90s ne soit pas envahissante mais bel et bien au service de la reconstitution de l’époque dans le cadre de l’histoire.
Du bon…
Captain Marvel réussit le difficile pari de renouveler le genre du film d’origines de super-héros, avec une structure radicalement différente de ses prédécesseurs. Il est en effet souvent reproché à ces films de se ressembler fortement (par exemple les trames d’Iron Man et Dr Strange se ressemblent beaucoup), mais la progression de l’intrigue de Captain Marvel est telle qu’on n’est pas du tout dans l’application d’une recette déjà vue et revue.
On pourra aussi apprécier le soin tout particulier qui a été apporté à l’adaptation du personnage de Carol Danvers : la version MCU est en effet à la fois simplifié et fidèle à son modèle. On retrouve des petites choses qui évoquent instantanément la version papier de Carol, mais en même temps son histoire très compliquée a été considérablement simplifiée. Difficile en effet de condenser dans le film toute la carrière de Carol Danvers version comics !
Les scènes d’action sont réussies, avec notamment des scènes aériennes qui valent le déplacement. Quant aux Skrulls, leur introduction dans le MCU est plutôt bien pensée en rendant un bel hommage aux capacités d’infiltration de cette espèce extra-terrestre.
… et du moins bon
Captain Marvel opte pour un choix particulièrement surprenant pour un de ses personnages. J’ai bien dit que je ne ferai pas de spoiler, donc je ne donnerai pas de détails, mais en ce qui me concerne je n’ai pas du tout apprécié ce changement.
Je regrette aussi quelques facilités ici et là dans le traitement de l’histoire, et certains clins d’oeil trop poussés qui font qu’on passe du petit coup de coude discret au spectateur à l’annonce au mégaphone. De même, le message féministe du film manque de subtilité, en étant par moment asséné à grands coups de masse. Black Panther était beaucoup mieux fait sur ce plan, en mettant en avant des femmes fortes sans avoir un discours lourd pour autant.
Cameo et scènes post-générique
L’inévitable cameo de Stan Lee est au programme du film, cependant il a un caractère particulier vu qu’il s’agit d’un cameo posthume (et même d’un cameo dans le cameo vu ce que Stan Lee est en train de faire dans cette séquence). Un bel hommage est d’ailleurs rendu à Stan Lee en ouverture du film, la traditionnelle séquence reprenant les images des productions Marvel Studios étant remplacée par une séquence équivalente centrée sur le co-créateur de l’univers Marvel. A noter que ce dernier n’est pas le seul à faire un petit coucou aux spectateurs : saurez-vous reconnaître une scénariste à la chevelure peu discrète dans le film ?
Deux scènes post-générique sont au programme, donc une fois encore il faut bien rester au bout du bout du générique. La première fait le lien avec Avengers – Endgame, et s’avère à la fois prévisible et efficace. Quant à la seconde, elle est amusante et permet d’alléger le ton de la précédente.
En conclusion
Captain Marvel est un bon film, qui remplit son contrat de divertissement et de grand spectacle. Ses petits défauts l’empêchent cependant de se hisser parmi les meilleurs films de Marvel Studios, même s’il renouvelle efficacement la recette des origines de super-héros.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les références du film, vous pouvez consulter l’article qui y est consacré mais attention il contient des spoilers !
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