Le lundi c’est librairie ! vous propose aujourd’hui la chronique de trois albums édités par Panini Comics et Urban Comics.
Au programme : Punisher – La fin, Doctor Strange et les sorciers suprêmes t1 et Greg Rucka présente Wonder Woman t3.
Punisher – La fin | |
Panini Comics 152 pages – 17.50€ Garth Ennis |
Trois histoires courtes du Punisher et trois visions de la justice (expéditive) menée par Frank Castle. On y retrouve notamment Punisher The End où l’on découvre le vigilante parmi les rares survivants d’une catastrophe nucléaire mondiale.
(Contient les épisodes US Punisher : The Tyger, Punisher : The Cell et Punisher : The End, publiés précédemment dans les albums MAX PUNISHER 6 et GRAPHIC NOVEL PUNISHER THE END)
Le prix décerné à Richard Corben m’a fait penser que je ne vous avais pas parlé de cet album, que j’avais pourtant lu lors de sa sortie. Il est temps d’y remédier !
Sous la plume de Garth Ennis, que l’on peut sans exagération aucune qualifier d’un des plus grands auteurs du Punisher, nous retrouvons donc trois récits mettant en scène le personnage à l’emblème à tête de mort.
Comme à son habitude, l’auteur nous a concocté trois histoires très dures dans une ambiance très sombre. Qu’il s’agisse de voir le Punisher à notre époque ou dans un futur (proche ? d’aucuns pourraient dire que vu le contexte actuel ça nous pend au nez) mettant en scène son ultime combat, on retrouve toute l’essence du personnage dans ces pages. Garth Ennis livre une fois encore une vision du personnage radicalement différente du simple bourrin surarmé et fêlé (quoiqu’il n’est tout de même pas super sain d’esprit) des années « gros flingues » de Marvel, en adéquation avec ses thématiques récurrentes.
Ces trois récits sont donc tous captivants, avec une mention spéciale pour le dernier qui se situe dans l’aventure éditoriale « La fin » de Marvel. Ce dernier est en effet saisissant et captivant, et même si les autres récits de l’album sont très réussis (particulièrement le second) il faut reconnaître que cette ultime aventure du Punisher vaut vraiment le détour, ne serait-ce que par son contexte post-apocalyptique. En fait on pourrait même n’acheter cet album que pour cette histoire, même si les deux autres ne déméritent pas.
Côté graphisme, nous avons droit à trois artistes avec des styles différents. Les trois collent très bien à l’ambiance des écrits de Garth Ennis, et là aussi personnellement j’ai une préférence pour la partie signée Richard Corben qui donne un aspect tout particulier à une histoire qui ne l’est pas moins.
Un excellent album, dont la dernière partie est si réussie qu’elle suffit à en justifier l’achat.
Doctor Stange et les sorciers suprêmes tome 1 | |
Panini Comics 136 pages – 15€ Robbie Thompson |
Tome 1 sur 2
L’heure est grave. Merlin réunit autour de lui le Docteur Strange et des Sorciers suprêmes venus de toutes les époques. Mais même avec une telle équipe, il n’y a aucune garantie de réussite. Les mages pourraient tout à fait échouer et par conséquent, condamner l’univers.
(Contient les épisodes US Doctor Strange and the Sorcerers Supremes (2016) 1-5, inédits)
Comment mélanger un pitch plutôt commun et des éléments de magie au sein d’une même histoire ? La réponse figure dans cet album, première moitié d’un récit.
Le mélange des personnages venus de différentes époques pour combattre ensemble une menace commune n’est en effet pas quelque chose de neuf : on peut par exemple penser à Avengers Forever, qui outre son rôle de super glu pour continuité Avengers fracassée avait utilisé ce moyen pour raconter une histoire captivante et rendant un bel hommage à l’équipe des plus grands héros de la Terre.
Robbie Thompson joue donc de cette situation pour réunir cette fois des sorciers suprêmes de différentes époques, dans un contexte assez particulier vu que dans les pages de la série Docteur Strange la magie est bien mal en point. L’idée est donc ici de réunir des sorciers très différents venant de différentes époques, avec donc des méthodes différentes et des situations assez improbables du fait du décalage temporel.
Après un début un peu abrupt, force est de constater que la mayonnaise prend très bien. Les interactions entre les sorciers en question sont très soignées, avec des dialogues qui ne le sont pas moins et des situations insolites qui fonctionnent très bien. Le concept est très bien employé, et un bon lot de surprises attend le lecteur au fil des pages.
Ce premier tome se finissant en laissant le lecteur en haleine, il est clair que cela rend impatient de lire le second et dernier tome de cette aventure pour en avoir la suite ! J’étais assez sceptique sur ce que pouvait donner ce récit, mais je ne peux qu’admettre que j’avais tort de me méfier car cet album s’avère vraiment fun et agréable à lire.
Côté graphisme, les artistes à l’oeuvre (Javier Rodriguez et Jonathan Marks Barravecchia) ont opté pour une représentation qui colle parfaitement à l’ambiance de l’histoire. Il est en effet assez difficile de restituer une aventure magique sur le plan graphique, mais force est de constater que les artistes ont fait un travail épatant.
Un très bon album, fun et coloré
Greg Rucka présente Wonder Woman tome 3 | |
Urban Comics 344 pages – 28€ Greg Rucka |
Aveuglée, Wonder Woman doit réapprendre les rudiments du combat et fait face, aux côtés de Flash, à l’alliance de deux ennemis redoutables : Zoom et Cheetah.
Mais un péril encore plus grand l’attend : les androïdes assassins OMAC associés à un Superman dément, contrôlé par Max Lord ! De plus, l’heure des révélations a sonné à l’ambassade de Themyscira où l’on découvre le double-jeu d’un de ses employés.
Contenu VO : Wonder Woman #214-226 + The Flash #219
C’est avec ce troisième tome que se termine le run de Greg Rucka sur la série Wonder Woman, avec des adhérences à la « crise » de l’époque : Infinite Crisis.
En effet, en plus des intrigues propres à Wonder Woman se trouvent également des choses qui sont héritées de ce qui s’est passé dans Infinite Crisis, y compris un geste choquant de l’Amazone qui a d’ailleurs probablement inspiré un film de Superman il y a quelques années. Greg Rucka range soigneusement ses jouets dans cette fin de run, et nous avons même droit à un épisode très bien fichu pour conclure l’album qui raconte les moments forts de la carrière de Diana post Crisis on Infinite Earths sous l’angle de couvertures de tabloids (ce qui permet à l’auteur de les critiquer au passage).
Comme dans les deux tomes précédents, Greg Rucka est très à l’aise avec le personnage de Wonder Woman et utilise à merveille le background mythologique qui lui est associé pour nous concocter des récits passionnants. La fière Amazone est fidèle à elle-même dans ces aventures palpitantes qui nous sont proposées, montrant une nouvelle fois qu’elle est non seulement un personnage fort mais également une partie importante de l’identité morale de la Justice League.
L’intégration de l’intrigue d’Infinite Crisis est quant à elle soignée, cela ne donne pas l’impression d’être parachuté de nulle part comme souvent lorsque les events et crossover viennent bouleverser les séries qui n’en demandaient pas tant mais au contraire cela suit une certaine logique dans l’évolution du personnage et cela fournit des bases pour la conclusion de la série. On notera d’ailleurs au passage un éditorial concis mais efficace qui permet de situer le contexte d’Infinite Crisis.
Ce troisième tome s’avère donc tout aussi passionnant que ses prédécesseurs, et la qualité de ce run n’aura pas baissé pendant sa durée. Entre le run de George Perez et celui de Greg Rucka, on voyage donc d’une crise à l’autre en compagnie de Diana, et le voyage est captivant dans les deux cas.
Niveau graphisme, là aussi la qualité est au rendez-vous. Rag Morales et les autres artistes à l’oeuvre sur cet album nous offrent des prestations soignées, avec une excellente représentation de Wonder Woman à la fois dans un contexte super-héroïque classique mais aussi dans son registre mythologique.
Un excellent album qui conclut brillamment une très bonne série.
C’est tout pour aujourd’hui !
Concernant le Punisher The End, j’ai la version Panini de 2005, 48 pages, format franco-belge (Marvel Graphic Novel ça s’appelait à l’époque)…
Un récit complètement déprimant et envoûtant avec un dessin brut, sombre et sale mais aussi avec des flashs de couleurs par le super coloriste Lee Loughridge… Une sorte de final en fanfare pour ce personnage…
Ennis est très bon quand il bosse sur Castle, il a réussi à la fois son entrée en matière (Born) et son épilogue (The End) et tout ce qu’il y a entre les deux 🙂
En fait on peut avoir l’impression qu’Ennis et le Punisher se sont trouvés, car les thématiques du premier sur la guerre, ses conséquences et ses victimes se marient à merveille avec le second.